Les actus de Made in Midi

 

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Dans le trio de tête, d’entrée de jeu

Publiée le : 4 novembre 2018

Il avait terminé 3e de la dernière Route du Rhum - Destination Guadeloupe il y a quatre ans. Cette fois-ci, Kito de Pavant a clairement affiché son intention de grimper deux marches de plus à l’arrivée à Pointe-à-Pitre. Et il n’a pas attendu pour le faire savoir sur l’eau. Dans le trio de tête dès le départ, ce dimanche, devant l’armada des 40 pieds, le skipper de Made in Midi s’est fendu d’un envol idéal, dans des conditions parfaites pour son bateau rouge et jaune. De bon augure pour une suite qui, en revanche, s’annonce bien plus rock’n’roll.

Et soudain la mer se mit à bouillir. Il était 14 heures passées, le coup de canon du départ de la 11e Route du Rhum - Destination Guadeloupe 2018 venait de lâcher 123 fous furieux sur une ligne de départ de six kilomètres de long, au large de Saint-Malo. Et la meute des bateaux accompagnateurs, partenaires, médias ou spectateurs envoyaient les chevaux, dans un rugissement de moteurs, transformant les flots en une marmite blanche en colère. Le soleil était de la partie, rendant la scène en véritable tableau mouvant et parfois terrifiant. Et pendant ce temps, sur son Class40 Made in Midi, Kito de Pavant lançait son bolide rouge et jaune dans ce truc de fous, avec une seule idée en tête, prendre les devants. Faire mieux qu’il y a quatre ans, forcer la victoire. D’ailleurs, en habillant son bateau rouge et jaune de son grand gennaker, dans un vent en force et en direction idéales pour son bateau piaffant au reaching, il s’offrait un envol parfait pour sa troisième participation à la mythique transat en solitaire.
 

Un joli départ

Avec une option très haute sur la ligne, en bon stratège, il s’est dégagé le chemin pour pouvoir « démancher » (sortir de la Manche, en patois marin de là-haut) dans la nuit prochaine, en se dégageant de la côte bretonne. Et pouvoir s’engager d’entrée dans une belle bagarre à trois avec Antoine Carpentier (Custopol) et Nicolas Troussel (Corum), à une vitesse allant de 12 à 14 nœuds, créant d’entrée de route une avance nette avec le reste de la flotte.
Sur le semi-rigide fièrement siglé Made in Midi, où se pressaient son épouse Françoise, ses filles Lillie et Manon, ou encore Christophe Carniel, le patron de VOGO, conduit de main demaître par Jean-Marc Lambot, le boss de Sillage, un autre partenaire de Kito, l’émerveillement était à son comble, devant un tel spectacle et surtout devant la position de leur champion, qui se calait dans les avant-postes.
Comme quoi les nombreux médias qui, délaissant un temps les favoris Ultimes, « dévoreurs de presse », étaient venus prendre les impressions de Kito le matin n’avaient pas eu tort de s’intéresser au « vieux » loup de mer sur son bateau de 12 mètres. Un Kito bien rasé, mais jamais rasoir, se prêtant avec gentillesse aux nombreuses questions... 

Les conditions du départ ?
« Du soleil et du vent, parfait, ça me va pour partir devant »
Ses intentions sur cette course ? 
« Gagner dans ma catégorie, celle des Class40 » 
Ce qu’il pensait du gros coup de tabac qui les attend au coin du Golfe de Gascogne mardi ?
« Nous sommes tous des grands garçons », a-t-il répété à l’envi, le regard sérieux. « Chacun fera ce qu’il pense être le mieux. Rien n’est jamais certain dans ce sport. Mais je pense qu’il va y avoir des dégâts ».


Sous spi à 15 nœuds

On n’en est pas là. Pour l’instant ça se bagarre dur en tête de la flotte des Class40 avec un Kito en forme, sous spi, à 15 nœuds, le couteau entre les dents. Important avant de faire face à une première dépression dès l’entrée en Atlantique, à la pointe de la Bretagne, que Made in Midi devrait passer dans la nuit. Et que Kito va affronter « en grand garçon », mais aussi en vrai compétiteur.

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Kito de Pavant, joint à 17h30 : « Je suis content de mon départ, ça s’est bien passé, comme je voulais. C’était un joli départ, le bateau allait vite. On découvre un peu les performances du bateau. C’était compliqué au niveau des choix des voiles, gennaker ou code zero. Puis j’ai tardé à envoyer le spi après le cap Fréhel mais je suis toujours dans le groupe de tête donc je suis plutôt content.
Il y a pas mal de manœuvres, c’est un peu chaud. Pour cette nuit le choix de voile est compliqué. Je suis sous gennaker alors que les autres sont sous spi. Le vent n’est pas tout à fait comme prévu.
On a des choix de voiles très différents selon les bateaux. Parfois c’est avantageux pour certains parfois pour les autres. On a des rafales assez fortes, jusqu’à 25 nœuds, donc je pense faire route comme ça sous gennaker cette nuit.
Je suis avec les petits copains, Antoine (Carpentier) et Nicolas (Troussel) qui se sont un peu échappés entre Fréhel et Paimpol mais je suis toujours dans le match ! 
»