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Retour vers le futur sur le Tour de Bretagne en Figaro

3 septembre 2019
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Tour de Bretagne en double en Figaro
Kito : retour vers le futur…

Pour préparer la prochaine Transat Jacques Vabre en duo avec Achille Nebout, Kito de Pavant revient à ses premières amours, le Figaro, sur ce Tour de Bretagne, du 6 au 14 septembre. Une façon comme une autre de fêter 20 ans à user ses fonds de cirés sur le circuit Figaro, le skipper d’Occitanie embarque sur le bateau de son co-équipier, le tout nouveau Figaro Bénéteau 3, premier monotype équipé de foils tourné vers le futur. Encore une navigation constructive pour les deux marins qui seront au départ, en octobre, de la Transat entre Le Havre et le Brésil sur le Class40 « Made in Midi » de Kito de Pavant. Une occasion aussi pour le jeune Achille Nebout d’engranger de l’expérience et de prendre plus de responsabilités. Car « là, sur le Tour de Bretagne, prévient Kito, c’est Achille le patron ».

Comme on dit en sport collectif quand un entraîneur confie des responsabilités à un de ses joueurs, il lui « donne les clés du camion » … « C’est un peu ça » confirme Kito de Pavant qui, pour ce Tour de Bretagne en double sur le Figaro 3 « Le Grand Réservoir » d’Achille Nebout va donner plus d’assurance et d’implication à son futur co-équipier pour la Transat Jacques Vabre. « D’abord, là, c’est son bateau, donc c’est lui le patron. Et c’est important qu’il prenne ce rôle-là. Ça va l’aider à s’affirmer. Sur le Class40, c’est normal, il y a une petite hiérarchie qui s’impose. C’est moi qui prends les décisions. Achille n’ose pas dire parfois les choses. Et ça, il faut essayer de l’atténuer. On prépare une Transat en double. Pas pour faire faire sa première traversée à Achille mais pour la gagner ensemble. Donc là, pour ce Tour de Bretagne, je lui ai dit : c’est toi qui décides. D’autant plus que, pour mon retour en Figaro, je suis un peu inquiet...»

Kito : « Achille connaît bien son bateau, moi je connais bien le coin »

Inquiet, Kito de Pavant, de refaire du Figaro ? « C’est vrai que je suis Figariste au départ, c’est dans ce milieu que je me suis fait connaître. Avec mes débuts en 1999, j’ai une dizaine de saisons en Figaro derrière moi, dont 8 Solitaires avec la victoire en 2002. Et la dernière fois, c’était une Transat AG2R en 2014 sur le Figaro de Gwen Gbick. Mais là, j’ai bien peur d’être le plus vieux... ».

Pas de souci, il va être accompagné d’un bien plus jeune. Qui va en profiter pour prendre de la graine… « Achille connaît bien son bateau, il a beaucoup navigué avec cette saison. Je vais découvrir le Figaro 3, plus petit, plus toilé, avec ses foils, qui sont en fait des plans anti-dérive et qui remplacent les ballasts. Ça devrait aller un peu plus vite. Enfin j’espère. Ça m’amuse de faire ça. On va se régaler, sans pression du résultat, même si on va faire le mieux possible sur cette navigation assez délicate. Lui connaît bien son bateau, moi, je connais bien le coin avec tous ses courants et ses cailloux. Mais l’objectif reste le même : préparer ensemble la Transat Jacques Vabre ».

Du double, encore du double, toujours du double...

Du double, encore du double, toujours du double. D’autant plus que leur dernière navigation ensemble en configuration « régate » n’a pas duré bien longtemps. « C’est vrai que l’expérience a été un poil écourtée, sourit Kito, en référence à la Palermo-Montecarlo, sur le Class40 « Made in Midi », mi-août, que Kito a décidé de ne pas terminer après 48 heures de pétole au nord de la Sardaigne. « Plus de vent, la pétole totale. Avec une arrivée à Monaco aléatoire et le retour sur Port Camargue, on perdait une semaine sur le programme : navigation avec les partenaires, essais de nouvelles voiles, revoir des trucs sur la carène, etc. On a décidé de tirer direct vers Port Camargue. Mais bon, ça nous a fait déjà quatre jours avec Achille. On a débriefé dans la foulée, c’était intéressant, il y a des choses à caler »

Des choses à caler, ils ont eu le temps de le faire, toutefois, sur le convoyage du Figaro 3 d’Achille de son port d’attache, Saint Gilles Croix de Vie, au port de départ du Tour de Bretagne, Saint-Quay-Portrieux. « Exactement 44 heures en mer, souligne Achille Nebout, ravi de cette « balade » parfois musclée autour de la Bretagne, débutée samedi et terminée lundi. Kito a pu voir ainsi comment ça se passe sur le nouveau Figaro. C’est intéressant pour moi d’avoir son œil là-dessus. Et c’est vrai qu’il m’a demandé de prendre plus de responsabilités. Alors je vais profiter de ce tour de Bretagne pour en prendre beaucoup. En fait, Kito va beaucoup s’occuper de la barre et moi des manœuvres et de la stratégie. Mais je connais Kito... Je vais quand même tenter d’avoir la décision finale, le dernier mot ».

Histoire de bien figurer sur cette dernière navigation en configuration « régate » avant la Transat d’octobre. Et tester la complicité du couple… Qui va en avoir besoin. « Quand on compte, on va en passer du temps, à deux, se marre Kito. Une dizaine de jours sur ce Tour de Bretagne, puis dix à douze jours de convoyage du Class40 entre Port Camargue et Le Havre, puis trois semaines sur la Transat Jacques Vabre jusqu’au Brésil. Pour le convoyage retour de Bahia, je ne pense pas lui imposer ça... ».

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LA COURSE : le tour au ras des cailloux…

Du 6 au 14 septembre 2019, le désormais traditionnel Tour de Bretagne partira de la baie de Saint-Brieuc pour rejoindre les eaux morbihannaises. Épreuve incontournable du circuit Figaro Bénéteau, devenu maintenant une épreuve du Championnat de France Élite de Course au Large, avec un classement amateur et un classement pro, ce Tour de Bretagne propose en cinq étapes une navigation très technique et tactique, au ras des cailloux, entre Bretagne Nord et Sud. Pour cette 12ème édition, le Tour de Bretagne promet un beau plateau, avec des skippers de renom ayant signifié leur intention de tester le nouveau joujou, le tout nouveau Bénéteau Figaro 3 ! A l’image du touche-à-tout Loïck Peyron. Mais aussi des concurrents Class40, venus épauler des spécialistes du Figaro. Le niveau va être haut.

