Archive de la catégorie "Non classé"

Victoire après une belle bataille sur la Paprec 600 Saint-Tropez

28 mai 2023
PAPREC 600 44

Deuxième course de la saison, deuxième victoire pour Kito de Pavant et son Class40 Made in Midi ! En duo avec Sandrine Revil, ils sont arrivés au petit matin à 5h 08m et 10s sur la ligne d’arrivée de la Paprec 600, devant Saint-Tropez. Au coude-à-coude pendant plus de trois jours avec le Class40 croate d’Ivica Kostelić, Kito et Sandrine ont réussi à prendre la tête de la course à 40 milles de l’arrivée, après un long triangle méditerranéen autour de la Corse. 

Une belle bagarre avec les Croates

« On a eu peu de vent, peu de sommeil et beaucoup de bagarre, raconte Kito sur le port de Saint-Tropez. Ça a fait le yoyo pendant quatre jours avec les Croates qui ont un bateau de même génération que Made in Midi. On était à vue en permanence. Sur tout le parcours on revenait à quelques longueurs d’eux et puis hop ils repartaient et ainsi de suite. C’était très sympa de faire équipe avec Sandrine Revil qui a beaucoup manœuvré et mis beaucoup d’énergie. Elle était à 300%, on voit qu’elle fait beaucoup de bateau, elle est passionnée et vient de remporter sa première course en Class40. C’était un peu usant quand même parce que les petits airs ça fatigue. Mais qu’est-ce-que c’est beau la Corse quand même ! C’est toujours formidable ! »

« Hyper contente, c’est génial d’avoir gagné cette Paprec 600, ajoute Sandrine. Ça a été difficile, parce qu’il n’y avait pas beaucoup de vent et que ce sont quand même des bateaux plutôt faits pour la brise. On a joué à cache-cache avec les molles et les risées, il fallait zigzaguer à la minute près. Mais au fil des jours on a commencé à s’habituer à notre fonctionnement sur le bateau et sur la dernière remontée qui était tout aussi compliquée on était à fond dedans. C’était juste fantastique, ça s’est très bien passé avec Kito et j’ai adoré le bateau qui est hyper bien pensé. »

Une flotte Class40 internationale en Méditerranée qui se développe

« La première journée, sur la traversée entre Saint-Tropez et la Giraglia, quasiment tous les bateaux étaient à vue. C’était intéressant de voir que Blue Planet, Pogo de première génération - moins puissant mais plus étroits à la flottaison - marchait super bien dans les petits airs et termine 3e. Ces régates permettent à des bateaux anciens d’être dans le match. Le bateau le plus récent était celui des Italiens, le 171 Imagin’Act Socomec. Je pense qu’ils découvraient le bateau sur cette course. Ils étaient revenus à 30 mètres derrière nous au passage de la Giraglia et finissent avec 40 ou 50 milles de retard. Ils ont trouvé un sponsor de Strasbourg qui a investi dans la Class40 parce qu’il y avait ce Trophée Méditerranée. Et ce qui est aussi vraiment bien et super rare c’est qu’il y a 50% d’étrangers : 2 Italiens, 2 Croates, 1 Belge, 1 Allemand, 1 Portugais et donc 7 Français dont une femme Sandrine. »

Au programme ces prochains jours, un peu de bricolage sur le bateau afin d’être de nouveau prêt pour la 70e édition de la Rolex Giraglia. Rendez-vous à Saint-Tropez dans deux semaines !

 

 

 

Paprec 600 Saint-Tropez : top départ !

24 mai 2023
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Après une belle victoire de la Porquerolle’s Race en équipage à bord de son Class40 Made in Midi, Kito de Pavant a pris le départ de la Paprec 600 Saint-Tropez ce midi, en duo mixte avec Sandrine Revil. Au programme de cette course au large en Méditerranée : une traversée vers la Giraglia, le tour de la Corse puis une traversée retour vers Saint-Tropez. 

