Made in Midi
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Made in Midi fait escale à Saint-Barthélemy

Après 24h de navigation sur la RORC Caribbean 600, l’équipage Made in Midi est contraint d’abandonner la course suite à une avarie de voile.
Alors qu’il naviguait en 5ème position de la flotte des Class40, Made in Midi s’est dérouté vers Saint-Barthélemy vers 15h, heure de Paris. Après avoir passé le canal d’Anguilla et contourné l’île de Saint-Martin, Made in Midi évoluait à près de 9 nœuds de vitesse, au près bâbord amure, dans 15 nœuds de vent d’Est et une mer soutenue, lorsque le J1 (voile d’avant) s’est déchiré en deux. Une partie de la voile étant restée coincée en haut du mât, l’équipage a dû faire escale sur l’île de Saint-Barthélemy.
Kito de Pavant a pris la décision de ne pas finir la course pour trouver, au plus vite, une solution de réparation car cette voile est primordiale pour la performance de son Class40. Un vrai contre la montre commence pour que Made in Midi puisse être au départ des prochaines courses prévues cet hiver aux Antilles. L’équipage fera donc route cette nuit vers Antigua pour récupérer le matériel laissé sur place.
Magnifique départ d’Antigua !

Retour en image sur le magnifique départ de la RORC Caribbean 600 2019 dans des conditions spectaculaires au large de la côte sud d’Antigua.
76 équipages ont pris le départ de cette 11e édition à l'assaut des 600 milles nautiques de course au large, sans escale, autour des îles des Caraïbes.
Alizés soutenus, soleil et des vagues de deux 2 mètres, spectaculaire !
A VOIR EN CLIQUANT ICI
RORC Caribbean 600 : départ demain !

Made in Midi a rendez-vous avec près de 80 équipages à Antigua pour le départ de la 11ème édition de la RORC Caribbean 600, grande classique hivernale des Caraïbes.
700 marins, médaillés olympiques, vainqueurs de l'America's Cup, de la Volvo Ocean Race et du Vendée Globe, multiples champions du monde, professionnels et amateurs, jeunes et expérimentés, vont s'affronter sur un parcours de 600 milles nautiques en forme de 8 entre le Sud de la Guadeloupe et le Nord d'Anguilla, au départ et à l'arrivée d'Antigua. Une course difficile et tactique qui réunit monocoques et multicoques.
> Equipage Made in Midi : Kito de Pavant, Bruno Jourdren, Françoise Velland, Philippe Gros
> Départ demain lundi 18 février à 16h00 en France, 11h00 heure locale, à suivre en direct sur la page facebook Royal Ocean Racing Club
> Temps de course record sur l'épreuve en Class40 : 2 jours 13 heures et 15 secondes
> Tracking : cliquez ici
300 grammes

Chaud bouillant à Bouillante
Nous avions prévu de récupérer notre dream team à Deshaies mais les caprices de l’alizé en a décidé autrement. C’est donc depuis le mouillage sulfureux de Bouillante que la full Made in Midi Crew se retrouvera avant de faire route pour Antigua, théâtre de la RORC Caribbean 600.
Philou avec qui je navigue depuis 40 ans, Nono dont j’ai découvert les talents en 99 à Perros-Guirec, Françoise et donc moi-même formeront l’équipage de choc pour ce parcours de 600 milles à travers les West Indies.
300 grammes
La vie nous réserve toujours quelques surprises. Nous dinions à St Pierre en Martinique dans un restau les pieds dans l’eau. La table d’à côté fêtait l’anniversaire de l’un des convives, qui apparemment me connaissait…
Et pour cause…
C’était en 1999, donc 20 ans plus tôt :
En fin de saison, après avoir rangé les matelas et les parasols de l’Espiguinguette, j'avais eu la curiosité d'aller assister au championnat de France équipage de Figaro Bénéteau... C'était à Perros-Guirec en octobre. Je n'avais pas prévu de naviguer mais seulement de m'imprégner de l’ambiance qui régnait autour de cette série que je convoitais.
Le voyage depuis ma Camargue avait été long et fatigant. Je garais ma voiture devant le port de Perros quand j'entendis quelqu'un qui me hélais :
- « Hey Kito, que fais-tu là ?
C’était Maxou, alias Maxime Paul, jeune et talentueux régatier du Sud, devenu depuis un designer de voiles reconnu.