Programme :
- 6 Septembre : prologue en Baie de Saint-Brieuc
- 7 Septembre : départ de l'étape "Baie de Saint-Brieuc – Saint-Malo"
- 7-8 Septembre : étape à Saint-Malo
- 10-11 Septembre : étape à Brest
- 11-13 Septembre : étape à Concarneau
- 13-14 Septembre : étape à Larmor-Plage
- 14 Septembre : arrivée du Tour de Bretagne à la Trinité-sur-Mer

La Palermo-Montecarlo en double avec Achille Nebout : « Un entraînement grandeur nature »

20 août 2019
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Ce mercredi 21 août, Kito de Pavant et Achille Nebout, sur le Class40 « Made in Midi » prendront le départ de la « Palermo – Montecarlo », grande classique méditerranéenne de 500 milles entre Sicile et Monaco. En fait, ce sera la première fois que le duo qui prépare la prochaine Transat Jacques Vabre, cet automne, entre Le Havre et Brésil, va se retrouver en mode « course » en double. Un « entraînement grandeur nature », estime Kito, qui compte sur cette régate en flotte pour aguerrir le duo et peaufiner beaucoup de choses avec Achille, face à une concurrence sévère et une armada prestigieuse.

Plus de quinze jours en mer, à deux, en mode régate, à travers l’Atlantique, en automne, ça se prépare. Et en vue de la prochaine Transat Jacques Vabre en double, fin octobre, sur le Class40 « Made in Midi », Kito de Pavant et Achille Nebout se sont engagés sur la « Palermo-Montecarlo », au départ de Sicile ce mercredi 21 août. Pour trouver la place et le rôle de chacun à bord, comme un vrai « couple ».

« On peut dire ça comme ça, se marre Kito. C’est vrai que courir une transat en double, ça demande de très bien se connaître. Techniquement et humainement. Je connais Achille depuis qu’il est tout petit. On a déjà navigué ensemble, notamment l’an passé sur cette même Palermo-Montecarlo. On était trois. Là, on va naviguer à deux, en conditions de course. Bien entendu, ce ne sera pas une transat, mais c’est une belle classique qui attire de plus en plus de bons skippers, une belle régate qui promet de jolies bagarres avec l’armada des Maxi au milieu d’une flotte de plus de 60 bateaux. Il va y avoir des options à prendre, de la tactique. Tu peux naviguer comme tu veux, le temps que tu veux, à deux, pour te préparer. Mais si tu ne le fais pas en conditions de régate, tu n’es jamais à 100 pour cent. Là, ça va être du concret. Un parfait entraînement grandeur nature pour nous deux ».

Pas sous le soleil de Sicile pour la dolce vita, donc, Kito de Pavant. Et même s’il a rejoint la plus grande île de Méditerranée à bord du Class40 « Made in Midi » en mode « famille » en flânant entre Corse et Sardaigne, le skipper de Port-Camargue s’est vite remis en mode « régate » depuis qu’il a posé les pieds sur les quais du port de Palerme. « Exit le kayak, la glacière, les voiles de convoyage, la bibliothèque, les palmes, les tubas et les restes de bouffe normale », s’amuse-t-il. Le port de Palerme où il a retrouvé le fourmillement et l’ambiance de la Rolex Giraglia de Saint-Tropez sur laquelle, en équipage, il avait d’ailleurs battu son record, en juin. Et les mêmes adversaires, aussi…

« Tout le monde sait qu’on ne joue pas dans la même catégorie, et que notre petit bateau rouge n’est pas fait pour ce genre de régate. Mais on a montré l’an passé qu’il fallait compter sur nous. Et on ne compte pas faire moins, même si on est un de moins sur le bateau ! »

Mais là n’est pas le but de la manœuvre. « Avec Achille, nous n’avons navigué à deux que pour des prises d’images fin juillet. Et à part le convoyage jusqu’au Havre, cet automne, ce sera la seule occasion pour nous de peaufiner beaucoup de choses. L’organisation à bord, la place et le rôle de chacun, la gestuelle dans les manœuvres, la connaissance parfaite du bateau. D’autant plus que nous allons tester une configuration particulière de voiles neuves. Avec notamment le J1 (voile d’avant) qui ne sera plus sur enrouleur. Ça complique un peu, mais l’option peut s’avérer payante au portant. Et comme j’espère qu’il y en aura beaucoup sur la Transat, il faut absolument qu’on s’entraîne là-dessus avec Achille ».

Un Achille Nebout qui a bien fait de prendre un peu de repos avant d’attaquer cette « Palermo-Montecarlo » avec Kito. C’est que le gamin n’a pas chômé de son côté. Entre ses premiers pas en Figaro et son bizutage réussi sur la Solitaire au printemps et une troisième place sur le Tour de France à la voile en Diam 24 en juillet, le protégé de Kito de Pavant a eu son quota de navigation.

« Il a pris du bagage et appris beaucoup de choses » se félicite son mentor.

Ce que ne dément pas l’intéressé. « C’est sûr que mon été a été bien fourni, je me sens plus fort, plus expérimenté. Et prêt à enclencher avec Kito sur cette Palermo-Montecarlo. Déjà, l’an dernier, je l’avais courue avec lui et Jon (ndlr : Jonathan Chodkiewiez, autre membre du team Made in Midi qui prépare lui, sa deuxième participation à la Mini Transat). On avait marché comme des avions. Là, à deux, ce sera une autre paire de manches. Mais c’est nécessaire dans la préparation de la Transat en double. En fait, on va vraiment débuter notre collaboration. Certes, on se connaît bien, j’ai déjà navigué avec Kito. Mais la régate en double manquait à notre expérience commune. La vie à bord, les manœuvres, la tactique, des voiles neuves avec une nouvelle configuration devant. Une fois encore, ça va être fabuleux de vivre ça avec lui ».

S’aguerrir, s’armer, s’entraîner, partager, transmettre, affiner et surtout bien s’entendre. Quoi de mieux que cette « Palermo-Montecarlo » qui va réunir ce qui se fait de mieux en course au large en Méditerranée pour le duo « 100 % Made in Midi ».

LA COURSE

La Palermo-Montecarlo est une régate internationale de course au large dont la 15e édition va se dérouler du 21 au 25 août. Ouverte aux voiliers de classe ORC, IRC et monotype, elle est devenue au fil du temps une véritable classique, le rendez-vous des Maxi basés en Méditerranée. Le parcours est simple : départ du golfe de Mondello, proche de Palerme, passage obligé d’une bouée mouillée au large de Porto-Cervo, au nord-est de la Sardaigne, puis des bouches de Bonifacio (pour ceux qui prendront l’option ouest) avant la remontée sur Montecarlo. L’élite mondiale de la voile, qu’elle soit issue de la Coupe de l’America, de la Whitbread, de l’olympisme et autres courses au large y a participé au fil du temps. A noter que le record sur les 500 milles (un peu moins de mille kilomètres) de la course a été établi en 47h 46’48’’ sur l’édition de 2015. Par un Maxi 100, de trente mètres, mené par quinze équipiers et skippé par Jochen Schuman, double vainqueur de la Coupe de l’America et triple médaillé olympique. C’est dire le niveau…

Pour cette 15e édition, soixante bateaux sont inscrits. L’an passé, Kito de Pavant, à bord du Class40 « Made in Midi », assisté d’Achille Nebout et de Jonathan Chodkiewiez, avait « mis un caramel » (sic) à toute la flotte sur le dernier bord de reaching pour se classer 7e overall. « On avait eu un peu de tout, c’était surtout très orageux. Cette année, on va voir. Bien entendu on espère qu’il va y avoir du vent. Le bateau est prêt, on n’a pas changé grand-chose depuis l’arrivée du Défi Atlantique. On a surtout travaillé sur les réglages. Il faut dire qu’on est un peu short en budget. Nous avons perdu nos deux partenaires principaux, et on a du mal à les remplacer. Mais bon, on ne sait jamais : on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle ! ». En voile, certes il faut du vent. Mais une bonne dose d’optimisme n’est pas de trop.

