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Bastide Otio à quai dans le port de La Rochelle !

Le bateau et les bonhommes vont bien. Il a fallu jongler avec des conditions particulièrement difficiles sur la fin du parcours, mais tout s'est bien goupillé. Sage décision que de s'arrêter à La Corogne où le vent a soufflé à plus de 170km/h au large. Puis le timing très serré pour l'arrivée à La Rochelle a été parfaitement respecté.
Kito, Yann, Gwen et Brice auront mis 16 jours pour convoyer Bastide Otio de Salvador de Bahia jusqu'à La Rochelle, avec 2 jours d'arrêt à La Corogne pour éviter la tempête Ana.
Objectif atteint pour Kito de Pavant et Yannick Bestaven sur la Transat Jacques Vabre

Bastide Otio au premier plan sur la ligne de départ au Havre, des avaries maitrisées, de la bagarre face aux foilers plus rapides, une stratégie payante, le talent de deux marins d’expérience… à l’unanimité, Kito de Pavant et Yannick Bestaven font une Transat Jacques Vabre remarquable à bord de leur monocoque IMOCA Bastide Otio. Ils visaient ambitieusement la 5e place avant le départ, objectif atteint pour les marins du Sud !
Beaucoup de plaisir à naviguer à deux
Kito : « La Transat Jacques Vabre est une course que j’aime vraiment bien.
Les courses en double, j’en ai fait beaucoup. C’est à chaque fois une nouvelle histoire, il faut arriver à se comprendre, réussir à être complémentaire et c’est toujours très intéressant. Ça fait du bien de partager les doutes, les galères, les manœuvres, toutes les décisions qu’on a à prendre avec un équipier de grande qualité comme Yannick. Ça s’est bien passé à bord. Je n’en retiens que du bonheur, je repartirai demain avec lui sans problème ! »
Yannick : « Je repartirai bien avec Kito sur un format transat, avec plaisir ! Il est tout le temps à fond, à fond, à fond. Il ne lève jamais le pied. On était assez complémentaire sur les changements de voile à faire ou pas. Tu ne triches pas en double. Quand tu es fatigué, tu es fatigué, quand tout va, tout va et quand tout va mal, tout va mal. On a fait une bonne équipe, on a eu un bon fealing, c’était vraiment sympa. »
Un magnifique départ au Havre
Yannick : « Le but du jeu est de prendre le plus beau départ possible, faire plaisir aux partenaires, être dans le match d’entrée de jeu, ce qu’on a bien réussi avec Kito. On fait un beau passage à Etretat, 2e pour nous c’était super beau, devant tous ces bateaux neufs. »
Route plus courte à l’est, stratégie payante !
Kito : « On a fait une route différente des autres contrairement à nos bretons de panurge comme mon ami Jean-Paul Mouren les appelait à l’époque. Devant il y avait de très très beaux bateaux et de très bons équipages qui ont fait le trou avant le Pot au noir qui a lui-même créé de la distance entre les bateaux. On s’est retrouvé avec un groupe de 5 équipages. On a bien géré en passant un peu plus à l’est que nos copains. On a eu la surprise de tenir le choc en vitesse pure face à des bateaux de dernière génération. On a clairement bien navigué. »
Voie d’eau, début d’incendie, problèmes d’énergie et panne de dessalinisateur…
Kito : « On a eu un passage vraiment compliqué entre les Canaries et le Cap Vert. Il a fallu bricoler, beaucoup. Sur une transatlantique d’une quinzaine de jours ça pose vraiment problème de ne plus avoir d’énergie ni d’eau douce ! Nous étions deux MacGyver à bord. On a envisagé une escale technique au Cap Vert. Finalement on a réussi à s’en passer ce qui a permis de rester en course et de maintenir cette place, qui est une belle place au final. »
Yannick : « Tu te dis que si tu n’arrives pas à réparer la course peut vite s’arrêter. Ça a été un sacré défi à relever avec Kito. »
Un Pot au noir particulièrement chaotique
Kito : « Ça a été un passage un peu compliqué, mais ça l’a été pour tout le monde, sauf les premiers qui sont passés comme une lettre à la poste. Il était vraiment difficile à franchir cette année. Il nous a fallu plusieurs jours pour sortir de cette zone météo très aléatoire, très compliquée avec beaucoup d’orages et de vents très instables. Nous nous en sommes plutôt bien sortis. L’expérience a joué pour nous car ça fait longtemps qu’on traverse ces zones-là. »
La course dans la course