- J'arrive juste du Sud pour voir comment ça se passe par ici.
- Dis-moi, tu pèses combien ?
- Heu ! 63 kg
- Tu en es sûr ?
- Oui plutôt moins en fin de saison.
- Bon c'est parfait. Ça te dit de naviguer ?
- Ben oui ! Mais je n'avais pas prévu.
- Ok je t'appelle dans un quart d'heure. »
Le poids des équipages était limité à 450kg à 6 et le contrôle de jauge de l'équipage de Maxou avait révélé, malgré un footing d’avant pesée, un surpoids de 300g. Il fallait trouver un autre équipier, plus léger, et je fus celui-là. C’était d’ailleurs la seule qualité qui justifiait ma recrue….
C'est ainsi que je fis la connaissance de Bruno Jourdren, « Nono », le propriétaire et barreur de Pokémon, Jean Baptiste Epron, graphiste reconnu pour ses décors de bateaux de course, et que je retrouvais avec plaisir Jacques Caraës, avec qui j’avais sympathisé quelques mois auparavant. Et, cerise sur le gâteau, nous avions gagné le championnat…
Nono est un sacré personnage, talentueux, excellent barreur. Il connaissait les courants de Bretagne nord comme sa poche et était redoutable sur les départs. Excessivement exigeant sur l'eau, il est un bout en train intarissable à terre. Un grave accident de moto le prive depuis des années de l'usage de son bras droit. Cela ne l’avait pas empêché de participer 2 fois à la Solitaire du Figaro.
De cette semaine, est née une belle amitié entre nous deux. Nous avons ensuite pas mal couru ensemble, en équipage sur son Melges 24’ mais aussi sur le multicoque de Jean Le Cam, et surtout en double en Figaro, ou encore à bord de son Class40'… On nous surnommait affectueusement les Papys du Muppets Show…
Et c’est avec beaucoup de plaisir que je le retrouve aujourd’hui à bord de Made in Midi pour la RORC Caribbean 600.
Mais l’histoire n’avait pas raconté ce qu’était devenu le malheureux équipier que j’avais remplacé au pied de la lettre et privé d’un titre de Champion de France.
Il s’appelait Hugues, dirigeait l’école de voile de Carantec, avait donc transmis quelques savoirs a des centaines de jeunes coureurs, et pas des moindres, comme Jérémie Beyou ou Armel Le Cléac’h…
Et il fêtait donc son anniversaire ce soir-là, à la table d’à côté de ce restaurant de St Pierre.
Soirée Made in Midi : Kito de Pavant à la relance…

Après une année 2018 fournie, ponctuée par une Route du Rhum réussie
Kito de Pavant à la relance…
Le navigateur de Made in Midi a présenté mardi soir à ses partenaires un calendrier 2019 chargé, et proposé toutes les possibilités pour soutenir un programme ambitieux, clôturé par la Transat Jacques-Vabre en double.
« Je vous préviens, il va falloir caler rapidement vos dates de navigation partenaires à bord du Class40, le programme 2019 est plutôt chargé ».
Mardi soir, dans le cadre accueillant et feutré de La Réserve Rimbaud, à Montpellier, face à une assistance d’une cinquantaine de partenaires et soutiens, c’est ainsi que Kito de Pavant a débuté la présentation de son programme 2019. C’est qu’après une année 2018 très dense, ponctuée par une 5e place en Class40 dans la Route du Rhum - « au final réussie, malgré quelques petits pépins » (sic) -, le skipper de Made in Midi n’a pas tardé à relancer la machine pour la saison à venir.
Une saison 2019 chargée !
Vite résumée (lire programme ci-dessous) : des régates prestigieuses aux Antilles (où le Class40 est encore basé après la Route du Rhum), une nouvelle course transatlantique pour revenir en France, une paire de challenges en Manche et du côté des îles britanniques, un retour en Méditerranée pour deux rendez-vous estivaux, des opérations RP, et enfin, une « remontée » vers le Havre pour le départ de la Transat Jacques-Vabre en octobre. La dixième de Kito, soit dit en passant.