« On a passé un bon weekend qui était un weekend voile et pétanque, s’amuse Kito de Pavant en revenant sur la Porquerolle’s Race qui avait lieu le weekend dernier. La météo n’était pas très favorable à jouer à la pétanque mais il n’a pas trop plu sur l’eau et surtout il y a eu du vent qui a permis de faire de jolies régates. C’était plus serré que ce que le résultat laisse paraitre. Tout le monde s’est régalé. On a été super bien accueillis à Porquerolles comme d’habitude et on signe pour l’année prochaine ! »

Petits airs pour la Paprec 600 Saint-Tropez

Lors d’un briefing hier en fin de journée, le comité de course a décidé de raccourcir le parcours. « On part de Saint-Tropez, direction la Giraglia, explique Kito, on descend le long de la côte Est, on passe les Bouches de Bonifacio et on revient. » Un parcours réduit par rapport à celui qui était prévu initialement, faute de vent.

7 Class40 sont en lice (contre 5 l’année dernière) dont le 171 IMAGINE ACTSOCOMEC de Marco Guerra, basé à Villeneuve Loubet (06), « qui a trouvé un partenaire intéressé pour faire le circuit et des RP dans le Sud, ce qui devrait contribuer à développer le Trophée Méditerranée Class40. »

Du 32 au 171, toutes les générations de Class40 vont s’affronter en double sur ce triangle méditerranéen. Sur les 14 skippers, la moitié sont Italiens, Croates, Allemand, Portugais ou Belge. « C’est très bien ! se réjouit Kito. Ça va être la bataille avec tout le monde parce qu’on va avoir du petit temps qui convient bien aux vieux bateaux, donc tout est possible. On a quand même le statut de favori mais ce n’est jamais simple en Méditerranée, il y a toujours des coups foireux donc je me méfie beaucoup. »

En duo mixte avec Sandrine Revil

Disputée en solo l’année dernière en vue de la qualification pour la Route du Rhum, la Paprec 600 se dispute cette année en double pour préparer les Class40 à la Transat Jacques Vabre. « Je vais découvrir Sandrine Revil qui n’a encore jamais navigué sur le bateau. Je crois bien que c’est la première fois que je fais une course en double avec une femme mais je ne m’étais pas posé la question à vrai dire… »

Navigatrice aux multiples expériences en double, équipage ou en solo, Sandrine Revil avait notamment participé au Défi Atlantique en 2019. « Je fais du bateau depuis très longtemps, j’étais en Équipe de France quand j’étais jeune, puis entraineur », précise-t-elle. De la voile olympique, la compétitrice est ensuite passée aux courses côtières et au large avec une première victoire en 2010 en double mixte sur la Duo Max (Marseille/Rosas/Barcelone/Marseille) sur un JPK 1010. « Ça ne s’est jamais arrêté, j’ai ensuite fait beaucoup de double et du solo sur les convoyages et quelques régates avec mon A31. Je suis bien sur un bateau, seule ou en double. Je fais assez peu d’équipage finalement et serais plutôt partante pour une Transat Jacques Vabre en double féminin. Si demain je trouve un bateau, j’y vais tout de suite ! », imagine-t-elle avec beaucoup d’enthousiasme. « Nous nous sommes croisés avec Kito sur le Défi Atlantique et quelques grandes courses IRC en Méditerranée comme la Palerme Monaco. Je suis toujours partante pour naviguer donc j’ai dit oui tout de suite mais comme j’ai le Championnat d’Europe IRC à Cannes la semaine prochaine, j’ai prévenu Kito qu’il fallait faire vite. Je suis super contente d’y aller, j’ai hâte de prendre le départ et d’en découdre ! »

 

//   LIEN VERS LA CARTO  //

 

 

Porquerolle’s Race : la saison méditerranéenne est ouverte !

17 mai 2023
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Kito de Pavant et sa bande s’apprêtent à participer à la Porquerolle’s Race, première course de la saison pour le skipper méditerranéen et son Class40 Made in Midi. Au programme de ce long weekend de l'Ascension, quatre jours de parcours côtiers autour des sublimes îles d’Or, un peu de pluie et surtout beaucoup de plaisir.

 
Avec un bateau en vente et une course au large en Méditerranée en cours de création pour septembre 2024 – Odysse’O –, Kito de Pavant a été plus occupé à terre que d’habitude ces derniers mois. Alors quand revient le temps des navigations à bord de son Class40, l’enthousiasme est de mise. « Avec toutes mes activités annexes, j’avais des rendez-vous que je ne pouvais pas décaler, s’amuse le marin occitan. J’étais déçu de ne pas pouvoir faire la Roma Per Due mais maintenant c’est parti pour deux mois de belles régates en Méditerranée ! »