 


 

PROGRAMME

- Palermo-Montecarlo (Palerme - Monaco / 21 - 26 août)
- Tour de Bretagne à la voile en Figaro avec Achille Nebout (7 - 14 septembre)
- Convoyage du Class40 Made in Midi de Port Camargue vers Le Havre (fin septembre)
- Transat Jacques Vabre (Le Havre - Salvador de Bahia, Brésil / départ le 27 octobre)

On a retrouvé le 60 pieds IMOCA Bastide Otio

19 juillet 2019
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« On l’a retrouvé…
Bon il y a un peu de boulot mais avec un peu d’organisation, le Vendée Globe 2020 est à notre portée… »
 annonçait cette semaine Kito de Pavant à son équipe avec beaucoup d’humour.

C’est lors d’une croisière en famille, à Madagascar, que Mathieu Bellon, un navigateur hyérois, a découvert le 60 pieds IMOCA Bastide Otio dont on avait perdu la trace en décembre 2016, suite à une grave avarie dans le sud de l’océan Indien.

« Sa découverte remonte à Novembre 2018, il se situait sur la côte Est de Madagascar, » racontait Mathieu Bellon dans un email adressé à Kito la semaine dernière. « Nous étions dans cette zone de navigation à l'occasion d'une croisière sur le catamaran de mon frère et de ma belle-sœur qui ont fait la traversée depuis l'île de la Réunion. Ça nous a intrigués et je me suis rappelé votre mésaventure (le terme est peut-être un peu faible) au cours du Vendée Globe, dans le sud de l'océan Indien. »

C’était le 6 décembre 2016, un mois pile après le départ du Vendée Globe. Par 44° Sud au Nord des îles Crozet, Bastide Otio et son skipper Kito de Pavant naviguaient en 10e position, lorsqu’un OFNI* leur barre la route. Le choc violent stoppe le bateau, provoque une grave avarie de quille et une importante voie d’eau. Les dommages sont irréversibles, l’eau monte et le bateau n’est plus manœuvrable. La Direction de Course du Vendée Globe organise les secours. Par chance, le Marion Dufresne, navire en charge du ravitaillement des Terres Australes et Antarctiques Françaises, est en route pour l’archipel de Crozet à 110 milles nautiques au Nord de Bastide Otio. 16h plus tard, l’opération de sauvetage est lancée. 

Sain et sauf à bord du Marion Dufresne, Kito a suivi la trace de son bateau et étudié toutes les solutions pour tenter de le récupérer. Mais le 13 décembre, les balises de Bastide Otio ont définitivement cessé d’émettre, indiquant très certainement le chavirage du 60’. « A ce stade, je n'avais plus aucun espoir de le retrouver... Depuis, on me demande tous les jours si je sais où il est. Maintenant j’ai la réponse !
C’est le dernier endroit où j’aurais cherché. Avec les vents portants, je m’attendais à le retrouver en Nouvelle-Zélande ou au Chili, certainement pas à Madagascar. Mais le bateau a chaviré et finalement ce sont les effets des courants qui l’ont emporté sur les effets des vents. Il a fait un voyage assez incroyable autour de l’océan Indien, en remontant la côte ouest de l’Australie, pour se retrouver dans les Alizés de sud-est et faire la route vers l’Afrique.

Carte indien

Ça fait un choc, car il ne reste pas grand-chose de Bastide Otio. Le bateau a été abimé par l’océan Indien mais surtout complètement désossé pour récupérer tout ce qui pouvait l’être. Seul le palier avant de la quille n’a pas été démonté. Sans cette pièce, qui est unique et a été dessinée spécialement pour ce bateau, il aurait été difficile de faire le lien avec Bastide Otio. Et j’étais l’une des rares personnes à pouvoir l’identifier. »

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A gauche, le pallier avant de la quille de Bastide Otio qui a permis l'identification © Mathieu Bellon
A droite, cette même pièce, sur une photo envoyée par Kito le 6/12/2016, suite à son avarie de quille

Sans compter Mathieu Bellon, conscient que sa découverte pouvait avoir un intérêt. Il a donc pris quelques photos pour conserver une trace. Une fois rentré en Métropole, il s’est lancé dans une vraie petite enquête. Et ce n’est que la semaine dernière, après avoir trouvé plusieurs indices permettant d’identifier le bateau, qu’il a décidé d’entrer en contact avec Kito : « Le bateau a subi quelques découpes comme vous pourrez le constater sur les photos. Il faut dire qu'à Madagascar rien ne se perd... Et les tempêtes tropicales ont peut-être déjà emporté les éléments découverts. Mais j’ai profité d’avoir un peu de temps cet été pour faire quelques recherches. En visionnant la vidéo de votre avarie, on retrouve des vues de cette pièce métallique qui maintient l'axe de la quille. J'ai trouvé pas mal de similitudes, comme la couleur orange à certains endroits de la carène. J’en ai d'ailleurs récupéré un petit morceau. J'espère que ces éléments vous permettront d'établir une identification, c'est pourquoi je trouvais intéressant de pouvoir vous livrer tous ces indices. Le fait qu’il soit arrivé à cet endroit peut s'expliquer par la présence d'un courant qui remonte du sud de l'océan Indien jusqu'au long des côtes Malgaches,» écrivait encore Mathieu Bellon à Kito, avant d’avoir sa confirmation qu’il s’agissait bien de Bastide Otio.

« On connait donc la fin du voyage du bateau. Je préfère savoir qu’il a servi de matière première pour des tas d’objets utiles à Madagascar, plutôt que l’imaginer continuer à être un danger flottant pour les marins du prochain Vendée Globe ou du Trophée Jules Verne. Ça me permet de tourner la page,» conclut Kito. 

Il ne sera pas au départ du Vendée Globe 2020, mais le marin occitan continue à sillonner la Méditerranée et à traverser des océans. Rendez-vous le 27 octobre au Havre pour le départ de la Transat Jacques Vabre, la célèbre Route du Café en double, pour laquelle il sera accompagné du jeune et talentueux figariste Achille Nebout, à bord de son Class40 Made in Midi.