Kito : « On s’est retrouvé à la sortie du Pot au noir à la bagarre avec 3 autres bateaux pour la 4e place. Mais le podium était inaccessible. Il y avait trop d’écart. A part des problèmes techniques qui auraient pu survenir il n’y avait pas moyen de faire mieux. »
Yannick : « Pierre Brasseur (Generali) ne voulait pas me voir devant et je ne voulais pas le voir devant non plus ! On avait notre match bien à nous parce qu’on a gagné ensemble il y a deux ans en Class40. »
Pied au plancher
Kito : « On avait deux très bons bateaux derrière nous, les deux anciens Banque Populaire (Initiatives Cœur 6e et Bureau Vallée 7e), ce n’est pas rien. On pensait se faire bouffer par Initiatives Cœur à la sortie du Pot au noir mais on s’est accroché, on a un peu bourriné ! Finalement, nous avons créé un écart suffisant et même creusé un peu. Sur la fin on était sous spi avec la côte dessous, on a du lofer avec 23 nœuds de vent, on a serré les fesses ! Ça a duré toute la nuit… Mais on était d’autant plus contents d’arriver le lendemain ! »
Yannick : « La dernière nuit était dantesque. On ne voulait pas se faire rattraper par Tanguy et Sam (Initiatives Cœur). On a attaqué comme des idiots avec le grand spi comme si on était sur des petits Figaro Bénéteau. On se relayait toutes les heures pour barrer, c’était un beau moment, à la fois magique et stressant. »
L’arrivée à Salvador de Bahia
Yannick : « Le passage de la ligne c’est toujours top… On a surpris avec notre bateau d’ancienne génération de se retrouver dans une si bonne position. C’était très ambitieux comme objectif au départ ! Je suis content de ce qu’on a fait, mais je me rends compte qu’il y a un fossé qui s’est creusé avec les bateaux modernes. Kito comme moi, nous sommes des gagnants, on a envie de pouvoir jouer avec ceux de devant. »
Kito : « On décompresse tout de suite. C’est étonnant comme on oublie tous les efforts qu’on fait en permanence pendant une quinzaine de jours de course. On retrouve les amis et les autres concurrents dans une ambiance plutôt festive, il fait chaud et la Cachaça sonne dure ! On est vraiment satisfaits, je pense qu’on est mieux qu’à notre place naturelle. On a fait l’unanimité sur cette course, sur cette trajectoire… Tout le monde a réalisé qu’on avait fait une belle Transat Jacques Vabre.
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Merci à tous les partenaires du projet Bastide Otio, à commencer par Bastide Médical et Groupe HBF. Mais aussi la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée et l’ensemble des partenaires Made in Midi qui sont avec nous sur chaque régate.
On continuera à vous envoyer des infos sur le convoyage retour. Départ lundi direction La Rochelle !
Kito de Pavant
Skipper Bastide Otio
« Kito et Yannick nous vous félicitons pour cette belle performance !! Comme nous avons pu le lire lors de vos précieux messages, les conditions ont été difficiles et la concurrence était rude ! Mais vous avez porté dignement les couleurs de notre belle écurie. Nous sommes tous très fiers de votre résultat. Du départ à l'arrivée nous avons encore vécu une belle aventure qui marquera notre histoire commune. »
Vincent Bastide
Directeur Général de Bastide Médical
« Nous venons de vivre une formidable course où se mêlent la hargne et la gagne. À ce jeu-là Kito et Yannick sont deux redoutables skippers. Au nom des équipes du Groupe HBF que j’ai l’honneur de représenter, nous leur exprimons toute notre joie et notre fierté de voir le bateau figurer en 5ème place, sur un rendez-vous aussi prestigieux que la Transat Jacques Vabre. Nous leur témoignons tout notre respect et nos félicitations. »
Jean-Pierre Ferraud
Président du Groupe HBF
Kito de Pavant et Yannick Bestaven sensationnels 5èmes de la Transat Jacques Vabre en IMOCA à bord de Bastide Otio

Bastide Otio a coupé la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre en 5e position ce lundi 20 novembre à 13h 34mn 46s heure locale à Salvador, soit 17h 34mn 46s, heure de Paris.
Kito de Pavant et Yannick Bestaven ont mis 15 jours 03h 59mn et 46s pour rejoindre Salvador de Bahia au Brésil depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 12,76 nœuds, soit 23,63 km/h. Ils ont parcouru 4 646 milles soit 8604 km au total.