Tournée des îles

En commençant par la Porquerolle’s Race, « comme d’habitude nous allons être super bien accueillis. C’est une chance inouïe de pouvoir commencer la saison dans ce cadre-là », se réjouit Kito. Quatre Class40 vont s’aligner sur l’épreuve et bénéficieront d’un classement dédié. Ils s’élanceront chaque jour – de jeudi à dimanche – à 11h pour un parcours côtier sur l’un des plus beaux plans d’eau du monde, entre la presqu’île de Giens, les îles de Porquerolles, de Port Cros et du Levant. Un terrain de jeu exceptionnel sur eaux turquoises, bordé de plages de sable fin, criques, pinèdes et garrigue. « Nous avons beaucoup de chance de tourner au milieu des îles, les autres catégories de bateaux vont faire des bananes entre trois bouées ce que j’ai toujours trouvé assez criminel », plaisante le navigateur. « On va faire de jolis parcours. C’est toujours un peu compliqué comme plan d’eau avec beaucoup d’effets côtiers assez intéressants, souvent des changements de leader dans la pétole engendrée par les blocages du vent derrière les cailloux. » De quoi mêler compétition et plaisir dans ce cadre idyllique. « Je pense qu’on va bien s’amuser avec mes vieux potes avec lesquels je navigue depuis des dizaines d’années. Il y aura beaucoup d'expérience à bord et surtout une très bonne compagnie avec Françoise, les Nebout, Philippe Gros, Alain Mazet et Sam Tamisier. »

Une saison dense 

Tout juste après la Porquerolle’s Race, Kito de Pavant mettra le cap sur Saint-Tropez d’où il prendra le départ de la Paprec 600, auparavant appelée course Au Large de Saint-Tropez. Ce sera en double mixte cette fois, avec Sandrine Revil, une habituée des classiques méditerranéennes qui avait également participé au Défi Atlantique 2019 à bord du Class40 Yoda de Franz Bouvet. « On sera plus nombreux en Class40 pour la Paprec 600 », précise le skipper. L’épreuve est inscrite au Trophée Méditerranée Class40, tout comme la Massilia Cup Offshore (Corsica Med) à laquelle Kito participera fin juin, en double également avec Laurent Camprubi – avec qui il devrait également disputer la Rolex Fastnet Race fin juillet à bord du Class40 de Laurent cette fois. Sans oublier la Rolex Giraglia du 9 au 17 juin, « on y sera bien sûr comme toutes les dernières éditions. Encore beaucoup de régates qui s’enchainent les unes après les autres. Cette année, les courses sont en double ou en équipage pour pouvoir préparer la Transat Jacques Vabre. » La Palermo – Montecarlo, fin aout, pourrait également faire partie de ce programme intense jusqu’à la fin de l’été, « ça va dépendre de la vente du Class40 mais c’est prévu dans les cartons ». Tout comme la Transat Jacques Vabre dont le départ sera donné le 29 octobre du Havre en direction de La Martinique. Une douzième Route du Café pour le skipper méditerranéen qui devrait annoncer son co-skipper très prochainement. 

PROGRAMME 2023

  • 17-21 mai : Porquerolle's Race 
  • 24-29 mai : Paprec 600 
  • 9-17 juin : Rolex Giraglia 
  • 23 juin - 2 juillet : Massilia Cup Offshore
  • Juillet - aout : navigations partenaires
  • 22-27 aout : Palermo - Montecarlo 
  • 29 octobre : départ de la Transat Jacques Vabre

Route du Rhum : Kito, hors normes

26 novembre 2022
ARRIVEE RDR2022

Quel dénouement ! À l’issue du périlleux tour de la Guadeloupe, Kito de Pavant termine aux portes du ‘top 10’. Une sacrée performance à bord d’HBF - Reforest’Action, un Class40 de 2014 qui est parvenu à tenir la dragée haute face aux nouveaux bateaux à bouts ronds, terriblement efficaces. Il conclut ainsi sa 4e participation à la Route du Rhum – Destination Guadeloupe après être parvenu à batailler tout au long de la course parmi les meilleurs.

Il est allé au bout de son aventure, a contourné la Guadeloupe et résisté à ses dévents puis savouré, enfin, le plaisir simple de poser pied à terre. À 61 ans, Kito de Pavant poursuit, grâce à sa capacité à ne rien lâcher et un sacré sang-froid, l’écriture de son histoire commune avec la Route du Rhum. La plus iconique des transatlantiques a été un des marqueurs de sa vie : un rêve à 17 ans, une découverte à 50 ans et quatre éditions au compteur.

