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Un départ à couper le souffle

Publiée le : 9 novembre 2022

Une luminosité exceptionnelle, une vingtaine de nœuds et 138 bateaux pour un défi de géants. Le départ de la 12e édition de la Route du Rhum, qui a été donné à 14h15 ce mercredi, a été à la hauteur de son histoire et de sa réputation. Kito de Pavant a su faire preuve de sang-froid afin de bien se placer. Retour sur ses premières heures de course à bord de son Class40 HBF – Reforest’Action…

Ce sont des ambiances qu’il connait mais la magie est toujours là parce qu’à chaque transatlantique, « on raconte toujours de nouvelles histoires » expliquait Kito au ponton, ce mercredi matin. Il sait qu’il convient de tout mettre de côté, la fatigue et le petit coup de froid ressenti ces derniers jours. L’heure n’est plus aux tracas de la terre mais à se concentrer sur le large et la course. « C’est une belle journée qu’on attendait, sourit Kito. Dans notre métier, il faut savoir être patient ».

« Ce sera une transatlantique très engagée »

Faire preuve de patience donc mais aussi garder les pieds sur terre. Car le départ du jour avait tout d’un moment grandiose, inédit dans la course au large. En effet, 138 bateaux se sont présentés sur la ligne, longue de 3,5 milles (6,4 km), dont 55 Class40, du jamais-vu depuis la création de la course, en 1978. Tout était réuni pour un départ majestueux, dont les conditions météo avec une vingtaine de nœuds, une eau vert turquoise, un ciel clair parsemé de nuages laissant passer ce qu’il faut de soleil pour offrir des images exceptionnelles de la flotte.

Les premières heures de course, le skipper occitan les a analysées et décryptées. « Ce sera une transatlantique engagée. Il y a quelques coups à prendre sur la tête jusqu’aux Açores et des trous de souris pour glisser plus facilement vers le sud », assure-t-il avec sérénité. Avant de se plonger vers la descente de l’Atlantique, le golfe de Gascogne et les Açores, il y a donc cette périlleuse sortie de Manche.

« L’objectif, c’est d’être prudent et de prendre le départ le plus ‘safe’ possible ». Il évoque l’agitation de la flotte sur la ligne avant de s’élancer, les courants forts, les manœuvres à enchaîner, le vent qui mollit à hauteur du cap Fréhel... « L’essentiel est de ne pas casser le bateau. Ces 24 premières heures s’annoncent très intenses avec beaucoup de virements de bord… ». Et le Méditerranéen de prévenir : « dès qu’on aura passé Ouessant, il y aura un peu plus de places pour faire des choix stratégiques sur le moyen terme ».

Après les paroles, les actes. Toujours bien positionné sur le plan d’eau, Kito a réalisé un départ de haute volée, dans le wagon de tête. Il est parvenu à garder son sang-froid alors que plusieurs skippers se sont élancés trop tôt, écopant ainsi d’une pénalité de quatre heures. De quoi emmagasiner de la confiance et aborder la suite avec le plus de sérénité possible.