Kito et Yannick signent une très belle performance à bord de leur monocoque IMOCA Bastide Otio, un plan Farr de 2006, à la bagarre jusqu’au bout face aux foilers Initiatives Cœur et Bureau Vallée, nouveaux bijoux de technologie volants, toujours en mer en 6e et 7e position.
Une 5e place certes, mais Bastide Otio monte sur la deuxième marche du podium des IMOCA sans foils ! Il arrive 1j 14h 01min 43s après SMA, plan VPLP – Verdier de 2011, premier des non foilers à Salvador.
Kito de Pavant, skipper de Bastide Otio :
« On est content quand ça s’arrête, mais demain on va avoir envie de repartir parce c’est ça qui nous anime. En partant du Havre, on s’était donné comme objectif de rentrer dans le top 5. C’était très ambitieux vu le plateau et le nombre de très bons bateaux. On comptait un peu sur les emmerdes des autres, mais en fait, c’est nous qui avons eu plein d’emmerdes. On a vraiment pensé s’arrêter au Cap Vert parce qu’on avait des problèmes d’énergie et surtout des problèmes d’eau. On a bricolé, remis de l’ordre, ça tient avec des bouts de ficelles. Ca nous a bien occupés. On a un safran cassé, ça s’est passé avant les Canaries et on a prié tous les jours pour que ça tienne. C’est le safran tribord, celui qui a le plus travaillé sur cette transat. Coté performance, je n’oublie pas qu’on a pris deux jours par rapport à Jean-Pierre (JP Dick, vainqueur en IMOCA avec Yann Elies ndlr) !
Nous sommes contents de notre position parce qu’on a deux très bons bateaux derrière nous, les deux anciens Banque Populaire, ce n’est pas rien. On pensait en sortant du Pot au noir qu’on allait se faire bouffer par Initiatives-Cœur, on s’est accroché, on a un peu bourriné ! Finalement, nous avons créé un écart suffisant et même creusé un peu. Le summum, c’était hier, sous code zéro, car c’est vraiment la bonne allure du bateau.… Le choix des voiles est un vrai choix stratégique. On était sous spi avec la côte dessous, et on a du lofer avec 23 nœuds de vent, on a serré les fesses ! Ca a duré toute la nuit… et on est là super contents ! »
Yannick Bestaven, co-skipper de Bastide Otio
« Il y avait une bonne ambiance à bord, on a eu des moments durs… quand tu bricoles, tu n’es plus dans la régate. On a fait une course dans la course, ce n’était pas évident, on essaye de faire des bons coups parce que les foilers vont plus vite, on a réussi à se motiver tout le temps. Le dessalinisateur, on l’a monté à deux et démonté à deux. Moi la mécanique et lui la partie électrique. On a fait des soudures sans fer à souder, on a inventé ! On fait cinquième non sans mal devant des bateaux modernes, il y a de la fierté. C’était intéressant de naviguer avec Kito, on a fait de supers manœuvres, on n’a cassé aucune voile, ce ne sont que des problèmes techniques. »
Kito :
« C’était intéressant au niveau stratégique, on s’est efforcé à raccourcir la route. On a optionné dans l’est sur une route plus courte. Cette option nous a entrainé sur une route est qui était à risque mais qui finalement a bien fonctionné. On a profité du Pot au noir. Arriver, cela faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé ! Depuis la Route du Rhum ! On est des marins, on sait que ce n’est pas simple, il y a toujours des aventures. Il y a un an j’étais sur le Vendée Globe, et un mois plus tard dans la patouille, et là avec Yannick, 5e de la Transat Jacques Vabre. »
Yannick :
« J’ai gagné la Mini Transat ici en 2001, donc Salvador de Bahia, c’est un super souvenir. J’adore cette ville, elle m’a toujours porté chance. Je me souviens que c’était de nuit, à la lutte avec Brian Thompson dans la baie de Tous les Saints. »
Bravo à Alex et Lalou !

Nouvelles du bord de Bastide Otio, à la vacation à 14h
Kito et Yannick sont actuellement 5e de la Transat Jacques Vabre en IMOCA à bord de Bastide Otio.
Ils font une très belle course avec de jolis coups stratégiques plus à l’est de la flotte, ce qui leur permet de jouer au niveau des bateaux plus récents et rapides que leur Bastide Otio de 2006. Ils font notamment face aux foilers, Initiatives Cœur et Bureau Vallée !
