Les actus de Made in Midi

 

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« On va sortir des voiles qu’on ne sort jamais ! »

Publiée le : 3 novembre 2018

Ambiance un peu tendue, ce samedi matin, au briefing météo des skippers, à la veille du départ de la Route du Rhum - Destination Guadeloupe. Avec l’annonce officielle de ce que tous les concurrents savaient déjà : l’arrivée d’une énorme dépression qui va balayer le Golfe de Gascogne à partir de lundi soir, s’intensifiant mardi, se « calmant » mercredi… Les bateaux les plus rapides comme les Ultime et les 60 pieds Imoca devraient éviter de la prendre de plein fouet. Pas les autres. Dont les Class40, la catégorie dans laquelle court Kito de Pavant. « Bon, on va sortir les voiles qu’on ne sort jamais », lâchait le skipper de « Made in Midi », cachant derrière son humour habituel une certaine appréhension. 

« Trois ris dans la grand-voile et trinquette devant ». C’est à dire une trentaine de mètres carrés, au lieu des trois cents toutes voiles dehors. Du très gros temps, qui incitait le directeur de course, Jacques Caraes, à préciser que des « arrêts au stand » sans pénalité, à l’abri de certains ports de Bretagne, étaient envisageables. « Je n’aimerais pas être à sa place, glisse Kito. Parce que là, s’il y a des dégâts dans la flotte, ça va être beaucoup de monde en même temps ». Une éventualité que repoussait d’un soupir le skipper « sudiste », préférant évoquer les conditions du départ dimanche. Avec un vent d’une vingtaine de nœuds, quelques rafales un peu traîtres, le tout sous les gouttes. Un temps breton, quoi. « Des conditions tout à fait maniables pour un départ avec autant de bateaux. Après… on verra plus tard les options qu’on prendra ». Le temps de faire le dos rond face à la « brafougne » prévue, au sein de laquelle on prévoit des vents à plus de 40 nœuds, pouvant grimper à 55 nœuds, accompagnés d’une énorme houle… Costaud, le truc.

Kito, déclencheur de « ola »…

Ambiance différente et bien plus détendue autour et sur les pontons de Saint-Malo, avec de plus en plus de monde venu voir « les jolis bateaux », et saluer le courage de ces solitaires qui vont partir dessus. D’autant plus que c’était jour de sortie des écluses pour les 123 bateaux de ce Rhum de tous les records. Dont le « bateau rouge et jaune » de Kito de Pavant, amené en milieu d’après-midi à son mouillage, dans le port de Dinart. « Un moment toujours très fort, dira, radieux, celui dont le surnom, Kito, est devenu un déclencheur de «ola » sur les quais. Une habitude. En attendant les milliers d’encouragements, demain dimanche, qui salueront, du haut des falaises de la pointe du Groin, le départ de ces forçats de la Route.

Des partenaires aux anges…

« Pardon, vous n’auriez pas un badge en trop ? ». Leitmotiv, le long des quais noirs de monde du bassin Vauban, à Saint-Malo, chez ceux qui n’ont pas eu la chance de posséder le précieux « laissez passer » permettant d’accéder aux pontons. Des « sésames » que, en dehors des skippers, des équipes techniques et des journalistes, les partenaires arboraient fièrement. Comme certains de « Made in Midi », conviés à venir voir de plus près celui qui va porter leurs couleurs à travers l’océan. « C’est excitant de se trouver ici, déclarait Nicolas Larmagnac, représentant de la Région Occitanie à Paris, venu au départ du Rhum sans Kamel Chibli, le vice-président en charge des Sports, retenu à Montpellier à la dernière minute. Voir la Région Occitanie représentée, ici, par un véritable symbole, le bateau de Kito, est une fierté. La preuve que la nouvelle Région Occitanie est désormais bien identifiée. De plus en Bretagne. Pour montrer qu’il y a des marins de haut niveau chez nous. Mais Kito le leur a déjà démontré bien avant... ».

Pour Elodie Hernandez, responsable de la communication chez HBF, c’est un choc… « C’est la deuxième Route du Rhum sur laquelle nous soutenons Kito. Mais cette fois-ci, je suis impressionnée par la foule et la taille du village. C’est important pour nous d’être présents ici. Une fois encore, Kito nous permet de connaître des émotions fortes ». Quant à Christophe Carniel, le patron de VOGO, système innovant d’images de sports diffusées sur mobile en direct, il est réellement enthousiaste. « Je suis vraiment surpris de tout, de l’ambiance, du monde, de l’atmosphère. La voile est vraiment un super vecteur de communication. Et un sport-clé pour VOGO. On soutient Kito depuis quatre ans, et on ne va pas le lâcher. Surtout quand on voit ce qu’il se passe ici ».

Et c’est Jo qui s’y colle…

L’organisation avait été très stricte sur ce point : il fallait absolument quelqu’un à bord des bateaux au mouillage, la nuit de samedi à dimanche, après avoir passé les écluses. Chez « Made in Midi », il en fallait un. Et c’est Jonathan « Jo » Chodkiewiez, un des préparateurs du bateau de Kito, qui a été désigné. Ou plutôt auto-désigné. C’est que le grand échalas prépare, de son côté, la Mini Transat 2019, pour laquelle il a construit son propre Mini 6.50 « Njord ». Alors une nuit en mer de plus, ça ne lui fait pas peur. Et loin de l’agitation nocturne de la ville malouine, de surcroît. Les bières attendront dimanche soir, à moins qu'il ne décide de garder la barre…