C’est donc que l’homme n’est pas blasé. Mais que cette ambition demande à la fois de l’énergie… et un budget. Ce que le navigateur d’Occitanie a développé, en toute franchise, en dévoilant les différents espaces proposés sur son Class40 et, bien entendu, les tickets qui vont avec. Un « appel de fonds » légitimé par un clip réalisé sur la saison 2018 d’un Kito de Pavant qui aura fait briller les couleurs de ses fidèles partenaires, que ce soit en Méditerranée (Rolex Giraglia, Palermo-Montecarlo) ou des deux côtés de l’Atlantique (Route du Rhum). Démontrant s’il le fallait que la voile reste un vecteur de communication apprécié et efficace.
« Pour l’instant, le bateau garde le nom de Made In Midi, ce qui correspond d’ailleurs très bien à la philosophie du projet, précisera Kito de Pavant. Sans bien entendu fermer la porte à des sponsors majeurs. »
C’est qu’avec un calendrier 2019 aussi chargé et complet, les voiles du « petit bateau rouge et jaune » vont d’autant plus se hisser et briller sur d’autres eaux.
Mais de l’eau, au final, pas (trop) question pour clôturer cette soirée. Car c’est autour de bons crus de la région, accompagnant quelques délices concoctés par l’équipe de Charles Fontès, le maître étoilé de La Réserve Rimbaud, que se sont poursuivis échanges et discussions avec un Kito de Pavant aussi à l’aise et souriant à terre qu’en mer. Pour que la « voile ave l’accent » proposée par le team « Made in Midi » se fasse entendre encore. Et longtemps.
Programme Made in Midi 2019
- RORC 600 (Antigua / 16 -22 février)
- Heineken Cup (Sin Marteen / 29 février -3 mars)
- Défi Atlantique (Guadeloupe - La Rochelle, via les Açores/ 19 mars -14 avril)
- Grand Prix Guyader (Douarnenez / 3 -11 mai)
- Normandy Channel Race (Caen / 16 - 26 mai)
- Giraglia Rolex Cup (Saint-Tropez - Monaco / 9 -15 juin)
- Palermo-Montecarlo (Palerme - Monaco / 21 - 26 août)
- Transat Jacques Vabre (Le Havre - Salvador de Bahia, Brésil / départ le 27 octobre)
Achille et Jonathan, les « enfants de Made in Midi »
Cette soirée « Made in Midi » était aussi l’occasion pour Kito de Pavant de présenter deux autres projets au sein du team sudiste.
Celui de Jonathan « Jon » Chodkiewiez, l’un de ses fidèles préparateurs, qui, après avoir construit son proto 6,50, s’est donné l’objectif de participer à la prochaine Mini Transat 2019 en solitaire (entre La Rochelle et La Martinique, avec escale aux Canaries).
Et également le projet, lui aussi bien avancé, d’Achille Nebout, pur produit de la formation du YC Mauguio-Carnon, au palmarès plus qu’étoffé en voile légère, se lançant sur les traces de son mentor, Kito de Pavant, avec la Solitaire du Figaro 2019 dans le viseur.
Deux « enfants de Made in Midi », qui ont fait part de leur passion à l’assistance, mais aussi de la difficulté à clôturer leurs budgets. Avec des échéances à très court terme : la Solitaire du Figaro, c’est en juin prochain, la Mini Transat en octobre.
La voile, ce n’est pas qu’en mer que ça se joue…
« Ils ont dit » après la soirée Made in Midi, du mardi 15 janvier, à La Réserve Rimbaud
Christophe Cousty, directeur général du Groupe RC Automobile, à Nîmes, partenaire technique (prêt de deux véhicules) depuis 4 ans :
« J’avoue que je ne m’y connais pas plus que ça à la voile, mais je suis partenaire de Kito pour le bonhomme ! Il a fait une belle Route du Rhum, malgré quelques ennuis… mécaniques. Ça, je connais !