Conditions de navigation ?
" Les conditions de vent… ce n’est pas compliqué il n’y en a pas !
C’est un peu le chaos ici, il y a vraiment de gros nuages qui bloquent complètement le vent. On n’est pas loin de la sortie, on voit sur les fichiers qu’on est vraiment à la porte mais le problème c’est que cette porte de sortie se dirige, comme nous, vers le sud. On n’arrive pas à atteindre l’alizé qui va nous permettre de nous dégager de là.
C’est assez pénible. On vient de tirer un bord, de finir une manœuvre pour essayer de se dégager de cette espèce de marasme qui nous englue tous depuis quelques temps. Franchement c’est très désagréable. On espère que d’ici ce soir ça va s’améliorer mais là il n’y a pas de vent et il y a de la mer qui nous empêche d’avancer. L’alizé n’est pas loin, on sait qu’il y a du vent pas loin…
Il y a des moments où on arrive un peu à avancer, et d’autres où on est à l’arrêt complet et on se fait secouer pour rien. C’est très pénible.
Il y a un gros nuage depuis ce matin qui aspire tout le vent.
On estime à une trentaine de milles l’alizé régulier. Malheureusement cette limite de vent recule, elle descend au sud au fur et à mesure que nous descendons aussi. Mais bon on ne va pas rester là trois jours ! On fait ce qu’il faut pour gagner vers le sud.
Nous sommes satisfaits de la journée d’hier parce que ce Pot au noir a fait des dégâts pour certains et on ne fait pas partie de ceux-là."
Arrivée ?
" Ça sera plutôt lundi voir mardi. Dès qu’on aura des vents un peu plus réguliers ça sera plus facile de vous donner une vrai ETA.
Je pense que ce sera plutôt lundi soir.
On espère toucher le vent avant nos petits copains derrière. C’est à peu près sûr en ce qui concerne nos copains Bureau Vallée et Generali. On voit Initiatives Cœur à l’AIS, ils ne sont pas très loin à 13 milles derrière. On devrait toucher du vent avant eux ce qui devrait nous permettre d’accentuer notre avance.
On devrait avoir des conditions plus régulières qui nous permettrons d’avancer, mais pas très vite parce qu’on sera plutôt au près. Ça va être super régulier, on va pouvoir se reposer et avancer.
Ce qui est à peu près sûr c’est qu’on devrait se faire croquer par Initiatives Cœur qui est un foiler. Je ne pense pas qu’on puisse le tenir en vitesse. Et j’espère qu’on aura suffisamment d’avance sur Bureau Vallée pour l’avoir derrière à l’arrivée. Mais on est encore loin de l’arrivée, on a encore 4 jours de course et il peut se passer beaucoup de choses. "
Victoire d’Arkema (Lalou Roucayrol et Alex Pella) en Multi 50 ?
" Je suis très très content pour ces deux-là, d’abord parce que c’est des bons copains en particulier Alex que je connais très bien. Il finit par avoir un palmarès très important, il a gagné la Route du Rhum, le Trophée Jules Verne cet hiver. Il a fait énormément de choses. Il a fait une Barcelona… Il démontre tout son talent. Je suis content, c’est une belle performance. C’est un joli projet le projet Arkema, Lalou est un garçon formidable que j’apprécie vraiment. Je suis très très heureux qu’ils aient remporté cette course. Ça va faire du bien pour Lalou parce que ça fait longtemps qu’il court après une belle victoire comme ça. Il a toujours eu un peu des galères, je pense que ça va lui mettre du baume au cœur. En tous cas bravo ! "
S’armer de patience

Bastide Otio, 8e, est à la bagarre avec 4 autres monocoques IMOCA sur la Transat Jacques Vabre. Après presque 10 jours de course et 2821 milles parcourus, moins de 45 milles (83km) séparent Kito de Pavant et Yannick Bestaven de la 4e place. Avec un bateau d’ancienne génération plus lourd que ses concurrents directs, il a fallu tirer le maximum du potentiel de la monture et des marins, et choisir une trajectoire offensive pour rester dans le match. À ce jeu-là, Kito et Yannick ont de quoi être satisfaits puisqu’ils sont toujours à portée de tir et qu’il reste presque une semaine de course. Une chose est sûre, le duo Bastide Otio donnera le maximum pour sortir le mieux possible du tant redouté Pot au noir.