Un « rodéo » au goût d’embruns

 Pour sa 4e participation, le skipper d’HBF – Reforest’Action n’a négligé aucun détail. Surtout, il a navigué sans compter, multipliant les courses et les challenges. Au total, lui qui a remporté le premier Trophée Méditerranée Class40, il a cumulé plus de 7000 milles cette année avant de mettre le cap vers Saint-Malo. Puis, c’est enfin l’heure du grand départ, les 138 bateaux sur la ligne, une vingtaine de nœuds pour s’élancer, un ciel clair. « C’était tonique ».

Le marin compare le contournement de la Bretagne à un « rodéo », la faute à la dureté des chocs contre les vagues. Puis, place aux passages de fronts, particulièrement virulents, à une mer croisée, déchaînée et des rafales de vent qui dépassent l’entendement. « Je me bats, je suis en tenu de combat », écrit Kito. Il faut attendre d’atteindre la latitude du Portugal pour se préparer « un vrai repas, ce qui était impensable jusque-là ». La suite, c’est un lundi noir, des rafales à 40 nœuds et « des avaries en escadrille » : casse de l’amure de J2, chariot d’écoute arraché, poulie principale du palan de grand-voile endommagée, cloison à l’avant du mât déchirée. « J’ai perdu pas mal de milles mais je suis en course », souligne Kito.

« Le bateau est vieux, le marin aussi »

Le skipper fait route vers le Sud, dépasse les Açores, déguste un « poulet basquaise qui me narguait depuis le départ », et conserve sa place autour du 15e rang. C’est un exploit en soi, tant les nouveaux bateaux sont nombreux, 26 au total sur la flotte des 55 Class40. « Le bateau est vieux, le marin aussi », s’amusait un jour Kito lors de la vacation. Certes, son Class40, un plan Verdier, a été construit en 2014 mais le marin et son équipe se sont attachés à le fiabiliser et à le rendre plus performant pour rivaliser avec les ‘scows’. Au printemps 2021, ils le dotent d’une nouvelle étrave pour que « Kito ait la capacité de se faufiler et de disposer d’un bateau passe-partout », dixit l’architecte Guillaume Verdier, qui est associé au projet d’alors.

Un an plus tard, au cœur de l’Atlantique, le Méditerranéen démontre non seulement les performances du bateau mais aussi sa résistance face à des conditions particulièrement rudes. Il fait preuve d’un sacré sens marin et d’une analyse précise de la météo, pour une trajectoire particulièrement efficace. Souvent, HBF - Reforest’Action affiche 1 à 2 nœuds de moins que ses plus proches rivaux mais, en faisant preuve de malice et d’audace, il reste dans le match dans le premier tiers de la course. 

Le ‘top 10’, un objectif ambitieux, inespéré… et pourtant !

Ensuite, les températures se réchauffent enfin, le soleil se fait plus généreux, les t-shirts sont préférés aux cirés et le spi est déployé. Certes, il reste des frayeurs, à l’instar d’un concurrent « qu’il a failli percuter » (l’Italien Andrea Fornaro), l’amure de spi qui refait des siennes, le « pilote auto qui montre quelques signes de fatigue inquiétants ». Mais Kito bricole, résiste et poursuit sa progression, poussé par les alizés.

Ces jours à se rapprocher de la Guadeloupe permettent de profiter un peu plus. « Par ici, il n’y a pas grand monde pour me contredire et c’est un privilège, rare, qu’il convient de ne pas bouder », s’amuse Kito. À chaque jour ses anecdotes : « une énorme boule de feu verte » qui traverse la nuit noire, une discussion à la VHF avec Loïc Escoffier, un rorqual qui tourne autour du bateau… En cette fin de course, il convient de veiller aux grains parfois très virulents, provoquant quelques vracs, le bateau qui se couche et quelques sueurs froides. Ces derniers jours-là sont légèrement stressants : la hâte d’arriver se mêle à la nécessité de préserver le bateau. D’autant que dans le même temps, Kito lorgne sur le ‘top 10’, un objectif ambitieux, inespéré, en bataillant avec Nicolas d’Estais (HappyVore- Café Joyeux) puis Axel Trehin (Project Rescue Ocean) à l’approche de la Guadeloupe. Une ultime bataille pour finir en beauté, autour de ces côtes où la météo est si capricieuse. 