Je suis impressionné par son programme de 2019, avec beaucoup d’épreuves. J’ai aussi aimé le fait qu’il partage son expérience avec les deux jeunes qu’il a présentés mardi soir. D’ailleurs, c’était la première fois que j’ai réussi à me libérer pour venir à une soirée Made in Midi à la Réserve Rimbaud. Un superbe endroit et de belles prestations. Et un Kito très à l’aise dans la présentation. Ça aussi, il sait faire ! »
Frederic Monin, directeur du CFA Sports Occitanie, partenaire historique depuis dix ans :
« Notre soutien à Kito de Pavant et à Made in Midi part de deux idées phares. La première est qu’il est indispensable qu’il existe une écurie de course à la voile dans la région, une locomotive pour notre formation d’apprentis autour du sport mais aussi de l’industrie nautique. L’autre idée phare est que, d’un côté, le CFA Sports Occitanie fait tout pour que ses partenaires deviennent partenaire de Made in Midi, et que les partenaires de Made in Midi deviennent partenaires du CFA Sports Occitanie. C’est aussi simple que ça. Et les soirées que Kito organise sont toujours pour nous source de réseau, d’échanges. D’ailleurs, Kito interviendra, le 23 janvier, à la soirée des partenaires du CFA Occitanie, au GGL Stadium, à Montpellier. Quant à son programme 2019, il est très chargé. Et j’ai apprécié aussi que Made in Midi fasse profiter de son énergie à des jeunes comme Achille et Jon. »
PLAQUETTE MADE IN MIDI 2019 A TELECHARGER ICI
Retrouvez toutes les photos de la soirée Made in Midi 2019 à la Réserve Rimbaud en cliquant ici
News from West Indies

Bonjour à tou(te)s
Voici quelques nouvelles depuis les Antilles ou je suis en phase de tropicalisation active.
Si le Class40’ Made in Midi n’a pas trop souffert d’une Route du Rhum éprouvante, preuve s’il en est que la préparation du bateau a été efficace, ce n’est pas la même chose pour le skipper qui a bien du mal à récupérer des efforts fournis en solo pendant 17 jours. Les signes de fatigue sont toujours présents et ne s’estompent guère malgré des jours paisibles passés aux Caraïbes avec Françoise.
Nous avons quitté la Guadeloupe pour nous diriger plus sud vers Ste Lucie pour y accueillir un certain Hugo de Pavant, qui participe à une autre Transatlantique à bord de S’Aranella, un Outremer 5X catalan, à la bagarre pour la victoire en Multicoque.
Hugo prend la responsabilité de Made in Midi pendant 2 semaines, ce qui nous permet de rentrer en métropole dès cette semaine (les informations ne nous ont guère incités à nous presser…), passer en coup de vent au salon Nautique, retrouver la famille et les amis et reprendre provisoirement une vie plus sédentaire…
Provisoirement, disais-je, car j’ai donc pris la décision de compléter le programme de navigation initial de Made in Midi.
Ce programme 2019 va donc être très dense :
- RORC 600 (Antigua / 16 - 22 février)
- Heineken Cup (Sin Marteen / 29 février - 3 mars)
- Défi Atlantique (Guadeloupe - La Rochelle / 19 mars - 14 avril)
- Grand Prix Guyader (Douarnenez / début mai)
- Normandy Channel Race (Caen / fin mai)
- Giraglia Rolex Cup (Saint-Tropez - Monaco / 9 - 15 juin)
- Palermo-Montecarlo (Palerme - Monaco / 21 - 26 août)
- Transat Jacques Vabre (Le Havre – Salvador da Bahia / départ le 27 octobre)
Et donc en plus, tous les convoyages qui vont avec…
A très bientôt !
From West Indies With Love
Kito
Route du Rhum : Kito de Pavant finit « sur une bonne note »

Il a décroché la 5e place de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe en Class40 en 17j 04h 49’ 47’’
Kito de Pavant : « Je finis sur une bonne note »
Dans cette régate transatlantique en solitaire, une des plus éprouvantes qu’il ait connues, le skipper de « Made in Midi » a prouvé qu’il fallait encore compter sur lui. Si le classement n’est pas à la hauteur de ses espérances, Kito de Pavant a eu le mérite de passer outre quelques mauvais coups de tabac... et du sort. Comme la perte de deux voiles essentielles qui a handicapé le rendement de son bateau « rouge et jaune ». Et s’il n’a pas pu s’exprimer pleinement dans la bagarre aux avant-postes de la flotte des Class40, Kito soulignera qu’il « ne faut pas oublier qu’on a débuté à 53 ». Tant il est vrai qu’arriver au bout de ce Rhum-ci tenait déjà de l’exploit pour certains. Et de l’échec pour beaucoup d’autres. Le « ti’punch » avalé sur le ponton de la marina de Pointe-à-Pitre n’en était que meilleur !