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*OFNI : Objet Flottant Non Identifié. Il le sera plus tard, grâce au système vidéo MediaMan Assistant de Bepeho qui filme 24h/24h à bord. Il faudra attendre le mois de mars 2017 pour que les images du choc de Bastide Otio avec un OFNI soient retrouvées et analysées sur le disque dur sauvé des eaux. On y voit un cachalot sortir dans le sillage du bateau, juste après le choc. Retrouvez la vidéo ici.

Rolex Giraglia : Made in Midi 6ème à Monaco

13 juin 2019
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Made in Midi et son équipage sont arrivés à Monaco en 6ème position dans leur catégorie (IRC A). Ils ont coupé la ligne d’arrivée de la grande course de la Giraglia à 14h55 ce jeudi, après un parcours de 241 milles. Ils auront mis 26 heures et 35 minutes pour rallier la Principauté, au départ de Saint-Tropez et en passant par le rocher de la Giraglia (cap Corse). Un record pour Kito pour sa 7ème participation dont 5 en IMOCA 60’ ! Des conditions idéales qui laissaient présager un record sur l’épreuve. Mais le Maxi américain Rambler 88, premier à Monaco à 4h35 du matin, est arrivé une heure trop tard pour pouvoir détrôner Esimit Europa 2, détenteur du record depuis 2012.

Retour sur la Rolex Giraglia 2019 avec Kito de Pavant

Comme on pouvait s’y attendre, le départ sous spi avec autant de bateaux a été compliqué. On était dans le bon timing mais il y avait trop de monde, certains se sont montés dessus. Nous sommes restés prudents. Puis comme on allait beaucoup plus vite, il a fallu 

slalomer entre tous les bateaux qu’on rattrapait.
Waouh !
Sous spi, avec un peu d’air et un équipage réduit,
c’était sport...

Début de régate un peu compliqué, on manquait de bras quand même. Puis le vent est monté fort pour passer cap Camarat et cap Taillat, pour arriver à Cavalaire avec 30 nœuds d’ouest en tirant des bords… On a eu un refus de tribord d’un des plus gros bateaux de la flotte. On a du viré en catastrophe avec les ballasts sous le vent… 

ça fait quelques frayeurs !

Puis un long bord de portant qu’on attendait avec impatience. Il a été comme on l’espérait, un peu humide !! Le début était vraiment extraordinaire. Il y avait vraiment du vent, on n’a pas mis le spi tout de suite pour faire un petit bord de reaching serré, sous J1 et grand-voile haute, pour se dégager de tous les bateaux qui arrivaient au près dans l’autre sens. 

On avançait entre 20 et 25 nœuds, à moitié sous l’eau
donc je pense que le spectacle pour les gens
qui nous ont croisés devait être sympa.

Puis on a envoyé le spi médium. On a un peu hésité parce qu’il y avait 30 nœuds mais on pensait que ça allait mollir. Et bien ça n’a pas molli tout de suite ! C’était un peu tendu. On a pris un ris dans la grand-voile avec le spi en tête, ça a déboulé et on a passé toute la flotte qui était devant nous. 

On a passé un nombre incalculable de bateaux !

Malheureusement, ça n’a pas duré suffisamment longtemps. Le vent a molli à mi-parcours avant la Giraglia. Les gros bateaux, qui sont évidemment plus rapides, nous sont repassés devant mais je crois qu’on ne passe pas trop mal à la Giraglia, dans les 20 premiers. Puis on a fait un bord de reaching dans 8 à 10 nœuds de vent et on marchait bien. On allait assez vite pour revenir sur le paquet qui était devant nous. 

Jusqu’à 20 milles de l’arrivée, c’était plutôt bien
et puis là, arrêt buffet.

Devant ils sont repartis, derrière ils sont revenus, c’était un peu frustrant cette fin de parcours. Mais bon, c’est la Giraglia, on est un peu habitué, et malgré tout on fait un parcours assez rapide malgré 7 heures encalminés dans la pétole. 

C’est mon record sur l’épreuve.

On est toujours arrivé soit le soir, soit le lendemain matin. 

J’en profite pour remercier tous les membres de l’équipe qui se sont succédés à bord de Made in Midi sur la Porquerolle’s Race, sur les inshores à Saint-Tropez et puis sur la grande course de la Giraglia. J’espère qu’ils ont pris du plaisir. Je leur demande toujours beaucoup et ils ont beaucoup donné ! 

C’était un beau spectacle pour les yeux. 

C’est toujours impressionnant de voir tous ces bateaux. On reviendra sans doute.

Retour à Port Camargue dès demain !

On va profiter du vent d’est fort pour ramener le bateau à Port Camargue. On va partir demain matin, en double avec Brice. Ça devrait aller assez vite, je n’ai pas encore regardé la météo mais on sera de retour samedi matin. Puis la semaine prochaine, c’est parti pour un mois et demi consacré à nos partenaires, pour créer du lien. C’est vrai que le bateau n’a pas été beaucoup là, donc ils n’attendent que ça ! Made in Midi est en forme mais il y a toujours beaucoup à faire sur un bateau de course, donc 

on ne va pas s’ennuyer ! 

C’est rare qu’on s’ennuie d’ailleurs !

Possible record sur la Rolex Giraglia

12 juin 2019
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C’est parti ! Sous spi, 243 bateaux ont pris le large à midi offrant un spectacle extraordinaire dans le golfe de Saint-Tropez baigné de soleil. 12 nœuds d’ouest, ciel bleu azur, des conditions idylliques pour la fabuleuse flotte de la Rolex Giraglia qui s’est échappée dans un vent forcissant jusqu’à 20 nœuds dans l’après-midi. Mais surtout pour le Class40 Made in Midi, plus performant aux allures portantes et musclées ! Arrivée prévue dès demain en milieu de journée si la météo tient ses promesses, pour un possible record de vitesse de l’épreuve…

Retour sur les régates côtières

Avant de prendre le large ce midi, 289 bateaux ont participé aux courses Inshore de la Rolex Cup. Après trois jours de régates le long des côtes tropéziennes (dont une annulée pour météo instable et une non courue lundi) Made in Midi se classe 24ème au classement général en IRC A, grâce à une belle 15ème place sur le parcours côtier d’hier dans les petits airs. « Nous avons fait une belle régate et plutôt un bon résultat avec notre bateau qui n’est pas adapté du tout à ce genre de parcours sur lesquels il y a beaucoup de manœuvres et du près. Je crois que toute l’équipe a apprécié la journée de navigation ! » ajoutait Kito de Pavant.

