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Rolex Giraglia : de l’expérience et un ‘bord d’anthologie’

Publiée le : 18 juin 2021

Une 2e course en moins de 2 semaines pour HBF - Reforest’Action ! Après ‘Au large de Saint-Tropez’, Kito de Pavant et Gwen Gbick, accompagnés par Brice de Crisenoy et Sam Tamisier, ont disputé la Rolex Giraglia, un parcours de 240 milles parcourus en moins de 39 heures. L’occasion de continuer l’apprentissage sur le bateau, de s’adapter en permanence aux conditions et de vivre des moments en apesanteur. Kito raconte. 

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La mer Méditerranée ? « Plus on la connaît, moins elle nous fait de cadeaux », aime rappeler Kito de Pavant. Ses trois équipiers engagés avec lui pour la Rolex Giraglia à bord d’HBF - Reforest’Action ont pu à nouveau le constater. Le parcours, une longue boucle de San Remo à Gênes en passant par le rocher de la Giraglia, au nord du Cap Corse, obligeait à être vigilants en permanence à la force du vent, jamais constante et qui aime tant jouer avec les nerfs des skippers. Kito de Pavant n’est pas vraiment du genre à s’en plaindre mais il sait rester lucide. Habitué de cette course, il reconnaît qu’il s’agissait d’une « régate compliquée, d’une Giraglia difficile du début jusqu’à la fin ». 

Toujours au contact au passage d’Agay 

Au départ justement, mercredi dernier, à l’heure de veiller à bien se positionner et à prendre le meilleur envol, rien n’a été facile. En plus du placement entre les 147 bateaux, à près de 18 nœuds, les informations de la VHF du comité de course étaient peu audibles à bord. « C’était impossible d’avoir le timing et ça nous a empêché de partir comme on voulait », confie Kito. D’autant qu’il a fallu faire face à un autre problème : « on préparait le spi et il est tombé à l’eau… On s’est un peu arrêté au départ lors du grand bord de spi. Heureusement, il n’y avait pas trop de dégâts et pas mal d’air. Ça nous a permis de reprendre les choses en main ».

Dès lors, Kito de Pavant, Gwen Gbick, Brice de Crisenoy et Sam Tamisier filaient vers Agay, au pied du massif de l’Estérel. Le vent mollissant, il a fallu s’accrocher, se creuser la tête pour déterminer les bonnes options et enchaîner les empannages. HBF - Reforest’Action est resté au contact des bateaux de sa catégorie. Le passage d’Agay en fin de soirée offre une vision de carte postale avant de mettre le cap sur la Giraglia. 

Le trou d’air et l’instant de grâce 

Et à dix milles du but, alors que le Class40 faisait jeu égal avec la tête de flotte, il s’immobilise net. « Nous nous sommes retrouvés dans un trou d’air. Nous avions passé toute la journée dans un petit airs et les fichiers s’accordaient sur le fait que le vent allait se renforcer ». Cela a été le cas… Mais avec quatre heures de retard ! Quatre heures à rester immobilisé. « C’était dur parce qu’on était dans le vrai et qu’on se faisait dépasser. » 

Mais même en mer, la patience peut être récompensée. Illustration une poignée d’heures plus tard au coucher du soleil. Éole a retrouvé du souffle, l’équipage a mis le cap sur Gênes, les vagues se sont parfaitement orientées et les planètes étaient enfin alignées. « Après la Giraglia, enfin un grand bord de spi avec des conditions parfaites et des pointes à plus de 20 nœuds. Un bord d’anthologie ! » Et cela a permis à l’équipage de s’offrir une sacrée ‘remontada’ en dépassant 25 bateaux !  

De l’expérience emmagasinée avant une nouvelle régate 

L’euphorie de l’instant est un catalyseur d’expérience. « Nous apprenons tout le temps mais on sait que face à des bateaux qui n’ont pas les mêmes qualités, on se doit de tester des voiles différentes, de nouveaux réglages ou encore de prendre des angles plus audacieux », explique Kito de Pavant. Certes, le bateau est « très différent en termes de comportement ». Mais dans le même temps, « on le tient plus facilement, il est moins volage » et cela permet de progresser, encore et toujours. 

HBF - Reforest’Action a franchi la ligne d’arrivée à Gênes à 2 heures, 55 minutes et 11 secondes dans la nuit de jeudi à vendredi. Après 38 heures et 48 minutes de mer, le bateau est classé 36e en temps compensé IRC… « Le résultat donne la sensation que nous ne sommes pas vraiment à notre place mais l’essentiel est ailleurs, analyse Kito. Nous avons encore emmagasiné beaucoup d’expérience, on a fait le plein de belles sensations et on peut aborder la suite avec sérénité ». 

Car il n’y a pas vraiment de répit pour Kito de Pavant et Gwen Gbick. Alors que Brice de Crisenoy et Sam Tamisier ont quitté Gênes, les deux compères seront rejoints par un ami pour ramener le bateau à Port Camargue ce week-end. Ensuite, place à des sorties en mer avec les partenaires et l’occasion de réaliser quelques ajustements techniques. Le goût de la compétition ne s’estompera pas pour autant : dès la fin de semaine prochaine, le duo sera aligné sur la Corsica Med depuis Marseille, une nouvelle occasion de se mesurer aux caprices de la Méditerranée. 

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