Pétole et canicule, le pot avant le pot
« On manque un peu de vent là. Ça se passait bien cette nuit et depuis 3h on est collé à la piste, il n’y a plus de vent et il fait super chaud.
On attend que le vent revienne avec beaucoup d’impatience. D’autant plus que lorsqu’il n’y a pas de vent on a un problème d’énergie parce que les hydrogénérateurs fonctionnent avec la vitesse du bateau… On barre beaucoup pour essayer de compenser le manque d’énergie (consommée par le pilote automatique, ndlr), sauf la nuit parce qu’on y voit rien. Les nuits sont noires !
On gère ça au mieux, j’espère que le vent va revenir, on n’est même pas encore dans le Pot au noir. On y sera au mieux à partir de demain… Donc il nous reste du boulot pour se dégager de cette espèce de marasme. On est tous dans la même situation, de l’est à l’ouest. Il y a des moments où on avance mieux que les autres, des moments où c’est l’inverse… C’est compliqué, on est impatient de retrouver des conditions météo un peu plus stables, avec du vent, de l’autre côté du Pot au noir… Il va falloir s’armer de patience. »
La stratégie à l’est payante ?
« C’est super difficile de prédire quoi que ce soit. Les fichiers météo sont complètement perdus. On continue à croire que dans l’est il y a un passage possible, ce qui serait un deuxième avantage car si on passe à peu près correctement par là, on aura un meilleur angle à la sortie du Pot au noir (l’orientation du vent devrait être plus favorable pour les bateaux à l’est de la flotte, ndlr).
C’est très très aléatoire. On sait que ce sont les nuages qui vont décider du sort des uns et des autres.
Le Pot au noir est une grosse difficulté à franchir. Une zone où il y a des grains, des orages…J’espère que ça va passer vite parce qu’on commence à en avoir un peu marre de la pétole là. »
Le calme n’est pas de tout repos
« Le vent étant très instable il faut être sans cesse aux manœuvres. Depuis ce matin, on navigue sur un tas d’algues, des algues jaunes comme les sargasses. Ça se prend dans la quille et les safrans et ça ralentit le bateau… On passe notre temps à essayer de les enlever et ça n’aide pas à progresser vers le sud. Mais c’est pour tout le monde pareil, du moins on l’espère ! »
La vie à bord
« Ça se passe bien avec Yannick, on est bien organisés sur les quarts et il est impatient comme moi de retrouver du vent !
On fait des quarts de 2h la journée et 3h la nuit qui quelque fois sont un peu long, j’avoue, mais c’est plus confortable parce qu’il fait moins chaud la nuit. La journée il doit faire 40° sur le pont, c’est assez intenable.
Seul petit bémol, le dessalinisateur. C’est un gros souci parce que sans dessalinisateur on n’a pas d’eau douce donc on ne peut pas continuer la course. Le point positif c’est qu’on a réussi à le réparer. Mais l’eau qu’on produit n’est pas de très bonne qualité donc ça nous pose des problèmes. On a eu des conseils de la part d’Hervé pour améliorer les choses, ce n’est pas la panacée mais ça a l’air d’être mieux. »
Nouvelles du bord

Yannick Bestaven à la vacation de la mi-journée :
« Ça va bien, on a retrouvé des conditions de navigation plus clémentes. Il fait beau, ça glisse sous spi, on a pu ranger le bateau, tout faire sécher, se rincer. C’est impeccable !
On a eu des petits soucis techniques. Une grosse fuite de ballast a inondé le bateau. Ça a noyé le compartiment moteur. On a voulu mettre l’alternateur en marche, ça a fait des étincelles. On a eu un peu le feu à bord. Des gros doucis qui auraient pu être catastrophiques mais on a éteint le début d’incendie, on a réparé la fuite de ballast, on a pu tout gérer et surtout on a les hydrogénérateurs qui tournent. Heureusement sinon on n’aurait plus d’électricité à l’heure qu’il est.
Nous sommes partis dans l’est. On n’avait pas tellement envie de suivre les bateaux plus rapides que nous c’est-à-dire les foilers parce qu’il n’y a rien à jouer, ils vont plus vite à ces allures-là. Comme il y avait moins de vent sur leur trajectoire on a préféré se décaler un peu à l’est histoire d’aller chercher un alizé plus soutenu et pour qu’il y ait un peu plus de jeu pour nous. On verra ce que ça donne. C’est intéressant notre position par rapport à celle de Generali, Isabelle et Pierre sont dans l’ouest. On verra si ça a été payant ou pas dans les jours à venir mais ce qui est sûr c’est qu’on aura de l’alizé plus fort.
