Les actus de Made in Midi

 

Des petits yeux mais toujours le sourire !

Gwen à l’épreuve du Figaro

Publiée le : 18 juin 2014

Cette course pourrait paraître inoffensive à première vue : pas de grand prototype fougueux à maîtriser mais un petit bateau de 10 mètres identique à celui de ses concurrents, pas d’océan à traverser ni de quarantièmes rugissants à supporter, mais des allers/retours en Manche, en Mer d’Irlande ou dans le Golfe de Gascogne. Pourtant, La Solitaire du Figaro est un réel tour de force. La régate au contact de jour comme de nuit, sans fermer l’œil ou presque, en mangeant ce qui passe sous la main pour ne pas quitter la barre, a de quoi rendre fou ou accro. Seule l’expérience permet de mieux se connaître et de tenir la distance. En tant que bizuth, Gwen est en apprentissage. Ce matin, il ferme la marche à Roscoff, épuisé et forcément frustré après trois jours éreintants dans les petits airs entre Plymouth, le phare du Fastnet et la Bretagne nord. Sur le finish, son ordinateur a lâché. Sans position GPS, il a ressorti les cartes papiers mais s’est fait piéger dans les courants et a perdu beaucoup de temps.

En grand vainqueur, Yann Eliès s’est imposé sur cette seconde étape. Il est ce qu’on appelle un cador de la série. Le Figaro, il en mange depuis 15 ans. Victime d’un démâtage sur la première étape (comme quoi la Solitaire n’épargne personne), le skipper des Côtes d’Armor a joué les forças sur ces 1 000 kilomètres de régate et l’a emporté.

Pour le skipper de Made in Midi, les choses ont été plus éprouvantes. Beaucoup sont passés avant lui par cette phase mais le métier rentre et la motivation est là : « L’apprentissage continue ! C’était une étape très intéressante avec un passage du Fastnet que je rêvais de passer un jour. Il y avait de bonnes conditions avec du soleil et peu de vent. J’ai réussi à revenir dans le bon groupe à ce moment-là et cela restera un très beau souvenir de cette étape. Globalement, je me rends compte que je fais encore trop de bêtises par rapport au niveau qu’il y a sur cette course. Ce sont essentiellement des erreurs de stratégie. A court terme, je suis bon, j’arrive à être dans le coup, à réaliser de bons bords aux bons moments mais la vision à long terme est plus compliquée. Il faut que j’arrive à faire des choses plus simples. J’ai aussi des difficultés avec la gestion des courants. Cet aspect me plaisait beaucoup mais c’est compliqué à gérer quand cela devient le paramètre principal de la course. Depuis hier midi, j’ai un problème d’informatique, mon ordi est HS. Je m’en suis sorti dans l’après-midi mais, cette nuit, avec l’arrivée sur Roscoff, c’était difficile sans position GPS. J’ai ressorti les cartes papiers mais je suis finalement arrivé dans le goulet entre la côte et l’ile de Batz pile à la marée descendante, il a fallu que j’attende la renverse… Côté sommeil, j’ai progressé mais il y a encore de la marge. Je n’ai dormi que 3h30 soit 1h30 de plus que sur la première étape…Je manque forcément de lucidité et cela influe sur ma stratégie. Je garde néanmoins du plaisir à naviguer et je suis très content d’être là ! L’objectif maintenant est de bien récupérer car je suis épuisé. »

Dimanche 22 juin, après quatre jours de repos, Gwen prendra le départ de la troisième étape entre Roscoff et Les Sables d’Olonne, soit 501 milles (927 km) de régate côtière avec une portion au large dans le Golfe de Gascogne.

Photogwennarrivee22