SA RÉACTION À CHAUD

« Ce verre de Rhum à l’arrivée, il se mérite, il se mérite vraiment ! C’est trop bon quand ça s’arrête. C’était une transatlantique difficile, du début jusqu’à la fin, il n’y a pas eu de répit. On a eu du vent tout le temps, au moins 20 nœuds en permanence et on a tiré sur la couenne des bonhommes et des bateaux. Ce n’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire la grimace mais j’ai trouvé qu’il y avait plein de difficultés, tout le temps. L’objectif que je m’étais fixé, c’était de rentrer dans les dix premiers. Ça paraissait très ambitieux, vu l’armada des scows qui était au départ. On voit qu’on ne joue pas dans la même catégorie : il y a eu des conditions très favorables à ces nouveaux bateaux avec du vent fort.

Et puis il y a eu de la mer, croisée qui a usé les bateaux et la tête des skippers. Il fallait tenir le coup et ce n’était pas agréable. J’avoue que dès qu’il y a eu une petite tangente vers le sud, je l’ai prise. Je termine 11e, certes, mais ça veut dire qu’il y a 44 skippers derrière, c’est pas mal ! »

SA COURSE EN CHIFFRE

Arrivé ce vendredi 25 novembre, à 19h45mn45sec locale (00h47mn45sec, heure de Paris)
11e sur 55 Class40 au départ
Temps de course : 16 jours 10 heures 30 minutes 45 secondes
Le skipper de HBF-REFOREST'ACTION a effectué les 3 542 milles du parcours entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre à la vitesse de 8.98 nœuds sur l’orthodromie (route directe). Il a en réalité parcouru 4 002.81 milles à la vitesse moyenne de 10.15 nœuds.
Il est arrivé à Pointe-à-Pitre 2 jours 7 heures 22 minutes 5 secondes après le vainqueur en Class40, Yoann Richomme.

 

 

 

 

 

Kito : « on a passé le plus dur »

15 novembre 2022
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Même si rien n’a été facile, surtout avec les conditions particulièrement éprouvantes des derniers jours, le skipper occitan a tenu bon. Actuellement 15e de la flotte des Class40, HBF - Reforest’Action pointe à la latitude de San Miguel aux Açores. Bien déterminé à toucher les alizés, ces vents portants qui le mèneront jusqu’aux Antilles, Kito de Pavant est attendu dans une dizaine de jours en Guadeloupe.

La flotte de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe s’étire sur quasiment tout l’Atlantique. Les Class40 sont menés par un trio (Yoann Richomme, Xavier Macaire et Corentin Douguet) à l’abord de l’archipel des Açores. Chez les Ultimes, les plus grands et rapides des multicoques, les premières arrivées sont prévues dès ce mercredi avec une bataille à distance entre trois skippers, Charles Caudrelier, François Gabart et Thomas Coville, dont l’issue s’annonce épique. Entre les deux évoluent les IMOCA, menés de loin par Charlie Dalin, et les Ocean Fifty avec Quentin Vlamynck bien installé en tête. Plus à l’est, les Rhum Mono et Multi.

Il a fallu une sacrée patience et une bonne dose de sang-froid, surtout, pour résister à tout. Rien n’a été épargné aux skippers de cette 12e édition de la Route du Rhum, qui plus est en Class40. La classe a payé un lourd tribut de l’enchainement de fronts tout au long du week-end et de ce début de semaine. On dénombre 15 abandons sur les 55 Class40 engagés et des problèmes techniques en pagaille.

« Ça cognait très fort »

Kito de Pavant n’a pas été épargné non plus avec la rupture de l’amure du J2 (voile d’avant), des soucis de bastaque et une cloison fissurée. « On a un peu ramassé ces derniers jours », reconnaissait, d'une voix enjouée, le skipper contacté ce matin lors des vacations. « Hier soir le bateau faisait encore des bonds dans les vagues de sud-ouest ». Certes, il a l’expérience du large et de la Route du Rhum (4e participation). Mais le Méditerranéen assure que si les conditions de vent étaient relativement maniables « 40 nœuds mais pas plus », c’est surtout l’état de la mer qui a causé autant de soucis sur les bateaux : « ça cognait très fort, sur une mer croisée, déchaînée. Je n’ai pas vu l’once d’un moment de plaisir depuis le départ à part le départ lui-même qui était sympa, notamment le passage au cap Fréhel. Mais ça va arriver ! ».

