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S’armer de patience

Publiée le : 14 novembre 2017

Bastide Otio, 8e, est à la bagarre avec 4 autres monocoques IMOCA sur la Transat Jacques Vabre. Après presque 10 jours de course et 2821 milles parcourus, moins de 45 milles (83km) séparent Kito de Pavant et Yannick Bestaven de la 4e place. Avec un bateau d’ancienne génération plus lourd que ses concurrents directs, il a fallu tirer le maximum du potentiel de la monture et des marins, et choisir une trajectoire offensive pour rester dans le match. À ce jeu-là, Kito et Yannick ont de quoi être satisfaits puisqu’ils sont toujours à portée de tir et qu’il reste presque une semaine de course. Une chose est sûre, le duo Bastide Otio donnera le maximum pour sortir le mieux possible du tant redouté Pot au noir.

Pétole et canicule, le pot avant le pot

« On manque un peu de vent là. Ça se passait bien cette nuit et depuis 3h on est collé à la piste, il n’y a plus de vent et il fait super chaud.
On attend que le vent revienne avec beaucoup d’impatience. D’autant plus que lorsqu’il n’y a pas de vent on a un problème d’énergie parce que les hydrogénérateurs fonctionnent avec la vitesse du bateau… On barre beaucoup pour essayer de compenser le manque d’énergie
(consommée par le pilote automatique, ndlr), sauf la nuit parce qu’on y voit rien. Les nuits sont noires !  

On gère ça au mieux, j’espère que le vent va revenir, on n’est même pas encore dans le Pot au noir. On y sera au mieux à partir de demain… Donc il nous reste du boulot pour se dégager de cette espèce de marasme. On est tous dans la même situation, de l’est à l’ouest. Il y a des moments où on avance mieux que les autres, des moments où c’est l’inverse… C’est compliqué, on est impatient de retrouver des conditions météo un peu plus stables, avec du vent, de l’autre côté du Pot au noir… Il va falloir s’armer de patience. » 

La stratégie à l’est payante ?

« C’est super difficile de prédire quoi que ce soit. Les fichiers météo sont complètement perdus. On continue à croire que dans l’est il y a un passage possible, ce qui serait un deuxième avantage car si on passe à peu près correctement par là, on aura un meilleur angle à la sortie du Pot au noir (l’orientation du vent devrait être plus favorable pour les bateaux à l’est de la flotte, ndlr).
C’est très très aléatoire. On sait que ce sont les nuages qui vont décider du sort des uns et des autres.
Le Pot au noir est une grosse difficulté à franchir. Une zone où il y a des grains, des orages…J’espère que ça va passer vite parce qu’on commence à en avoir un peu marre de la pétole là. »

Le calme n’est pas de tout repos

« Le vent étant très instable il faut être sans cesse aux manœuvres. Depuis ce matin, on navigue sur un tas d’algues, des algues jaunes comme les sargasses. Ça se prend dans la quille et les safrans et ça ralentit le bateau… On passe notre temps à essayer de les enlever et ça n’aide pas à progresser vers le sud. Mais c’est pour tout le monde pareil, du moins on l’espère ! »

 La vie à bord

« Ça se passe bien avec Yannick, on est bien organisés sur les quarts et il est impatient comme moi de retrouver du vent !
On fait des quarts de 2h la journée et 3h la nuit qui quelque fois sont un peu long, j’avoue, mais c’est plus confortable parce qu’il fait moins chaud la nuit. La journée il doit faire 40° sur le pont, c’est assez intenable.
Seul petit bémol, le dessalinisateur. C’est un gros souci parce que sans dessalinisateur on n’a pas d’eau douce donc on ne peut pas continuer la course. Le point positif c’est qu’on a réussi à le réparer. Mais l’eau qu’on produit n’est pas de très bonne qualité donc ça nous pose des problèmes. On a eu des conseils de la part d’Hervé pour améliorer les choses, ce n’est pas la panacée mais ça a l’air d’être mieux.
 »