Notre fidèle partenaire Made in Midi, Christophe Carniel, PDG de VOGO, était présent pour cette 67ème édition de la Rolex Giraglia : « C’était super, un vrai régal. On a eu trois belles journées à Saint-Tropez et enfin un peu de vent hier, car à chaque fois que j’ai la chance de venir naviguer sur les bateaux de Kito, ça manque ! C’est une régate merveilleuse avec tous ces beaux bateaux, toutes tailles confondues. Et l’équipe Made in Midi est aussi professionnelle qu’accueillante. A refaire ! »

« Prêts pour la grande course ! »

Les choses sérieuses ont vraiment commencé aujourd’hui avec le départ ce midi de la grande course de 241 milles entre Saint-Tropez et Monaco, en passant par le rocher de la Giraglia (Corse). « C’est un grand moment pour tout le monde, on vient là surtout pour ça, pour cette grande course qui va nous amener en Corse sur le rocher de la Giraglia et il semblerait que cette année il y ait un peu de vent. » Se réjouissait Kito avant de quitter le ponton.

Départ sous spi

« C’est la première fois que ça nous arrive ici à Saint-Tropez. Un départ sous spi, c’est toujours un peu animé. On n’est pas nombreux sur le bateau, nous sommes 4, il va falloir faire attention à ne pas rentrer en collision avec d’autres bateaux car il va y avoir beaucoup beaucoup de monde sur la ligne de départ ! » commentait Kito.

Avant de lâcher les chevaux en direction du cap Corse, et après être partie sous spi, la flotte est remontée au près jusqu’à Cavalaire dans 20 nœuds d’ouest forcissant, pour virer une bouée, dernière marque de parcours avant l’île de Beauté. 

Possible record !

Rendez-vous annuel du skipper méditerranéen, la Giraglia est aussi celui de près de 3000 marins. Ils viennent du monde entier pour la grande classique qui marque le début de l’été. Le record de l’épreuve, 14 heures, 56 minutes et 16 secondes, sur la distance de 241 milles entre St-Tropez et Sanremo pourrait bien être battu cette année. Il est détenu par le monocoque de 30 mètres Esimit Europa 2 depuis 2012 !

« Ça va cavaler sous spi jusqu’en Corse donc ça devrait aller assez vite. Puis on fera demi-tour vers Monaco et le vent devrait avoir la bonne idée de tourner au bon moment, pour se mettre dans la bonne direction (nord-est). Des conditions quasi parfaites pour finir le parcours au reaching ! » expliquait Kito. Le scénario idéal pour Made in Midi et son équipage !

« Ce sont des conditions météo qui sont clairement pour nous. On pense pouvoir faire le parcours dans un temps assez rapide, 24h ou un peu plus. On devrait arriver dès demain à Monaco si les prévisions se confirment, ce qui n’est jamais forcément le cas… On n’a pas un rating très favorable mais on devrait pouvoir aller beaucoup plus vite que d’autres bateaux donc on verra à l’arrivée ce que ça donne. »

Quoi qu’il en soit, Kito devrait battre son propre record, malgré plusieurs participations en IMOCA 60’. « On a toujours eu des zones de pétole assez tenaces. Il y aura une zone de transition au niveau du cap Corse qui va arrêter toute la flotte et après ça va repartir dans le bon sens. Mais ça devrait aller plus vite que toutes les éditions que j’ai faites en IMOCA, si la météo se confirme et si nous sommes bons sur l’eau ! Sur certains bateaux, ils sont 20 à bord, nous sommes 4. Avec ces conditions, ça va être sport mais on a l’habitude de faire ça en équipage réduit. Les manœuvres vont prendre un peu plus de temps mais il y a de grands bords sur lesquels ça va glisser… Pas de problème ! »

 

POUR SUIVRE LA COURSE

A 17h45, Made in Midi était 4ème dans sa catégorie IRC A, 14ème toutes classes confondues.

A suivre sur le site de la course : cliquez ici

 

 

Magnifique journée sur la Rolex Giraglia

11 juin 2019
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Magnifique journée de navigation au large de Saint-Tropez dans 8 à 12 noeuds d'est nord-est. 297 bateaux, 2900 marins, ça fait du monde sur l’eau !! Et quel spectacle !!
Made in Midi se classe 15ème sur 48 (IRC A) en temps compensé sur le parcours côtiers de 31 milles, 24ème au général malgré la course non courue dimanche. C’est pas mal du tout, bravo à toute l'équipe !
Place maintenant à la grande course dont le départ sera donné demain à midi, direction Monaco en passant par le rocher de la Giraglia au nord du cap Corse...

La Giraglia commence… demain !

9 juin 2019
Madeinmidi la giraglia par hugo hugo de pavant 18435 copie (1)

Le convoyage depuis Port Camargue s’était pourtant très bien déroulé avec une fenêtre météo très courte mais très favorable. Tout schuss sous spi.
Mais ce matin, c’est l’état du skipper de Made in Midi qui laissait à désirer. Alors qu’il s’était levé tôt pour étudier la météo de la 2ème étape de la Solitaire Urgo le Figaro et donner quelques conseils à Achille Nebout, se déclaraient sans prévenir maux de ventre, vomissement, baisse de tension, etc. Il a fallu se rendre à l’évidence qu’il n’était pas en mesure de prendre la barre aujourd’hui mais plutôt la direction des urgences à Gassin….
Hervé prenait donc le commandement du bateau avec son équipage réduit et décidait de ne pas courir cette 1ère course de la Rolex Giraglia mais d’aller tirer quelques bords dans la baie de St Tropez et profiter du spectacle grandiose de ces centaines de voiliers en course.
Deux de nos partenaires, Jean-Michel Estibals de SeeNovate et Patrice Rosay de Bepeho avaient fait spécialement le déplacement pour la journée et ne pouvaient cacher leur déception de n’avoir pu se mêler à la bagarre, d’autant plus que les conditions météo semblaient parfaites pour notre Class40 avec des bords de reaching et de portant dans la brise.
Pendant ce temps-là, les professionnels de santé de Gassin tentaient avec succès de remettre Kito sur pieds. Apparemment, rien de trop grave mais il fallait agir urgemment.

Demain sera un autre jour et les affaires sérieuses reprennent.


Liste d’équipage pour lundi :
N° 1 = Brice de Crisenoy
N° 2 = Florine Cogen
Piano = Françoise Velland
Grinder 1 = Hervé Giorsetti
Grinder 2 = Philippe Gros
Bastaques / Chariot GV = Christophe Carniel / VOGO Sport
Barreur / tactique = Kito de Pavant

Rolex Giraglia : Ces régates, ça fait envie !

7 juin 2019
ABB 3551©️Antoine Beysens copie

Rolex Giraglia, spectacle unique, plan d'eau idyllique

Kito : « Ces régates, ça fait envie »
Après la Porquerolle’s Race, Made in Midi participe à la Rolex Giraglia entre Saint-Tropez et Monaco (9-15 juin)

A bord du Class40 « Made in Midi », Kito de Pavant poursuit la préparation de son objectif 2019, la Transat Jacques Vabre en double, entre Le Havre et Salvador de Bahia, en octobre prochain. Après un hiver fourni, débuté avec la Route du Rhum en solo, les régates « hivernales » aux Antilles (Heineken Regatta et RORC Caribbean 600), le Défi Atlantique (transat en double retour vers l’Europe) et le convoyage jusqu’à Port Camargue, le skipper d’Occitanie n’a pas eu le temps de souffler. Après la Porquerolle’s Race, fin mai, il largue les amarres ce vendredi vers Saint-Tropez pour la Rolex Giraglia (9-15 juin). Deux événements (et même trois avec la Palerme-Monaco au mois d’août) courus par des centaines de voiliers de toutes tailles et de tous budgets, skippés par des légendes de la voile ou par « Monsieur toutlemonde », dans des conditions idylliques de navigation et une ambiance à la fois festive et sportive. Des régates qui, selon Kito de Pavant, auraient largement leur place, organisées en Occitanie !