Surtout, c’est l’accumulation qui pèse sur l’organisme. « Cette première semaine de course n’a vraiment pas été drôle » assure Kito. Le marin s’est peu alimenté, « je grignote parce que faire un plat chaud était mission impossible tellement ça volait sur le bateau », mais a pu dormir un peu, « il y a un tel vacarme… heureusement j’avais acheté des boules quies juste avant de partir ».

En attendant les alizés

Il n’empêche, Kito est bien là, à progresser coûte que coûte au sein du peloton des skippers Class40. Ce mardi après-midi, il était ainsi 15e, progressant à la même latitude que les leaders, à 160 milles plus à l’est. Comme une première récompense, HBF - Reforest’Action a dépassé l’île de Sao Miguel au cœur de l’archipel des Açores et les conditions sont devenues plus clémentes : « là ça glisse, on est toujours au près débridé mais la mer n’a rien à voir. J’ai même pu faire sécher le bateau…». Surtout, il y a une perspective réjouissante : les alizés, ces vents tant attendus qui permettent de filer vers l’ouest, sont pour bientôt. « On devrait enfin les toucher d’ici deux jours. Le vent devrait tourner au nord-est. Peut-être qu’on pourra (enfin) envoyer les spis, parce que jusqu’à présent on se demande à quoi ils servent ! »

À regarder les fichiers météo et la route qu’il reste à parcourir (2400 milles, 4400 km), Kito pense « qu’à priori, la flotte a passé le plus dur ». Bientôt, il pourra donc bénéficier des alizés et profiter du mercure qui augmente, du soleil qui brunit la peau et des surfs vers les Antilles. Et dans une dizaine de jours, à l’heure de revenir sur le chaos vécu au cœur de l’Atlantique, il y aura la conviction d’avoir tenu bon. Avec sagesse, Kito aime répéter « qu’on prend du plaisir une fois qu’on est arrivé en Guadeloupe, à refaire le fil dans l’autre sens. On y trouvera même des moments de plaisir dans ces 5-6 jours qui viennent de passer ». Au large aussi, la résistance et l’abnégation finissent toujours par être récompensés.

 

 

Un départ à couper le souffle

9 novembre 2022
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Une luminosité exceptionnelle, une vingtaine de nœuds et 138 bateaux pour un défi de géants. Le départ de la 12e édition de la Route du Rhum, qui a été donné à 14h15 ce mercredi, a été à la hauteur de son histoire et de sa réputation. Kito de Pavant a su faire preuve de sang-froid afin de bien se placer. Retour sur ses premières heures de course à bord de son Class40 HBF – Reforest’Action…

Ce sont des ambiances qu’il connait mais la magie est toujours là parce qu’à chaque transatlantique, « on raconte toujours de nouvelles histoires » expliquait Kito au ponton, ce mercredi matin. Il sait qu’il convient de tout mettre de côté, la fatigue et le petit coup de froid ressenti ces derniers jours. L’heure n’est plus aux tracas de la terre mais à se concentrer sur le large et la course. « C’est une belle journée qu’on attendait, sourit Kito. Dans notre métier, il faut savoir être patient ».

« Ce sera une transatlantique très engagée »

Faire preuve de patience donc mais aussi garder les pieds sur terre. Car le départ du jour avait tout d’un moment grandiose, inédit dans la course au large. En effet, 138 bateaux se sont présentés sur la ligne, longue de 3,5 milles (6,4 km), dont 55 Class40, du jamais-vu depuis la création de la course, en 1978. Tout était réuni pour un départ majestueux, dont les conditions météo avec une vingtaine de nœuds, une eau vert turquoise, un ciel clair parsemé de nuages laissant passer ce qu’il faut de soleil pour offrir des images exceptionnelles de la flotte.

Les premières heures de course, le skipper occitan les a analysées et décryptées. « Ce sera une transatlantique engagée. Il y a quelques coups à prendre sur la tête jusqu’aux Açores et des trous de souris pour glisser plus facilement vers le sud », assure-t-il avec sérénité. Avant de se plonger vers la descente de l’Atlantique, le golfe de Gascogne et les Açores, il y a donc cette périlleuse sortie de Manche.