On commence un peu à regarder le Pot au noir. Il a l’air de ne pas s’arranger dans les jours à venir. J’ai peur que le passage soit un peu compliqué. Ça me rappelle de mauvais souvenirs il y a deux ans où j’y ai passé 3 jours avec Pierre Brasseur justement ! On espère que le passage ne sera pas trop à l’ouest, ce qui pourrait arranger nos affaires…
Là c’est le rêve ! Grand ciel bleu, petits nuages des alizés, mer toute lisse avec une petite ondulation qui permet de surfer gentiment… On est en short t-shirt. C’est presque les vacances, on va faire des jaloux ! »
Bastide Otio à 100%, Kito et Yannick à 120%

Partis dimanche du Havre, Kito de Pavant et Yannick Bestaven sont actuellement 5e au classement IMOCA de la Transat Jacques Vabre. Ils signent un très beau début de course à bord de leur monocoque Bastide Otio de 2006, à la bagarre avec des bateaux plus récents et à foils. La mer chaotique et les nombreux grains orageux sollicitent énormément les marins et les bateaux. « Bastide Otio est à 100% et nous à 120% » racontait Kito à ses partenaires Bastide Médical et Otio (Groupe HBF) en début d’après-midi.
Avec des vitesses moyennes de 17 à 18 nœuds (33km/h), les milles défilent et le duo se situe déjà entre les Açores et Madère. Malgré les conditions difficiles, la course en double permet aux skippers de se relayer, de donner le meilleur d’eux-mêmes et d’exploiter toutes les capacités de leur Bastide Otio.
« C’est un peu la guerre ici, on a 30 nœuds de vent fort avec de la mer très forte depuis hier. Ce sont des conditions très peu confortables ! C’est très humide, il y a beaucoup d’eau sur le pont. Mais elle devient plus chaude, on a vu la différence cette nuit. Les seaux d’eau de mer qu’on prend dans la figure sont de meilleure qualité on va dire… Les conditions s’améliorent petit à petit. Il commence à faire beau et un peu moins froid.
On a eu une nuit un peu rock’n’roll, nous étions très toilés, un ris dans la grand-voile, le grand gennak et le J3 en trinquette. Ce matin on a enlevé le gennaker, on est maintenant avec le J1 et c’est nettement plus confortable. »
Depuis le début de la course, Bastide Otio est au coude-à-coude avec ses concurrents mais les écarts commencent à se creuser depuis hier, notamment avec les monocoques à foils en tête de flotte.
« On marche à 20 nœuds. On a Generali comme lièvre, on le voit à l’AIS, il est à 13 ou 14 milles derrière. C’est un très bon bateau dans ces conditions et on peut voir qu’on va au moins aussi vite que lui si ce n’est un peu plus.
C’est sympa d’être au contact avec ces bateaux. Bureau Vallée n’est autre que le bateau qui a gagné le Vendée Globe et Generali est l’ex Safran, un excellent bateau. Nous sommes plutôt très contents d’être à la hauteur avec notre IMOCA de 2006. Mais la course est longue. On voit bien que les foilers ont un gros avantage, ça va plus vite. Les derniers sont sortis des chantiers il y a deux ans. Ce sont de super bateaux. Mais on fait le maximum pour s’accrocher. »
La route est encore longue, il reste 3000 milles (5600 km) à parcourir jusqu’à l’arrivée à Salvador de Bahia et tout n’est pas joué.
« Il y aura des options très différentes selon les bateaux. Certains ont besoin d’angle d’autres moins. Des Voiles et Vous ! par exemple est devant nous, pas très loin. Et d’autres, comme St Michel – Virbac, sont partis dans l’ouest. »
Si les conditions météorologiques doivent se calmer demain, l’approche des îles Canaries sera un vrai casse-tête pour les marins.
« Il y a du vent fort encore pendant 24 heures. Ça va descendre vite.
Il va y avoir une mistoufle après les Canaries. Derrière les îles il y a une petite zone dépressionnaire qui ralentit l’alizé. Il n’y a plus de vent du tout.
