Les actus de Made in Midi

 

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« J’y retournerai, c’est trop beau, trop fort ! »

Publiée le : 2 juillet 2014

« Epique », c’est le premier mot de Gwen Gbick à l’arrivée au ponton à Cherbourg-Octeville ce mercredi vers 13h30. Si cette quatrième et dernière étape entre Les Sables d’Olonne et Cherbourg-Octeville était la plus difficile avec des conditions musclées dans la brise, pour le skipper de Made in Midi, c’était aussi la plus belle. En temps cumulé, Gwen vient de passer 13 jours et 7 heures en tête à tête avec son bateau et termine à la 31ème place au classement général de sa première Solitaire du Figaro remportée par Jérémie Beyou à bord de Maître CoQ. Une aventure unique sportivement et humainement dont le navigateur ne retient que le meilleur !

« Une aventure merveilleuse »
Caché derrière ses lunettes de soleil, au moment de franchir la ligne d’arrivée dans la grande rade du port de Cherbourg-Octeville, on ne devine que le large sourire de Gwen Gbick. Il l’a fait ! Il vient de boucler sa toute première Solitaire du Figaro, l’épreuve reine du circuit, le passage obligé de tous les solitaires amateurs de large. « J’en rêvais depuis un bout de temps ! Je ne suis pas soulagé que cela se termine car c’est une aventure merveilleuse. J’ai pris tellement de plaisir tout le long de ce beau parcours, qu’après un petit break, je pourrais repartir ! En tout cas, cela me donne envie de revenir, » confie le skipper de Made in Midi.

Au moment de débarquer, les jambes du Méditerranéen flagellent, épuisées par un mois intense de course. Et quand il enlève ses lunettes, le marin peine à garder les yeux ouverts. C’est cela la Solitaire du Figaro, du premier au dernier, chacun des concurrents puise au maximum de ses réserves. « J’ai appris tellement de choses et j’en ai encore tellement à apprendre ! Il faut que je révise mes gammes de la navigation au large mais avec un peu plus d’entraînement, je suis capable de faire de belles choses » ajoute Gwen.

Selfie reaching

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Ode à Ouessant…
Il ne cesse de le répéter depuis le départ de Deauville le 8 juin dernier, La Solitaire du Figaro est magique ! Une bagarre incroyable à tous les niveaux sur les 2 000 milles du parcours et un terrain de jeu fabuleux : l’île de Wight, les Scilly, Belle-Ile, la chaussée de Sein, Gwen a savouré chacune des étapes mais s’il y a bien une chose qu’il retiendra de cette 45ème édition, c’est le passage de Ouessant de nuit.

« Ouessant, plus qu’une émotion, c’était un frisson ! Il y a la course dont tu n’es pas spectateur mais bel et bien acteur et, en même temps, tu passes dans un endroit qui ne te laisse pas insensible surtout quand c’est la première fois. Tu as envie de capter tout ce qui s’y passe mais tu ne peux pas parce que tu es en course et focus sur ton objectif ! De nuit, le phare de La Jument éclaire sur des kilomètres à la ronde et quand on pense y arriver, on en est toujours très loin… Et puis quand tu arrives au pied de cette immensité, il y a le bruit du ressac, de la houle qui vient se fracasser contre les rochers que l’on imagine peu accueillant. Tu ressens au plus profond de toi, cette nature toute puissante. Il y a un paradoxe entre ce bruit et le silence qui plane entre les coureurs, pas un mot à la VHF, chacun se concentre pour ne pas faire de bêtises ou, peut-être, pour respecter aussi ce moment magique… Je ne sais pas… Les bateaux partaient en surf dans les déferlantes et nous étions seulement à quelques mètres les uns des autres, cela ajoute encore de la magie au moment. On ne voyait pas ce qui se passait sur l’eau, on voyait juste les feux de mâts et puis soudain, tu sens qu’un bateau accélère dans une vague. A un moment, j’ai senti Clément Salzes qui accélérait derrière moi sur une vague, je me suis retourné et il m’a doublé dans le surf alors qu’il était une ou deux longueurs derrière. Il est passé à quelques centimètres de moi. Parfois, tu as l’impression que les bateaux se montent les uns sur les autres. C’était dingue ! J’y retournerai, c’est trop beau, trop fort ! »

Après la parade en rade de Cherbourg et la remise des prix samedi, Gwen reprendra ses quartiers en Méditerranée pour s’offrir un peu de repos et faire le bilan de sa première Solitaire du Figaro, au goût si particulier.