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HBF – Reforest’Action, leçon d’abnégation

Publiée le : 17 novembre 2021

Les deux Méditerranéens, pas épargnés par les circonstances depuis le début de la course, restent fidèles à eux-mêmes et ne lâchent rien. 28e de la flotte ce mercredi alors qu’ils poursuivent leur descente vers le sud, ils espèrent continuer à remonter au classement et devraient atteindre le Cap-Vert d’ici ce week-end.

Il s’agit d’un trait de caractère propre aux hommes de mer : la capacité de ne jamais rien lâcher et de s’accrocher même quand le scénario et les conditions ne sont pas favorables. Kito de Pavant et Gwen Gbick ont déjà prouvé à maintes reprises qu’ils avaient cette résistance-là et ce sens de l’adaptation, forgés aux cours d’innombrables courses en Méditerranée et sur les océans. Cette Transat Jacques Vabre ne leur épargne rien, la faute à de faibles conditions de vent qui n’ont pas facilité leur progression vers le sud.

« La déception, la colère (…) sont désormais derrière nous »

« Comme toujours, on est heureux d’être en mer même si nous ne sommes pas très heureux d’être classés comme on l’est », reconnaît Kito de Pavant avec lucidité. Il ajoute, avec une pointe de fatalité : « nous ne sommes pas les seuls à avoir connu des misères sur cette Transat. Ce qui est frustrant, c’est de voir que les portes s’ouvrent pour la tête de course et que derrière, tous les passages à niveau se referment ». Après un départ en boulet de canon – HBF – Reforest’Action pointait dans le ‘top 5’ quelques heures plus tard – il a fallu faire face à l’absence de vent puis à des conditions erratiques. Et le duo s’est fait piéger dans un trou d’air à Guernesey, au raz de Sein et au cap Finisterre. « Nous n’étions pas préparés à un tel scénario », écrivent-ils alors. Ils confiaient aussi « avoir un peu l’impression de tout faire à l’envers depuis le départ ». Quand ça ne veut pas…

Pourtant, le premier week-end en mer de cette Transat Jacques Vabre a redonné le sourire. Enfin, le vent est devenu plus régulier, les quarts plus espacés et le spi était de sortie. « La déception, la colère, la frustration, les vexations ne sont pas bien loin mais elles sont derrière nous », certifient-ils alors que le Class40 « a repris une vitesse moyenne à 2 chiffres ». Les écarts avec la tête de flotte sont désormais conséquents mais les perspectives plus réjouissantes. « Nous avons atteint le point qu’on cherchait dans l’ouest, juste au sud de la dorsale qui nous a embêté un bon moment, raconte Kito. Depuis, on est sur la route directe et on retrouve des conditions plus rapides ».

« La route est longue et le bateau va super bien »

Les deux skippers bataillent avec d’autres Class40, de « bons bateaux » dixit Kito de Pavant qui cite entre autres Sébastien Audigane et François Jambou (Entrepreneurs pour la planète), Jean Galfione et Éric Péron (Serenis Consulting). Après être passé à l’ouest de Madère, HBF – Reforest’Action devrait atteindre le Cap-Vert dans le week-end et Kito estime l’arrivée en Martinique à partir du 28 novembre. Avec Gwen, ils espèrent grappiller quelques places. « Nous n’avons fait qu’un tiers du parcours, la route est longue et le bateau va super bien », assure Kito. 

Progressivement, HBF – Reforest’Action, actuellement 28e, retrouve sa vitesse de croisière et Gwen Gbick peut panser ses plaies. Victime d’une chute, l’une de ses mains « avait triplé de volume » dixit Kito après s’être abîmé un tendon sur une chute et l’autre était aussi endolorie. « Mais ça va beaucoup mieux » rassure son coéquipier.

Par ailleurs, le plaisir affleure souvent et la nature y est toujours pour quelque chose, comme cette nuit hors du temps. Ils racontent : « le plancton nous a plongé dans un monde féérique et luminescent »« les dauphins ont offert une chorégraphie magnifique ». Enfin, il y a un mystère à résoudre et Éole n’y changera rien. Vendredi dernier, Gwen confie à Kito avoir « perdu la boule », celle de la souris d’ordinateur. Et impossible de remettre la main dessus ! « Il a toujours perdu la boule et il ne l’a pas retrouvé », s’amuse Kito qui ajoute « on va finir par la retrouver un jour ». À bord d’HBF - Reforest Action, il y a une constante : quels que soient les sujets abordés, l’optimisme est toujours de mise.