Trois stratégies possibles : la contourner par l’ouest, par l’est ou passer au milieu. Je pense que chacun a pris une option et on verra qui a raison. Le seul truc que je puisse dire c’est qu’on va arriver devant Generali, ça c’est sûr mais je ne sais pas quand exactement. Il y a encore plein de pièges, plein d’aléas. »
Et la vie à bord, à deux, dans ces conditions extrêmes ?
« L’équipage Bastide Otio va très bien, nous sommes partis en forme. On a mangé à peu près correctement depuis le début, mais on n’a pas beaucoup dormi. Tout va bien, pas de bobo.
On aimerait juste sécher un peu ! C’est au programme de demain, je pense que les conditions vont être plus calmes. On va pouvoir se changer et se nettoyer parce que depuis 5 jours nous sommes en ciré et dessous ça ne doit pas être terrible !
Yannick va très bien, il est dehors, il se prend des seaux d’eau et vous salue tous. Ça se passe bien, on est assez complémentaires, on est à fond sur la course, chacun se motive quand il faut pour rajouter de la toile même quand ça ne paraît pas très raisonnable. Il y a une bonne émulation, franchement c’est top. On va faire une belle course, on a bien commencé et il faut surtout bien la finir. »
Nouvelles du bord

Kito joint à la vacation ce midi :
" Ca remue, c’est humide, on regrette la casquette. On est au reaching avec pas mal de mer, on glisse entre 18 et 22 nœuds de vitesse. Ca bouge beaucoup, c’est mieux que cette nuit ! La mer est mieux rangée, ça devrait encore s’améliorer, mais cela reste très très inconfortable. On est plutôt content, on est à la bagarre. Les foilers vont très très vite, mais nous nous en sortons bien. On a pris un joli départ, après on a pris une mauvaise option au Cotentin, mais hier, on a bien navigué avec une jolie trajectoire, on s’amuse bien sur le bateau. C’est sympa. Nous avons bien mangé, mais pas beaucoup dormi depuis le début. Ca remue beaucoup et il y a eu énormément de manœuvres. On essaye de s’organiser. Dès que les conditions vont s’adoucir un peu, on va essayer de dormir plus et de gérer les quarts. Depuis le début, c’est un peu la course : ajouter de la toile, en enlever, je pense que toute la garde-robe y est passée !
On va essayer de faire une aile de mouette à la hauteur des Açores, on va faire le tour de l’anticyclone. On devrait empanner demain matin, pour aller plein sud vers les Canaries. Après il y a encore des incertitudes : il y a une petite barrière qui casse l’alizé. Pendant deux-trois jours, c’est du portant rapide, on descend vite vers le chaud ! "
Dernières impressions de Kito et Yannick avant le départ

Kito de Pavant et Yannick Bestaven ont pris le départ de la Transat Jacques Vabre ce dimanche 5 novembre à 13h35 du Havre en direction de Salvador de Bahia, dans 20 nœuds de vent de nord-ouest, une mer agitée et une très belle lumière. Ils sont 37 bateaux en lice, soit 74 skippers à s’élancer dans la transatlantique en double, la Route du Café ! Kito et Yannick courent dans la catégorie IMOCA contre 12 autres bateaux, dont 5 à foils.
Dernières impressions avant le départ du duo Bastide Otio !
Kito de Pavant - skipper Bastide Otio :
« Je me sens serein. Tout simplement parce que j’ai une confiance illimitée en mon équipe de choc ! On a l’habitude de ces départs de course. Avec l’expérience le stress disparaît parce qu’on a un environnement qui est hyper favorable. On a un bon bateau, on a une bonne équipe, on a des sponsors qui sont enthousiastes, qui ont envie d’être là et de nous soutenir. Le public est là aussi, le projet est apprécié, ça apporte beaucoup de sérénité.
C’est compliqué un départ de course parce qu’il y a beaucoup de bateaux. Il va y avoir un peu de mer, 20 nœuds de vent, il faut surtout faire attention à ne pas casser le bateau. La priorité c’est de ne pas faire de bêtise. La course ne va pas se gagner là mais elle peut se perdre là… Il faut être efficace, faire simple, s’écarter un peu de la flotte. On sera plus de 30 bateaux, on va se bagarrer sur la ligne.
Une fois le départ lancé, il va falloir appuyer sur le champignon jusqu’à la pointe Bretagne où il va y avoir un arrêt buffet assez sévère avec du courant fort. Il va y avoir un passage à niveau qui risque d’être désagréable pour certains et on n’aimerait pas faire partie de ceux-là !
