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Otio Bastide Médical 40 BI 140827

La Route du Rhum : laboratoire du sommeil pour Bastide Médical et Kito de Pavant

Publiée le : 24 septembre 2014

Le 2 novembre, 90 marins solitaires s’alignent au départ de la légendaire Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Parmi les engagés, Kito de Pavant a choisi avec l’un de ses partenaires principaux : Bastide Médical, de mener une étude approfondie sur la gestion du sommeil en milieu hostile. Le métier de marin demande nombre de qualités et sur une course en solitaire, la gestion de la lucidité est l’un des piliers de la performance. Explications.

Gérer la dette
Trouver le sommeil sur une course en solitaire n’a rien d’une sinécure. Un environnement instable, humide, bruyant, avec la pression de l’enjeu sportif et celle de garantir sa sécurité, le cocktail idéal pour devenir insomniaque ! Il devient donc évident que c’est bien plus la dette de sommeil, que le sommeil en lui-même, que les navigateurs doivent apprendre à gérer. En mer, en course, les marins ont un sommeil dit polyphasique, c’est à dire fractionné en courtes périodes de repos.

Les coureurs s’inscrivent dans la durée
Les précédentes études menées sur des navigateurs solitaires ont montré leur grande capacité d’adaptation au contexte dans lequel ils évoluent, celui du format de la course comme des conditions météo. Si les premières heures de régate relèvent de la somnolence plutôt que d’un repos réparateur, les bienfaits du sommeil polyphasique se ressentent dès le deuxième jour et celui-ci devient réellement réparateur dès le quatrième jour de mer quand le solitaire est capable, sur une très courte durée, d’entrer directement dans la phase cruciale de sommeil lent et profond. Ce dernier atténue la fatigue, réhabilite les fonctions et redistribue l'énergie. Une phase durant laquelle le skipper se coupe de son environnement d’où l’installation à bord de plusieurs réveils puissants.

Kito de Pavant, un marin branché !
Le skipper du Class40 Otio-Bastide Médical a donc débuté cet été une étude menée par le Docteur Bertrand de la Giclais, expert du sommeil et de la vigilance au centre d’Annecy-Argonnay. Équipé d’un polysomnographe, le navigateur vient de boucler un entraînement de quelques jours en Méditerranée. « Les données relevées pendant cette navigation au large vont être intéressantes car je me suis mis en configuration course. Je suis allé chercher du vent du côté de l’île de Minorque puis de la Sardaigne. J’ai porté les électrodes en permanence et pris soin de noter chacune de mes siestes. Avec les années, je me connais bien en mer et je sais quelles sont mes limites par rapport à la fatigue. Ce qui m’importe aujourd’hui, c’est de déterminer mon temps de sommeil minimum réellement réparateur soit 20, 30 ou 40 minutes, » explique-t-il.

Otio Bastide Médical 40 BI 140827

Trouver les ‘portes du sommeil’ pour les marins…
L’étude permettra à Kito de mettre en place un bon rythme afin d’améliorer la qualité des épisodes de repos et bien sûr de réduire le risque de somnolence lié au manque de sommeil. « Avec Kito, nous effectuons des polysomnographies, à terre de nuit, puis en mer sur un rythme proche de celui de la course, ce qui nous permet de déterminer ensuite quelles sont, pour lui, les meilleures ‘portes de sommeil’ sur un cycle de 24 heures afin qu’il optimise son rythme et dorme au bon moment, » explique le Docteur de La Giclais qui accompagne toute l’année des patients souffrant de diverses pathologies du sommeil. « Nous mettons aussi en place des rituels pour aider Kito à s’endormir et nous travaillons sur la nutrition puisque certains aliments favorisent l’endormissement ou, au contraire, la vigilance. »

…et les terriens.
Référent en matière de santé à domicile, Bastide Médical travaille notamment sur le dépistage de l’apnée du sommeil, phénomène répandu devenu un réel problème de santé publique. L’étude menée avec le skipper qui porte leurs couleurs a aussi pour but de faire avancer la recherche et solutionner des problèmes d’insomnie et d’efficacité dont peuvent souffrir les travailleurs de nuit ou en horaires décalés. « Quelques soient les domaines, la qualité de la vigilance requise à un instant 'T' dépend de la gestion du sommeil en amont et en aval, » précise le médecin.

Bien accompagné sur cette question centrale du sommeil en mer, Kito de Pavant qui s’est forgé une solide expérience au large depuis plus de 20 ans, s’aligne aujourd’hui sans complexe sur La Route du Rhum en Class40. Avec pas moins de 40 bateaux au départ dans cette catégorie - soit près de la moitié de la flotte - le match promet d’être fabuleux à suivre et très engageant pour le skipper d’Otio-Bastide Médical.

Le sommeil du marin en chiffres :
- 20 minutes à 1 heure, c’est la durée moyenne du repos à bord
- 3 à 4 heures c’est la durée moyenne de sommeil par tranches de 24 heures
- Il faut au moins 24 heures pour trouver son rythme et trouver un sommeil réparateur.