« Le bateau et l’homme avaient bien besoin de souffler. Lui, on lui a rectifié un peu la carène. Moi, on n’a rien rectifié du tout. J’ai juste essayé de me reposer, mais ça, je ne sais pas le faire... ». De retour au soleil de sa Baie d’Aigues-Mortes, Kito de Pavant n’a rien perdu de son humour. Ni de sa « bougeotte ». C’est que celui qui déclare à l’envi qu’il n’est jamais aussi bien qu’en mer est déjà reparti sur l’eau. Après avoir rejoint son port d’attache, Port-Camargue, mi-mai, de retour d’une navigation de 15000 milles nautiques (pratiquement 28000 kilomètres) entre convoyage jusqu’à Saint-Malo, Route du Rhum 2018, régates aux Antilles, transat retour sur le Défi Atlantique et convoyage depuis la Rochelle, il vient juste de participer à la Porquerolle's Race, en équipage, fin mai avec son fidèle Class40 « Made in Midi ». Et lâche à nouveau les amarres ce vendredi pour Saint-Tropez et sa prestigieuse Rolex Giraglia.

« Ce sont des événements extraordinaires, des spectacles uniques, notamment à Saint-Tropez, souligne Kito. 55 bateaux à Porquerolles, 300 sur la Rolex Cup ! Des bateaux de toutes tailles, des flottes immenses, des équipages nombreux, des skippers de renom, des plans d’eau idylliques pour naviguer, de l’ambiance à terre. Oui, ça fait envie ».

« C’est vrai qu’ici, on est un peu en manque »

Envie car rares du côté ouest de la Méditerranée, néanmoins, les équipages d'Occitanie seront nombreux à se retrouver à Saint-Tropez. « C’est vrai qu’on est un peu en manque, grimace un Kito qui milite depuis des années pour organiser ce genre de rassemblement en flotte. Pourtant, notre terrain de jeu est immense et les joueurs nombreux. Certes, naviguer dans le golfe de Saint-Tropez ou autour de l’île de Porquerolles, c’est magique. Mais nous n’avons rien à leur envier en Occitanie.

Il faut absolument remettre une course au programme par chez nous.

Se faire une place dans le calendrier et être ambitieux pour faire venir des équipages de PACA. Voire des Bretons. Il y a aussi tout ce qu'il faut pour lancer des parcours de records. On y travaille... ». 

Pour l’instant, c’est donc de l'autre côté du Rhône que Kito de Pavant s’apprête à poursuivre la préparation de son objectif 2019 : la Transat Jacques Vabre, en double, au départ du Havre en octobre prochain, qu’il va courir en duo avec Achille Nebout.

« Après un an, on en sait beaucoup plus sur le bateau »

« Ce qui est bien, c’est qu’on en sait beaucoup plus sur le bateau qu’il y a un an, sourit le skipper qui, pour préparer la Route du Rhum 2018, avait suivi le même programme en Méditerranée (Semaine de Porquerolles, Rolex Giraglia et Palerme-Monaco). Depuis, on a fait 15000 milles ensemble. On s’est bien entendu et, à part quelques petites bricoles, il se porte bien. Là, on va essayer de nouvelles voiles : un J1 (voile d’avant), un spi et une grand-voile. Et je languis de voir ce que ça va donner, surtout sur la grande course de la Giraglia (ndlr : Saint-Tropez à Monaco en passant la Giraglia, un rocher au nord du cap Corse). C’est un genre de parcours qui convient le mieux à « Made in Midi ». Il va y avoir du jeu, de la tactique, de la vitesse. Même si je me régale aussi sur les parcours en baie de Saint-Tropez pour la Rolex Cup ».

« Ces régates sont parfaites pour faire naviguer les partenaires »

Sur laquelle il a prévu d’embarquer des sponsors, débutant ainsi les navigations partenaires qu’il va enchaîner tout l’été. « C’est l’essentiel des semaines à venir, faire naviguer des partenaires sur ce genre de régates, précise Kito de Pavant. Il était temps que ça débute, on a beaucoup de monde à faire naviguer. Même si on est toujours à la recherche de sponsors principaux puisqu’on a perdu Bastide et Otio. Mais bon, il n’y en a pas beaucoup qui se bousculent... ». Et ça aussi, c’est dommage.

 


 

La Rolex Giraglia 2019, 67ème édition

Organisée par le Yacht Club Italiano en collaboration avec la Société Nautique de Saint-Tropez, le Yacht Club de Sanremo et le Yacht Club de Monaco, la Rolex Giraglia est devenue une des plus grandes courses au large de la Méditerranée réunissant plus de 250 bateaux, des milliers de marins de dix nationalités différentes. Un rendez-vous de voiliers prestigieux avec une flotte de plus en plus internationale, ouverte aux bateaux de plus de 33 pieds, des Swan traditionnels aux Wally ultramodernes en passant par les Maxis, les Beneteau 40.7, 47.7, les Corel 45 et les Farr 40, menés par des équipages ultra compétitifs. Après trois jours de régates côtières dans le golfe de Saint-Tropez, la flotte de la course off-shore Rolex Giraglia sera lancée le 12 juin en direction de la Principauté de Monaco. Un parcours de 243 milles en virant l’îlot de la Giraglia au nord du cap Corse.

 

PHOTO : Antoine Beyssens

Kito de Pavant et Achille Nebout en duo sur la Transat Jacques Vabre

21 mai 2019
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Kito : « Un café à deux, Achille ? »

Pour sa 10ème Route du Café, le skipper de Port Camargue embarque sur le Class40 Made in Midi son « poulain » montpelliérain, Achille Nebout, de presque trente ans son cadet. Au départ du Havre, le 27 octobre prochain, direction Salvador de Bahia, au Brésil, l’association de ces deux Sudistes, tissée de partage intergénérationnel et de complicité d’hommes de mer, s’inscrit dans la logique du team « Made in Midi ». Avec l’expérience de l’un, expert en course au large, et la fougue de l’autre, spécialiste de voile olympique, ce café à deux pourrait bien être « expresso ».

