Les actus de Made in Midi

 

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« Toute première fois, toute toute… »

Publiée le : 6 juin 2014

Alors là, si vous cherchez l’enthousiasme du débutant, Gwen est votre homme ! Régatier et coach sportif, il s’attaque à sa première Solitaire du Figaro avec une motivation hors pair. Peut-être qu’au départ de l’étape Deauville-Plymouth dimanche, une boule au ventre se mêlera à la concentration mais, pour l’instant, le skipper de Made In Midi n’a pas le trac des grandes premières. Alors, pour creuser le sujet et pas parce qu’il est fan de Jeanne Mas, on vous propose une interview ‘toute première fois’ !

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Gwen Gbick s’est fait un nom dans la voile professionnelle lors de ses préparations olympiques en 470 et en 49er dans les années 90 puis, ensuite, en tant que coach. Aux commandes du Yacht Club de Mauguio-Carnon dans la région de Montpellier, il a détecté de nombreux jeunes talents en voile légère et entraîné la crème du match race. Responsable sportif du team Imoca Groupe Bel, il a aussi coaché l’équipe Oman Sail de Sidney Gavignet en trimaran MOD70 en 2013 sur La Route des Princes, un tour d’Europe qui a d’ailleurs fait escale à Plymouth.

Toute première régate ?
"C’est marrant parce que je ressens exactement la même excitation aujourd’hui, avant La Solitaire, qu’à mes 14 ans quand j’ai pris mon premier départ de régate en Moth Europe. Qu’est-ce qui nous pousse à nous tirer la bourre comme ça tout seul au large en Figaro ou sur d’autres bateaux ? L'adrénaline de la compétition je pense. Moi, c’est ma réponse et elle n’a pas changé depuis mon adolescence !"

Toute première nuit en mer en solitaire ?
"Début 2013, j’ai emprunté un Figaro dans le Sud et je suis parti virer le Château d’If devant Marseille, juste pour voir si cela me plairait avant de me lancer concrètement sur le circuit. Plus que la nuit en mer, c’est la gestion des 24 heures qui était nouvelle pour moi. Je n’ai pas dormi et le sommeil reste un questionnement encore maintenant. Je sais qu'il faut dormir mais comment s’endormir en course ? Mes doutes ne sont pas liés à la sécurité, ni à ma capacité à m’endormir car depuis tout petit je ferme les yeux n’importe où, c’est le fait de lâcher la compétition qui me pose un réel problème. Accepter de perdre une longueur est difficile. Alors je me dis ‘il faut que t’y ailles là, c’est le bon moment’ mais je me fais vraiment violence."

Toute première peur en bateau ?
"J’associe l’adrénaline au plaisir et parfois comme une forme de peur. Par contre, je n’ai jamais eu de grosse peur, celle qui peut arriver, j'imagine, dans la forte brise par exemple. J’ai déjà dû mettre la course entre parenthèses et faire le dos rond dans la tempête mais je n’ai pas éprouvé de la peur pour autant."

Tout premier souvenir marquant du débarquement dont on commémore les 70 ans aujourd’hui ?
"Il y a 20 ans exactement, pour les célébrations du 50ième anniversaire, j’allais faire une régate de Laser en Angleterre et je prenais mon Ferry à Cherbourg. Tout le monde dans la gare maritime s’était acheté des criquets que les parachutistes utilisaient pour se retrouver dans les dunes et la campagne. C’était dingue, ça faisait ‘clic clic’ partout autour de moi, j’avais l’impression de remonter le temps !"

Toute première prévision météo de La Solitaire du Figaro 2014 ?
"La première étape vers Plymouth s’annonce compliquée, dans du petit temps, avec un anticyclone à traverser en Manche. Les conditions peuvent encore évoluer d’ici là mais on peut s’attendre à une étape pleine de rebondissements."

ETAPE 1 DE LA SOLITAIRE DU FIGARO – ERIC BOMPARD CACHEMIRE

Deauville > Plymouth (Angleterre)

Départ : 8 juin 2014
Arrivée : 10 ou 11 juin 2014
Distance : 484 milles nautiques (893 kms)

Cette 1ère étape donnera déjà le tempo et la difficulté de cette 45e édition de La Solitaire du Figaro - Eric Bompard cachemire. En effet, les skippers après s’être élancés de Deauville, et un parcours côtier en Baie de Seine, mettront rapidement le cap plein Nord, pour une traversée de la Manche de 77 milles, vers l’Est de l’Ile de Wight, afin de parer la bouée 'Owers'. A partir de cette marque, et compte tenu de la prédominance des vents de secteur Ouest, la flotte devrait s’engager dans un long bord de près, voir même un louvoyage, de 200 milles vers Wolf Rock, au Sud-ouest de la Cornouailles. Les choix stratégiques des marins vont alors se décliner au gré du vent certes, mais aussi des effets des courants lors des approches des différents caps de la côte Sud de l’Angleterre (Ste Catherine, Portland Bill, Start Point, Cap Lizard). Ce segment de parcours devrait voir la flotte s’éparpiller sur le plan d’eau, avant de converger vers le phare en pleine mer de Wolf Rock, qui marquera alors le début de la redescente vers la Bretagne Nord, à proximité de Roscoff (bouée 'Astan'). Le répit sera de faible durée, non seulement afin de veiller attentivement au trafic maritime intense dans cette zone, mais également afin d’anticiper l’approche de l’Ile de Batz. Une fois 'Astan' parée, le dernier bord sera de nouveau une transmanche vers le port de Plymouth, berceau des courses en solitaire, où sera jugée l’arrivée dans le Plymouth Sound pour la première fois de l’histoire de la course. (Source La Solitaire – Eric Bompard cachemire)