Les actus de Made in Midi

 

BASTIDE OTIO 60

Bastide Otio à 100%, Kito et Yannick à 120%

Publiée le : 9 novembre 2017

Partis dimanche du Havre, Kito de Pavant et Yannick Bestaven sont actuellement 5e au classement IMOCA de la Transat Jacques Vabre. Ils signent un très beau début de course à bord de leur monocoque Bastide Otio de 2006, à la bagarre avec des bateaux plus récents et à foils. La mer chaotique et les nombreux grains orageux sollicitent énormément les marins et les bateaux. « Bastide Otio est à 100% et nous à 120% » racontait Kito à ses partenaires Bastide Médical et Otio (Groupe HBF) en début d’après-midi.

Avec des vitesses moyennes de 17 à 18 nœuds (33km/h), les milles défilent et le duo se situe déjà entre les Açores et Madère. Malgré les conditions difficiles, la course en double permet aux skippers de se relayer, de donner le meilleur d’eux-mêmes et d’exploiter toutes les capacités de leur Bastide Otio.

« C’est un peu la guerre ici, on a 30 nœuds de vent fort avec de la mer très forte depuis hier. Ce sont des conditions très peu confortables ! C’est très humide, il y a beaucoup d’eau sur le pont. Mais elle devient plus chaude, on a vu la différence cette nuit. Les seaux d’eau de mer qu’on prend dans la figure sont de meilleure qualité on va dire… Les conditions s’améliorent petit à petit. Il commence à faire beau et un peu moins froid.
On a eu une nuit un peu rock’n’roll, nous étions très toilés, un ris dans la grand-voile, le grand gennak et le J3 en trinquette. Ce matin on a enlevé le gennaker, on est maintenant avec le J1 et c’est nettement plus confortable. »

Depuis le début de la course, Bastide Otio est au coude-à-coude avec ses concurrents mais les écarts commencent à se creuser depuis hier, notamment avec les monocoques à foils en tête de flotte.

« On marche à 20 nœuds. On a Generali comme lièvre, on le voit à l’AIS, il est à 13 ou 14 milles derrière. C’est un très bon bateau dans ces conditions et on peut voir qu’on va au moins aussi vite que lui si ce n’est un peu plus.
C’est sympa d’être au contact avec ces bateaux. Bureau Vallée n’est autre que le bateau qui a gagné le Vendée Globe et Generali est l’ex Safran, un excellent bateau. Nous sommes plutôt très contents d’être à la hauteur avec notre IMOCA de 2006. Mais la course est longue. On voit bien que les foilers ont un gros avantage, ça va plus vite. Les derniers sont sortis des chantiers il y a deux ans. Ce sont de super bateaux. Mais on fait le maximum pour s’accrocher. »

La route est encore longue, il reste 3000 milles (5600 km) à parcourir jusqu’à l’arrivée à Salvador de Bahia et tout n’est pas joué.

«  Il y aura des options très différentes selon les bateaux. Certains ont besoin d’angle d’autres moins. Des Voiles et Vous ! par exemple est devant nous, pas très loin. Et d’autres, comme St Michel – Virbac, sont partis dans l’ouest. »

Si les conditions météorologiques doivent se calmer demain, l’approche des îles Canaries sera un vrai casse-tête pour les marins.

« Il y a du vent fort encore pendant 24 heures. Ça va descendre vite.
Il va y avoir une mistoufle après les Canaries. Derrière les îles il y a une petite zone dépressionnaire qui ralentit l’alizé. Il n’y a plus de vent du tout.
Trois stratégies possibles :
la contourner par l’ouest, par l’est ou passer au milieu. Je pense que chacun a pris une option et on verra qui a raison. Le seul truc que je puisse dire c’est qu’on va arriver devant Generali, ça c’est sûr mais je ne sais pas quand exactement. Il y a encore plein de pièges, plein d’aléas. »

 

Et la vie à bord, à deux, dans ces conditions extrêmes ?

« L’équipage Bastide Otio va très bien, nous sommes partis en forme. On a mangé à peu près correctement depuis le début, mais on n’a pas beaucoup dormi. Tout va bien, pas de bobo.
On aimerait juste sécher un peu ! C’est au programme de demain, je pense que les conditions vont être plus calmes. On va pouvoir se changer et se nettoyer parce que depuis 5 jours nous sommes en ciré et dessous ça ne doit pas être terrible !
Yannick va très bien, il est dehors, il se prend des seaux d’eau et vous salue tous. Ça se passe bien, on est assez complémentaires, on est à fond sur la course, chacun se motive quand il faut pour rajouter de la toile même quand ça ne paraît pas très raisonnable. Il y a une bonne émulation, franchement c’est top. On va faire une belle course, on a bien commencé et il faut surtout bien la finir. 
»