Il parle souvent de l’âge du capitaine, Kito de Pavant. En fait le sien, toujours à intégrer dans les paramètres de ses performances en course. Aujourd’hui, c’est celui de son « second » qu’il préfère aborder. A 58 ans, pour sa 10ème Transat Jacques-Vabre, le loup de mer de Port Camargue embarque sur cette Route du Café en double entre le Havre et le Brésil, Achille Nebout, de presque 30 ans son cadet. Une association intergénérationnelle qui pourrait faire mouche, entre celui qui a usé ses premiers pantalons de ciré dans la baie d’Aigues-Mortes avant de naviguer sur les Sept Mers, et ce pur produit de la formation languedocienne, élevé à la voile olympique au sein du Yacht Club Mauguio-Carnon.

Kito : « La Jacques Vabre avec un jeune équipier... à chaque fois c'était plutôt réussi »

« Ce n’est pas la première fois que je fais la Jacques Vabre avec un jeune équipier, explique Kito de Pavant. A l’époque, Sébastien Col ou encore François Gabart n’étaient pas très vieux non plus. Et à chaque fois, c’était plutôt réussi. Surtout avec François, tout jeune diplômé de l’INSA de Lyon. D’ailleurs, c’est une des raisons pour laquelle j’embarque Achille ! ». C’est qu’il n’a pas que la tête bien faite, Achille Nebout. Elle est également bien pleine puisque diplômé, lui aussi, de l’INSA Lyon. Bien faite, bien pleine, et bien dure, cette tête, pour celui qui a lâché une carrière d’ingénieur toute tracée pour satisfaire sa passion de la voile. « Achille aurait pu trouver du boulot dans n’importe quelle grande boîte, savoure Kito. Il a fait le pari de devenir marin professionnel. De tous ceux qu’on a vu passer au Centre d’entraînement de course au large ou au sein du Team Made in Midi, c’est le plus motivé, celui qui montre le plus d’envie. C’était le bon moment de lui montrer qu’il a raison. »

Kito : « Toujours dans la logique de ce qu’on essaye de faire ici »

Et montrer qu’il a eu raison, il n’a pas attendu, Achille Nebout. Après un joli palmarès en voile olympique (420, 470, mais aussi match race, Diam 24), il vient d’entamer sa première saison en Figaro avec en ligne de mire la Solitaire Urgo le Figaro, qui démarre de Nantes le 6 juin. 

« Il fait un début de saison tonitruant, s’enflamme Kito. Première course en solitaire (ndlr : la Solo Maître Coq, aux Sables d’Olonne, en avril) et il gagne une manche. Ce n’est pas donné à tout le monde ».
Mais Achille Nebout n’est décidément pas comme tout le monde. Et, une fois encore, si Kito de Pavant l’a choisi, c’est bien au-delà de la dimension affective. « Bien entendu, je le connais depuis qu’il est tout petit, j’ai beaucoup navigué avec son père et on partait en croisière en famille tous ensemble. Mais ça s’inscrit dans la logique de ce qu’on essaye de faire depuis des années ici, que ce soit au YC Mauguio-Carnon, au CER, au CEM ou au sein de Made in Midi : motiver des jeunes à faire de la voile. Et celui-là, il est motivé ! ».

Achille : « Pour moi, qui viens de la voile olympique, c'est de l’apprentissage accéléré »

Oui, motivé il l’est… « C’est une grande année pour moi, affirme Achille Nebout. Je vais courir ma première Solitaire du Figaro, et j’enchaîne avec ma première Transat en double. Pour moi qui viens de la voile olympique, c’est de l’apprentissage accéléré. Et avec Kito, il n’y a pas mieux comme prof. Il me connaît depuis que je suis tout petit. J’ai commencé l’Optimist quand il débutait le Figaro. Il m’a toujours encouragé dans mes choix, j’ai navigué avec lui en Melges, sur des sorties RP avec son 60 pieds et j’ai couru la Palerme Monaco l’an passé en Class40. On avait déjà parlé de cette Transat Jacques Vabre ensemble avant la Route du Rhum 2018. Il avait pensé à moi, je lui avais dit que j’étais dispo et motivé. Et voilà, aujourd’hui, je suis très fier de l’annoncer officiellement ! »

Programmes en solitaire puis en double

Pour l’instant, chacun se consacre à son programme personnel. Kito, de retour à Port Camargue après un hiver plus que fourni (Route du Rhum, régates aux Antilles et Défi Atlantique), va participer à la Porquerolle’s Race, toute nouvelle régate en IRC, du 29 mai au 2 juin, puis à la Rolex Giraglia du 9 au 15 juin, entre Saint-Tropez et Monaco.
Pour Achille, ce sera la Solitaire Urgo Le Figaro, sur les couleurs du Grand Réservoir, dont la première étape partira de Nantes, le 2 juin. Puis le Tour Voile en juillet avec Team Réseau Ixio Toulon Provence Méditerranée. Les deux marins devraient débuter leurs navigations en duo dans la foulée. La Palerme-Monaco en août, en Class40, et peut être le Tour de Bretagne, en double, en septembre, en Figaro. « Du Figaro, ça va me rajeunir », se marre Kito. Ah, toujours cette question sur l’âge du capitaine !

 

La Transat Jacques-Vabre, qu'es aquò?

Le 27 octobre prochain, la 14ème édition de la Transat Jacques Vabre partira du Havre pour Salvador de Bahia, au Brésil. Soit 4350 milles nautiques entre l’estuaire de la Seine et la baie de Tous les Saints.
Créée en 1993 mais en solitaire, avec une arrivée en Colombie, cette transat dite « Route du Café » deviendra course en double en 1995 et changera de destination avec le Brésil en 2001.
Pour l’édition 2019, la TJV accueillera trois classes : les Class40, les Multi50 et les Imoca 60’. A ce jour, 46 duos ont confirmé leur participation.

Kito de Pavant participera pour la 10ème fois à la Transat Jacques Vabre dont il n’a raté aucune des éditions depuis 2001. Que ce soit en tant qu’équipier (5ème avec Bernard Gallay sur Voilà.fr en 2001, 3ème avec Jean Le Cam sur Bonduelle en 2005, ou 2ème avec Yves le Blevec sur le Multi50 Actual en 2013) que skipper (6ème avec Sébastien Col sur Groupe Bel en 2007, 2ème avec François Gabart sur Groupe Bel en 2009, 5ème avec Yann Regniau sur Groupe Bel en 2011, ou encore 5ème avec Yannick Bestaven sur Bastide Otio en 2017). Ce sera sa première participation en Class40.

Défi Atlantique : Made in Midi sur le podium !

14 avril 2019
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Défi Atlantique : 3e de la 2e étape, il termine sur le podium au classement général
Kito de Pavant : « J’ai beaucoup appris sur toutes ces régates »

En terminant 3èmes de la seconde étape du Défi Atlantique entre Horta et La Rochelle et après avoir fait de même sur la première, Kito de Pavant et Alex Pella sur le Class40 « Made in Midi » grimpent sur la troisième marche du podium au classement général cumulé.  L’objectif est ainsi atteint pour le duo de Sudistes, sur une transat inédite d’ouest en est dominée par « Aïna », vainqueur au général, et son dauphin, « Eärendil », deux bateaux récents, menés en équipage. Satisfait d’avoir pu ainsi rivaliser avec les « topguns » de la Class40, Kito de Pavant tire un bilan positif de ses navigations d’après-Rhum. Après une 5e place sur la mythique transat en solo, une belle participation à la RORC Caribbean 600 à Antigua et une victoire sur la St-Maarten Heineken Regatta, ce podium sur le Défi Atlantique ponctue parfaitement son programme hivernal de préparation au grand rendez-vous de 2019 : la Transat Jacques Vabre en double, en octobre.