Il y a beaucoup de pièges à éviter : les concurrents, les pêcheurs – c’est la saison de la coque en ce moment, on a pris des casiers en venant donc on sait de quoi on parle – en plus il y a beaucoup de courant, c’est la pleine lune donc il y a de grandes marées. Il y aura des courants supérieurs à 10 nœuds au Raz Blanchard, c’est énorme. Et il y a des algues qui sont un vrai frein pour nos bateaux. On va être au taquet pendant 24h. On pourra commencer à se reposer quand on aura passé Ouessant, pendant 3 ou 4 heures, et qu’on sera en direction de la tempête qui se prépare au large…
Il n’y a pas tellement d’options sur ce début de parcours mais énormément de choses à faire sur le bateau. Il va falloir changer de voiles souvent, J1, J2, code zéro puis dans l’autre sens, et prendre des ris, remettre de la toile, reprendre des ris…
J’ai un petit message à passer à l’ensemble des partenaires, Bastide Médical, le Groupe HBF, la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, et tous les partenaires Made in Midi. J’espère qu’ils seront nombreux derrière leur ordinateur, la télé, les journaux, la radio pour suivre la progression de Bastide Otio. Nous allons aussi partager notre course via les mots du bord, des photos et des vidéos que nous vous enverrons du large très régulièrement. Je vous souhaite à tous un joli mois de novembre ! »
Yannick Bestaven – co-skipper Bastide Otio :
« On va essayer de prendre le meilleur départ possible. Prendre un départ devant c’est toujours très motivant pour la suite.
Il y aura des courants forts face à nous, notamment le long du Cotentin donc il va falloir gérer ça, avec quelques manœuvres. Il va falloir être sur le pont, à l’affut dès la première nuit. On va regarder à quoi ressemble le terrain, s’il y a des cailloux, des endroits compliqués, pour essayer de naviguer dans le moins de courant de face possible, donc près des côtes. Il faudra aussi faire attention au vent, à savoir s’il ne va pas tamponner à terre.
On sera au reaching donc nous n’aurons pas de bords à tirer dans les cailloux. C’est déjà une bonne chose !
Le Sud et le Sud-Ouest sont associés pour cette transat ! Nous nous sommes bien entrainés avec Kito. On a fait beaucoup de milles à bord de Bastide Otio avec les convoyages entre l’Atlantique et la Méditerranée. L’objectif est de faire la plus belle trajectoire possible et de faire un bon résultat avec un bateau à dérive car nous n’avons pas de foils. Si on peut entrer dans les 5 premiers ce sera une très belle performance. Je suis content de partir avec Kito sur cette transat et j’espère que La Rochelle et toute la région Nouvelle Aquitaine nous suivra. »
Des nouvelles de Jonathan sur la Mini Transat

Des nouvelles de Jonathan, notre préparateur de Bastide Otio pour le Vendée Globe, qui a pris un super départ à 14h de la 2e étape de la Mini Transat La Boulangère à bord de son prototype d’ancienne génération, Hinano / Tasty Granny.
Il fait partie des 79 « Mini » bateaux de 6,5m de long qui se sont lancés dans la traversée de l’Atlantique entre Las Palmas de Gran Canaria et Le Marin en Martinique.
Kito, qui l’épaule en météo avant le départ, raconte ses derniers échanges avec "Jon" :
« On a pas mal échangé avant son départ. Il était impatient de partir traverser l’Atlantique.
Il a confiance en son bateau, il n’a pas eu de souci technique sur la première étape.
Il a fait un joli départ, il est dans le bon parquet avec son vieux bateau.
Les conditions sont bonnes pour descendre plein sud au Cap Vert. Ils vont commencer à avoir chaud sur leurs petits bateaux !
Je lui ai conseillé de ne pas trop s’approcher de la Mauritanie parce qu’il y a beaucoup de pêcheurs, des pirates, des bateaux pas éclairés... Même s’il y a des coups à faire à terre, c’est bien d’être au large !
J’ai trouvé qu’il avait les idées bien en place sur la stratégie jusqu’au Cap Vert et pour la suite. Pour le moment il fait la trajectoire qu’on a définie ensemble. Il est dans le bon paquet, ils sont tous ensembles, ça va être super sympa de se bagarrer avec tous les autres bateaux. Ils vont avoir de belles conditions, 20 nœuds cette nuit au portant, ça va aller tout seul ! »
Pour en savoir plus : http://jonathanchodkiewiez.com/