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Il était dit qu’il se battrait jusqu’au bout. Jusqu’au dernier souffle… de vent. Ce mercredi 21 novembre, au terme d’une transat de folie, après s’être fait tabasser par les dépressions, bastonner par les grains, bloquer par les nuages, éreinter par les alizés, rétamer par le manque de sommeil, et consumer par les empannages, le tout handicapé par la perte de voiles, Kito de Pavant a trouvé encore la force de se lancer dans un haletant match-racing dans les petits airs guadeloupéens ! Tout ça pour une médaille en chocolat. Que lui ravira, dans un dernier bord entre le canal des Saintes et la ligne d’arrivée de Pointe-à-Pitre, Arthur Le Vaillant le bien nommé, 30 ans, dans un ultime duel, loin toutefois du tiercé gagnant en Class40 Richomme-Chappellier-Sharp. Et c’est donc à la 5e place que le skipper de « Made in Midi » terminera une Route du Rhum-Destination Guadeloupe qu’il aura courue en totalité aux avant-postes. En 17j 4h 49’ 47’’, battant ainsi d’un souffle le temps de son podium de 2014 (17j 5h 07’ 03’’») (*).
« J’étais venu chercher la gagne. Là, c’était perdu très tôt. J'étais venu chercher la bagarre. Là, j'ai été servi », répétait-il, après avoir enfin touché terre (enfin quai) dans la marina de Pointe-à-Pitre, un « ti-punch » bien mérité à la main. « Mais bon, 17 rounds de bagarre, ç’est beaucoup, c’est même trop ». Car de la bagarre, il l’a en eue, Kito de Pavant. Contre les éléments, souvent déchaînés, contre ses adversaires, toujours enragés, contre le sort, un peu trop du mauvais côté. « Je perds deux voiles sur huit, grince-t-il. La perte du J2 m’empêche de prendre les devants, alors qu’on se rend compte que, depuis le début, c’est par devant que ça partait. Et quand j’ai déchiré le spi, j’ai pris un coup au moral. Et ça m’a empêché de rester dans le coup. Même si je trouve que j’ai bien navigué. Mais ça n’a pas suffi ». De la frustration, logique, de ne pas avoir pu se battre à armes égales. « Quand tu régates, cette frustration, c’est difficile à vivre, ça a pesé sur le plaisir de faire cette transat ».
Mais aussi des satisfactions. « Sur cette dernière journée, je me suis régalé. Je me suis détendu, j’ai pris du plaisir, je finis sur une bonne note. Le niveau a vraiment progressé en Class40, je m’en sors bien, je suis content. Et surtout, je dois remercier toute mon équipe, qui a fait un super travail sur le bateau. C’est vraiment un bon bateau, solide, rapide, qui m’a permis de rester dans le match. Et d’éviter le pire ». Le pire aurait été de ne pas terminer cette édition 2018, comme les 36 skippers (dont 16 en Class40) qui ne connaîtront pas la saveur du rhum. « Il ne faut pas oublier qu’on est parti à 53 », insiste Kito. « Et on ne se retrouve qu’à sept à se bagarrer pour la victoire ». Alors, au final, malgré la déception, qui passera, c’est heureux et soulagé, même sans trop faire le fier-à-bras, qu’en termine Kito de cette Route si mal pavée. Et si longue. Car, comme disait Kafka : « L’éternité, c’est long, surtout vers la fin ».
(*) Kito de Pavant a coupé la ligne d'arrivée de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe à la cinquième place ce mercredi à 13h49'47 à Pointe-à-Pitre (18h49'47 en métropole), 54 minutes et 40 secondes après Arthur Le Vaillant et 1 jour 1 heure 27 minutes et 3 secondes après Yoann Richomme, Le skipper de Made in Midi a mis 17 jours 4 heures 49 minutes et 47 secondes pour couvrir les 3542 milles du parcours, il a réellement parcouru 4506 milles à la vitesse moyenne de 10,92 nœuds.
Made in Midi 5e en Guadeloupe

Kito est arrivé ce mercredi à 18h49’47 (13h49 locale) après 17j 4h 49min 47sec à 10,92 nœuds de vitesse réelle sur 4506 milles parcourus !
Premiers mots à l'arrivée au ponton :
« C’était une transat compliquée, on a eu du vent tout le temps, jamais moins de 20 nœuds depuis le début.