« L’objectif, c’est d’être prudent et de prendre le départ le plus ‘safe’ possible ». Il évoque l’agitation de la flotte sur la ligne avant de s’élancer, les courants forts, les manœuvres à enchaîner, le vent qui mollit à hauteur du cap Fréhel... « L’essentiel est de ne pas casser le bateau. Ces 24 premières heures s’annoncent très intenses avec beaucoup de virements de bord… ». Et le Méditerranéen de prévenir : « dès qu’on aura passé Ouessant, il y aura un peu plus de places pour faire des choix stratégiques sur le moyen terme ».

Après les paroles, les actes. Toujours bien positionné sur le plan d’eau, Kito a réalisé un départ de haute volée, dans le wagon de tête. Il est parvenu à garder son sang-froid alors que plusieurs skippers se sont élancés trop tôt, écopant ainsi d’une pénalité de quatre heures. De quoi emmagasiner de la confiance et aborder la suite avec le plus de sérénité possible. 

Live départ dès 13h45 ce mercredi 9 novembre

8 novembre 2022
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138 solitaires s'élanceront ce mercredi 9 novembre à 14h15 pour 3542 milles entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre.

Départ à suivre en live vidéo dès 13h45 ici ou sur France 3, la chaine l'Equipe, BFM TV, France Info....

Vers un départ tonique mercredi à 14h15

7 novembre 2022
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 Bonjour à tou(te)s,

Comme vous le savez, la grosse tempête qui sévit aujourd’hui à l’ouest de la Bretagne a contraint les organisateurs à reporter le départ de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe de quelques jours.
Il sera donné ce mercredi à 14h15.

A partir de jeudi, vous devriez donc recevoir de nouveau le journal de bord quotidien de HBF - Reforest’Action.

Kito 

Le calme avant un départ tonique

Les 15 jours que nous avons passés ici à Saint-Malo ont été denses. Hier, comme prévu, le village et les quais se sont vidés des dizaines de milliers de personnes qui passaient chaque jour pour voir nos jolis bateaux. On n’a pas l’habitude d’avoir ce temps disponible avant de partir en course, donc on va le mettre à profit !

Le report du départ était une sage décision de la part des organisateurs et de la direction de course [à lire dans le carnet de bord sur le site de Voiles et Voiliers]. C’est une bonne chose que les 138 bateaux repartent en même temps dans des conditions plus maniables. Mais ça ne sera pas facile non plus ! Mercredi, au large de Saint-Malo, il y aura une quinzaine de nœuds de vent d’ouest. Après la ligne de départ située au large de la pointe du Grouin, il nous faudra donc tirer des bords pendant 3 ou 4 heures jusqu’au cap Fréhel. Soit 16 milles avec le courant de face, très fort, la pleine lune entrainant de forts coefficients de marée. Les premières heures vont être difficiles, toniques, avec beaucoup de virements de bord dans 15-20 nœuds de vent. Puis le courant va s’inverser comme toutes les six heures.

Deux fronts, puis tout schuss jusqu’aux Antilles

Il faudra ensuite négocier l’arrivée de deux fronts avec du vent de sud : un premier pas trop fort avec 30 nœuds puis un second qui pourrait arriver vite avec 40-45 nœuds en Atlantique. La suite, c’est une descente rapide vers les Antilles avec du vent jusqu’au bout. Les 6 classes de cette 12e édition de la Route du Rhum devraient aller vite. Les routages annoncent 14 jours pour nous, c’est peut-être un peu optimiste… Entre la théorie et la réalité, il y a souvent un petit décalage, donc je mise sur 15 jours de navigation et je garde 17 jours de nourriture à bord parce qu’il reste beaucoup d’incertitudes. Comme avant chaque départ de course, on se pose beaucoup de questions, on s’interroge sur les difficultés que l’on va rencontrer. Mais en fait, ce n’est pas plus compliqué que d’habitude.

 

Départ reporté au plus tôt à mardi

5 novembre 2022
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La direction de course de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe a pris ce matin la sage décision de reporter le départ de la 12e édition de la mythique transatlantique. 40 nœuds de vent avec des rafales à 50 nœuds et une très forte houle soulevée par la tempête tropicale Martin sont en effet attendus en Manche, avec 7 mètres de creux lundi. Le passage de cette violente dépression aurait barré la route des 138 bateaux qui n'auraient eu aucune échappatoire pour se mettre à l'abri.

Skippers et organisation attendent maintenant de trouver une fenêtre plus favorable pour un départ mardi 8 novembre ou mercredi 9 novembre.