« Je ne sais pas ce qu’on a tous fait au Bon Dieu, mais on a fini chaque fois par la punition. Que ce soit sur la première étape ou sur la seconde, on termine face au vent, ça cogne et ça mouille »

Il faut reconnaître qu’il a raison, Kito de Pavant. Et que le Bon Dieu n’a pas été sympa avec les concurrents du Défi Atlantique avec l’arrivée de la seconde étape, entre Horta et La Rochelle, dans un golfe de Gascogne inhabituellement capricieux en cette période de l’année. Comme il l’avait fait avec l’ultime bord de la première manche, entre Pointe-à-Pitre et le port principal des Açores, avec un océan Atlantique grincheux.  « Chaque fois on se fait un super départ, dans ces conditions favorables, et une arrivée pénible. Mais bon, on est censé aimer ça… »

« On a un peu navigué dans le brouillard »

Ce qu’il a surtout aimé, Kito de Pavant, c’est d’avoir réussi, en compagnie de son compère catalan Alex Pella, à conforter sa troisième place au classement général cumulé de cette transat d’ouest en est, en faisant jeu égal avec les deux « jeunes premiers » de la Class40, « Aïna » et « Eärendil », deux bateaux récents, menés par des équipages de trois. « C’était notre objectif après une première étape quand même un peu décevante », explique un Kito qui, sans se cacher derrière des ennuis techniques, a eu son lot de pépins. « C’est vrai que d’être rapidement privés de notre connexion fleet (ndlr : système de communication satellitaire maritime) a gâché le plaisir. Depuis le 11 avril, on n’a plus eu d’infos sur la position des concurrents et sur les fichiers météo. On naviguait un peu dans le brouillard pour l’arrivée, avec des prévisions météo qui dataient de trois jours avant. On a beaucoup subi sans pouvoir anticiper, on découvrait la météo au fur et à mesure. Notre seul point de repère, c’était « Aïna », qui quelque part nous a servi de guide. On ne s’est pas quitté. C’était un coup lui, un coup nous devant. Une belle course-poursuite au contact avec un bateau qui est une référence, qui gagne un peu tout depuis quelques temps. Et qui nous passe devant sur la fin. Comme quoi, que ce soit « Aïna » ou «Eärendil » (ndlr : vainqueur de l’étape, 2e au général), ce sont des bateaux difficiles à battre ».

Difficiles à battre parce qu’ils étaient un de plus en équipage ?  « Pas uniquement, réfléchit Kito, qui avait choisi de faire la course à deux. Mais un de plus aurait été mieux pour nous. Pour se partager les quarts, pour être plus efficaces sur les manœuvres, sur la stratégie. En fait, avoir quelques neurones supplémentaires. Moi, ça fait un moment que je n’en ai plus. Il en reste à Alex, mais il faut les traduire en français... ».

« On revient en Méditerranée pour prendre soin du bateau »

C’est donc un bilan satisfaisant que tire Kito de Pavant de ce Défi Atlantique. Mais surtout de ses navigations hivernales, ce choix qu’il avait fait de rester sur les Antilles après la Route du Rhum pour participer aux régates classiques, que ce soit la RORC Caribbean 600 à Antigua, ou la Heineken Regatta à Saint-Martin. Avant de revenir vers l’Europe avec le Défi Atlantique.

« J’ai beaucoup appris de toutes ces régates, toutes ces navigations, se félicite-t-il. Pas mal tiré de leçons. Comme le choix des voiles, par exemple. Sur le Défi Atlantique, il nous manquait un spi medium. Comme sur la Route du Rhum, on n’a droit à qu’à huit voiles. J’avais fait le choix de n’avoir qu’un seul spi, le grand qui ne nous a pas servi, on a fait avec le grand gennaker. Pas suffisant pour concurrencer les premiers. Cela fait partie des choses sur lesquelles on va se pencher, sur les plus et les moins du bateau, sur ce qu’on va faire pour l’optimiser en vue de la Transat Jacques Vabre ».

Une Transat Jacques Vabre, en double, entre Le Havre et Salvador de Bahia, au Brésil, qui s’élancera le 27 octobre 2019. Si loin, si proche… « On va revenir en Méditerranée », précise un Kito de Pavant qui, après un break de quinze jours, va reprendre la barre du Class40 « Made in Midi » pour « revenir vers le chaud ». « On a volontairement écourté le programme initial qui prévoyait de participer, entre autres, à la Normandy Channel Race. Là, on va plutôt revenir en Méditerranée pour prendre soin du bateau. On lui a pas mal tiré sur la couenne, ces derniers temps... ». C’est vrai. Sur celle du bonhomme aussi, non ?

Deux semaines sur l’ensemble de la course

Kito de Pavant et Alex Pella, à bord du Class40 « Made in Midi », ont franchi la ligne d’arrivée de la seconde étape du Défi Atlantique, entre Horta aux Açores et La Rochelle en ayant parcouru les 1 280 milles théoriques du parcours en 5j12h36’10’’, à la vitesse moyenne de 9,74 nœuds. Ils terminent à 56’ 36’’ du vainqueur de l’étape « Eärendil ». Sur l’ensemble de la course, le temps global de « Made in Midi » depuis Pointe-à-Pitre est de 16j13h22’05’’ à la vitesse moyenne de 8,85 nœuds.

Et pendant ce temps, Jo et Achille brillent…

Les deux protégés de Kito de Pavant, Achille Nebout et Jonathan « Jo » Chodkiewiez, n’ont pas attendu le retour de leur mentor pour briller de leur côté.

Le premier, engagé à Saint-Gilles-Croix-de-Vie sur la Sardinha Cup en double sur le nouveau Figaro Bénéteau 3 de Xavier Macaire « Groupe SNEF » a terminé 3ème de ce premier rendez-vous de la Classe Figaro, derrière Bretagne CMB Performance (Loïs Berrehar-Thomas Rouxel), deuxième, et St-Michel (Yann Eliès et Samantha Davies) premier. De bon augure pour le jeune Montpelliérain qui prépare sa première Solitaire du Figaro, en juin prochain, à bord de son propre Figaro 3.

Quant au second, à bord de son proto 6.50, « Njord », il a terminé 2ème (classement prototype) de la Gran Premio Italia avec son binôme Dorel Nacou, au départ et à l’arrivée de Gênes, en faisant le tour de la Corse.

 

CLASSEMENTS DEFI ATLANTIQUE