Bravo à ceux qui sont arrivés devant moi, ça veut dire qu’ils ont été très forts, surtout au début. Vous remarquerez que ceux qui arrivent devant sont ceux qui étaient déjà en tête à Ouessant, c’est à chaque fois parti par devant. Il fallait passer toutes les difficultés et il y en avait beaucoup, moi, je suis passé quelques fois à travers.
A la deuxième dépression, j’ai cassé mon J2, j’ai passé la troisième sous tourmentin. Quand il y avait 45 nœuds, ça allait, mais à 20 nœuds, c’était moins bien. J’ai perdu beaucoup de temps par là, et puis, j’ai fait une grosse bêtise un soir, j’ai empanné, je n’avais pas préparé ma manœuvre, une erreur de débutant à mon âge, c’est quand même terrible… Donc j’ai cassé le spi très bêtement et ça, ça m’a beaucoup manqué. Je savais que c’était fini pour le podium et que ça allait être difficile de tenir les trois derrière moi, heureusement, ils ont eux aussi cassé un peu de matériel.
C’était une belle bagarre jusqu’à la fin, le tour de la Guadeloupe a été fidèle à sa réputation. J’ai appris à Luke (Berry) ce qu’était la cuillère créole. Je m’en sors bien, je suis super content, il n’y a que des mecs sympas devant moi, le niveau a vraiment progressé en Class40 par rapport à il y a quatre ans où ça m’avait paru plus facile. Et on a de super bateaux, solides, parce qu’on a vraiment tiré dessus pendant 17 jours. Le plus dur a été la frustration de ne pas pouvoir se battre à armes égales. Dès qu’on commence à casser du matériel, on dégrade le potentiel du bateau, et après, on trouve le temps long ».
Il va rester du match et du sport !

A bord de « Made in Midi » à mi-course de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe
Kito de Pavant : « Il va rester du match et du sport » !
Stimulé par la victoire en Ultime du « vieux » Joyon, Kito de Pavant, après un début de Route du Rhum - Destination Guadeloupe dantesque, est toujours à la bagarre avec un trio de jeunots qui ne lâchent rien dans cette série des Class40 de très haut niveau. Retour à mi-parcours avec le skipper de « Made in Midi » sur une première moitié de transat parfois faite en survie. Et sur la suite, fesses serrées, dans ces conditions moins cassantes mais très « rock’n’roll », avec des grains violents, au niveau du tropique du Cancer. Au portant, sous spi, sur une « autoroute » des alizés cabossée, où rien n’est figé et où tout peut encore arriver. Surtout le meilleur.
« Ça me fait plaisir que ce ne soit pas toujours les petits jeunes qui gagnent ». Lundi, dans le message de félicitations que Kito de Pavant adressait à Francis Joyon pour sa victoire en Ultime devant François Gabart pointait comme un message : n’enterrez pas trop vite les « vieux », ils peuvent vous réserver des surprises. De celles que le skipper de « Made in Midi » adorerait faire aux trois gamins qui le précèdent au classement provisoire des Class40, mené par un Yoann Richomme, insolent de facilité et de vitesse. « Mais on n’en est encore qu’à la moitié de la course, prévient Kito. Il va rester du match et du sport ».
Un premier round en mode « match de boxe »
Du sport, il y en a eu, déjà, avec un début de transat en mode match de boxe. Au cours duquel Kito a dû faire le dos rond, face à des conditions dantesques, quasiment cloîtré dans son bateau pendant quatre jours. « 40 nœuds, voire plus, mer forte, ça penche, ça secoue, mais ça avance. J'ai passé la combi sèche », arrivait-il à écrire le 6 novembre. Cette « combi sèche » (rien à voir avec les toilettes écologiques du même nom), il n’allait pas la quitter pendant les trois jours suivants. Pas la peine de vous faire un dessin. Et ce n’est que le 9 novembre que Kito pouvait enfin « un peu manger et mieux dormir ». Un Kito de Pavant remonté à bloc après ce véritable passage à (coup de) tabac dans le golfe de Gascogne. Requinqué physiquement (malgré une chute sans gravité le deuxième jour), et moralement, le gars. Ce moral qui en avait pris un sacré coup derrière la cafetière avec la perte, au bout de deux jours, du J2, une de ses précieuses voiles d’avant, déchirée dans une rafale, handicapant sérieusement les performances du bateau « rouge et jaune ». Les encouragements (le mot est faible) de son équipe technique n’ayant pas été de trop pour regonfler un Kito sacrément dépité par ce coup du sort.