 

Kito de Pavant et le Rhum, 44 ans de passion

1 novembre 2022
KITO DE PAVANT ROUTE DU RHUM – DESTINATION GUADELOUPE 2022

La plus mythique des transatlantiques a toujours été un phare pour le skipper méditerranéen. Elle a suscité sa vocation lors de la 1ère édition à l’âge de 17 ans, a été un rêve inaccessible avant de devenir une réalité et un concentré d’émotion. À l’aube de sa 4e participation, Kito de Pavant revient sur le lien indéfectible qui l’unit à la Route du Rhum.

Ses premiers souvenirs de Rhum. « Lors de la 1ère édition, j’avais un copain plus âgé que moi, un mentor qui s’appelait Patrice Charret. Il préparait un bateau pour faire le Rhum mais lors de la qualification, il n’est jamais revenu. C’était quelqu’un qui avait beaucoup d’importance pour moi, qui naviguait en Finn… Ensuite, j’ai découvert le ‘Rhum’ avec les images à la télé, notamment l’arrivée incroyable de Mike Birch. Ça m’a donné envie de faire de la course au large mon métier. » 

Son désir de ‘Rhum’. « J’ai donc eu envie d’y participer dès la 1ère édition mais j’ai dû attendre mes 50 ans pour enfin m’y inscrire ! Faire du bateau, participer à des courses, c’est une drogue dure, j’aurais du mal à m’en passer. C’est toujours très agréable de retrouver l’ambiance des grands événements, ce microcosme, ces gens qui ont les yeux qui brillent à propos de nos métiers. Sur l’eau, même s’il s’agit d’un monde difficile et cruel parfois, on prend toujours beaucoup de plaisir. Mais c’est difficile d’arriver à transmettre aux gens ce qui nous pousse à être à bord de ces bateaux improbables. »

« Les skippers étrangers nous envient » 

Ses héros du Rhum.  « Mike Birch a été quelqu’un qui m’a beaucoup inspiré. Il avait commencé la course au large sur le tard et faisait preuve de beaucoup d’humilité. Un autre skipper m’a inspiré : Philippe Poupon. Je prenais plaisir à régater avec lui en Figaro et j’étais fier de le battre de temps en temps. J’ai beaucoup apprécié le revoir sur la grande scène dimanche soir (lors de la présentation des skippers, NDRL). »

Son regard sur l’évolution de la course. « C’est quelque chose de complètement dingue qui s’est accéléré ces dernières années. À terre, on traverse de nombreuses crises, sanitaire, économique, géopolitique. Et dans le même temps, dans la course au large, on voit des bateaux toujours plus grands et innovants. C’est incroyable de voir les centaines de partenaires qui ont investi dans des projets Route du Rhum. Il y a beaucoup de skippers étrangers qui envient ce phénomène. Je pense qu’il y a des personnages qui ont rendu ça possible : Philippe Poupon, Florence Arthaud, Jean Le Cam… Et ça continue à inspirer. » 

Les souvenirs de ses trois ‘Rhum’. « Il y a de la fierté d’avoir réalisé ce rêve d’être au départ de cette course-là. Et comme tout compétiteur, il y a un peu de frustration de ne pas avoir fait mieux. Lors de ma 1ère participation, j’étais dans les trois premiers avant que ma quille ne cède. Pour la seconde, le projet s’était concrétisé tardivement mais je suis parvenu à être sur le podium (3e). Enfin, en 2018, je termine 5e et c’était une belle fête. » 

« Ça n’empêche pas d’être serein » 

La météo attendue au départ. « On revient à une météo de saison ici ! Des dépressions vont passer toute la semaine, il y aura pas mal de vent et de pluie. Pour le départ dimanche, ça s’annonce très humide avec du vent fort. Ce sont des conditions pas faciles pour les organisateurs mais ça ne me dérange pas que ce soit musclé ! »

Ses derniers jours avant le départ. « Le public est de plus en plus nombreux, tout comme les journalistes et les sollicitations. Beaucoup de partenaires sont venus nous voir la première semaine et d’autres vont arriver. Sur le bateau, on commence à être à jour. Il y a des choix stratégiques à faire sur les voiles qu’on prendra jeudi prochain. Nous avons des journées bien remplies mais bien organisées et ça n’empêche pas d’être serein ! » 

 

Photo : Arnaud Pilpré #RDR2022