Un deuxième en mode « rock’n’roll »
Mais tout ceci est derrière, aujourd’hui, à mi-course, avec un skipper du Sud qui ne lâche rien dans des conditions un peu plus chaudes mais pas vraiment plus agréables. « Disons que les seaux d’eau dans la gueule sont moins froids », lâche celui qui, aujourd’hui, serre un peu les fesses dans des alizés qui ont pris du coffre et des grains violents. Résultat : du pur rock’n’roll, au portant. « Déjà, avec 20 nœuds, sous grand spi et toute la grand-voile, c’est limite. Quand arrive un grain, ça dépasse 25, voire 30 nœuds, là, ce n'est franchement pas très cool. Le bateau part en survitesse, bute dans la vague, le pont est submergé, le skipper aussi. La journée, ça va, tu vois arriver le truc. La nuit, c’est noir, tu sais pas. Alors tu serres les fesses ».
C’est à ce prix-là que la Guadeloupe se rapproche, à bord d’un « Made in Midi » qui, à part le fameux J2 en lambeaux (« qui aurait pu encore bien me servir au portant en termes de vitesse »), s’avère solidement bien préparé. Avec, autour de lui, certains signes sympas : « Ce matin, j’ai vu mon paille-en-queue et mon premier poisson volant, sourit le capitaine. C’est bon signe, on fait du Sud. Même si la température ne monte pas très vite ». Un Sud que Kito, à l’image de la tête de flotte des Class40, continue à prendre comme cap (du Sud-Sud-Ouest plus exactement). « Pour descendre pratiquement à la latitude de la Guadeloupe, trouver des alizés plus stables et prendre une route plus rapprochante. La question des prochains jours sera là : à quel moment on fait route directe. Là ça peut jouer. Pour l’instant, je m’en sors pas mal ». C’est vrai, il s’en sort pas mal. Pour un vieux !
Petit point météo
Mardi, l’anticyclone des Açores qui s’était rétracté à cause d’une nouvelle dépression dans l’Atlantique nord, est revenu à sa position habituelle en s’étalant des Bermudes à Madère. En conséquence, les alizés ont pris du coffre sur le tropique du Cancer, mais en contrepartie, les grains gagnent en intensité, notamment sur la zone qu’aborde le quatuor de tête des Class40 avec Kito de Pavant. Mercredi, la situation d’alizés d’est très instables autour de 20 nœuds en force et en direction devrait se maintenir nord-est avant de baisser jusqu’à 15 nœuds. Pour des conditions au portant un peu plus maniables pour la tête de course des Class40. Ce que tout le monde espère...
Plus rapides que certains 60 pieds Imoca !
Leurs sillages se croisent et leurs silhouettes, sur la cartographie virtuelle de la Route du Rhum se mélangent. C’est que la tête de la flotte des Class40 était à la hauteur du deuxième groupe des Imoca. Ainsi, entre 30e et 35e méridien, juste au-dessus du tropique du Cancer, Richomme, Chappellier, Sharp et Kito naviguent (presque) à vue avec les Diraison, Seguin et Roura. « J’ai navigué bord à bord, à vue avec Cali (Arnaud Boissières, sur le 60 pieds Imoca « La mie câline ») il y a trois-quatre jours et il est encore derrière, sourit Kito. Ce qui veut dire que nous, les Class40, on a bien navigué. Même certains multis ne sont pas très loin devant !».
Dans le trio de tête, d’entrée de jeu

Il avait terminé 3e de la dernière Route du Rhum - Destination Guadeloupe il y a quatre ans. Cette fois-ci, Kito de Pavant a clairement affiché son intention de grimper deux marches de plus à l’arrivée à Pointe-à-Pitre. Et il n’a pas attendu pour le faire savoir sur l’eau. Dans le trio de tête dès le départ, ce dimanche, devant l’armada des 40 pieds, le skipper de Made in Midi s’est fendu d’un envol idéal, dans des conditions parfaites pour son bateau rouge et jaune. De bon augure pour une suite qui, en revanche, s’annonce bien plus rock’n’roll.
Et soudain la mer se mit à bouillir. Il était 14 heures passées, le coup de canon du départ de la 11e Route du Rhum - Destination Guadeloupe 2018 venait de lâcher 123 fous furieux sur une ligne de départ de six kilomètres de long, au large de Saint-Malo. Et la meute des bateaux accompagnateurs, partenaires, médias ou spectateurs envoyaient les chevaux, dans un rugissement de moteurs, transformant les flots en une marmite blanche en colère. Le soleil était de la partie, rendant la scène en véritable tableau mouvant et parfois terrifiant. Et pendant ce temps, sur son Class40 Made in Midi, Kito de Pavant lançait son bolide rouge et jaune dans ce truc de fous, avec une seule idée en tête, prendre les devants. Faire mieux qu’il y a quatre ans, forcer la victoire. D’ailleurs, en habillant son bateau rouge et jaune de son grand gennaker, dans un vent en force et en direction idéales pour son bateau piaffant au reaching, il s’offrait un envol parfait pour sa troisième participation à la mythique transat en solitaire.
Un joli départ
Avec une option très haute sur la ligne, en bon stratège, il s’est dégagé le chemin pour pouvoir « démancher » (sortir de la Manche, en patois marin de là-haut) dans la nuit prochaine, en se dégageant de la côte bretonne. Et pouvoir s’engager d’entrée dans une belle bagarre à trois avec Antoine Carpentier (Custopol) et Nicolas Troussel (Corum), à une vitesse allant de 12 à 14 nœuds, créant d’entrée de route une avance nette avec le reste de la flotte.
Sur le semi-rigide fièrement siglé Made in Midi, où se pressaient son épouse Françoise, ses filles Lillie et Manon, ou encore Christophe Carniel, le patron de VOGO, conduit de main demaître par Jean-Marc Lambot, le boss de Sillage, un autre partenaire de Kito, l’émerveillement était à son comble, devant un tel spectacle et surtout devant la position de leur champion, qui se calait dans les avant-postes.
Comme quoi les nombreux médias qui, délaissant un temps les favoris Ultimes, « dévoreurs de presse », étaient venus prendre les impressions de Kito le matin n’avaient pas eu tort de s’intéresser au « vieux » loup de mer sur son bateau de 12 mètres. Un Kito bien rasé, mais jamais rasoir, se prêtant avec gentillesse aux nombreuses questions...
Les conditions du départ ?
« Du soleil et du vent, parfait, ça me va pour partir devant »
Ses intentions sur cette course ?
« Gagner dans ma catégorie, celle des Class40 »
Ce qu’il pensait du gros coup de tabac qui les attend au coin du Golfe de Gascogne mardi ?
« Nous sommes tous des grands garçons », a-t-il répété à l’envi, le regard sérieux. « Chacun fera ce qu’il pense être le mieux. Rien n’est jamais certain dans ce sport. Mais je pense qu’il va y avoir des dégâts ».
Sous spi à 15 nœuds
On n’en est pas là. Pour l’instant ça se bagarre dur en tête de la flotte des Class40 avec un Kito en forme, sous spi, à 15 nœuds, le couteau entre les dents. Important avant de faire face à une première dépression dès l’entrée en Atlantique, à la pointe de la Bretagne, que Made in Midi devrait passer dans la nuit. Et que Kito va affronter « en grand garçon », mais aussi en vrai compétiteur.
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Kito de Pavant, joint à 17h30 : « Je suis content de mon départ, ça s’est bien passé, comme je voulais. C’était un joli départ, le bateau allait vite. On découvre un peu les performances du bateau. C’était compliqué au niveau des choix des voiles, gennaker ou code zero. Puis j’ai tardé à envoyer le spi après le cap Fréhel mais je suis toujours dans le groupe de tête donc je suis plutôt content.
Il y a pas mal de manœuvres, c’est un peu chaud. Pour cette nuit le choix de voile est compliqué. Je suis sous gennaker alors que les autres sont sous spi. Le vent n’est pas tout à fait comme prévu.
On a des choix de voiles très différents selon les bateaux. Parfois c’est avantageux pour certains parfois pour les autres. On a des rafales assez fortes, jusqu’à 25 nœuds, donc je pense faire route comme ça sous gennaker cette nuit.
Je suis avec les petits copains, Antoine (Carpentier) et Nicolas (Troussel) qui se sont un peu échappés entre Fréhel et Paimpol mais je suis toujours dans le match ! »