Les actus de Made in Midi

 

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Bastide Otio à l’eau, Kito de Pavant met le cap sur la Giraglia

Publiée le : 3 juin 2016

1Le monocoque 60’ IMOCA Bastide Otio de Kito de Pavant a été mis à l’eau ce jeudi 2 juin à Port Camargue, sous un beau ciel bleu, après plus de 5 mois de chantier. Tout le team Made in Midi était sur le pont ces derniers temps pour finir à temps les modifications afin que Bastide Otio et Kito soient prêts pour participer à la Giraglia Rolex Cup du 11 au 18 juin, premier grand rendez-vous sportif de l'année pour le skipper méditerranéen avant le Vendée Globe.

Sorti du chantier ce lundi 30 mai, le monocoque IMOCA 60 Bastide Otio a pu retrouver son élément hier sous un beau soleil camarguais, avec une petite journée de retard sur le planning. Après avoir résolu le problème des pièces manquantes dont la livraison a été retardée par la pénurie d’essence, c’est finalement la météo qui a joué des tours à Kito et son équipe. Le vent s’était invité à la fête mercredi, ce qui aurait rendu les opérations de grutage de la coque et du mât périlleuses.

 « Une bonne chose de faite ! »

« Je commençais à en avoir marre de voir ce chantier et de toute cette poussière ! On a réussi à mettre le bateau à l’eau, pas sans mal, je ne cache pas que nous étions à la bourre. Ces dernières semaines ça a été un peu rock’n’roll ! Entre les pièces qui n’arrivaient pas à cause des problèmes d’essence et celles qui ne fonctionnaient pas qu’il a fallu renvoyer… » disait Kito de Pavant hier soir, après avoir mis à l’eau et mâté le 60’ Bastide Otio.

5 mois de chantier

« On a commencé le chantier en janvier, et ce n’est pas complètement terminé, il nous reste du travail pour mettre au point les modifications qui ont été faites. On a changé beaucoup de choses sur Bastide Otio. A partir de la semaine prochaine on va entrer dans une phase d’ajustement et de validation pour que tout fonctionne comme prévu. Il y a encore beaucoup de boulot à faire sur l’hydraulique, l’informatique, tout ce qui est énergie, les voiles, le gréement, les bouts et l’ergonomie. Ça a été le gros œuvre pendant 5 mois et maintenant on va rentrer dans le détail. »

3 modifications majeures sur Bastide Otio

Le plus gros du chantier aura été le travail sur la répartition des volumes de ballast, sur le système de barre « et ça ça va changer radicalement le plaisir de barrer ce bateau » ajoute Kito, et sur l’ergonomie. « On a fait des modifications importantes sur le roof et nous sommes plutôt satisfaits du résultat. »

Dans le détail, tous les équipements ont été revus ou changés. Chaque pièce a été travaillée de manière à gagner les quelques kilos nécessaires à la performance de Bastide Otio. « Globalement on sait que le bateau va être beaucoup mieux que ce qu’il était l’an dernier. Aujourd’hui nous sommes plutôt rassurés et enthousiastes de retrouver la navigation. » 

 

3Semaine manutention et jauge

Pour participer au Vendée Globe il faut un certificat de jauge. Pour avoir un certificat de jauge, il faut mesurer le bateau de fond en comble. Coque, mât, bôme, tous les éléments qui composent Bastide Otio sont pesés, mesurés.

« C’est important d’être serein à ce niveau-là pour avoir notre certificat de jauge le plus rapidement possible. C’est ça la priorité pour être, enfin, définitivement inscrit au Vendée Globe. »

Aujourd’hui, Bastide Otio passe le test de stabilité à 90°. Le team a couché le bateau, mât parallèle à l’eau pour effectuer les dernières mesures…

 

Le choix d’un long chantier d’hiver plutôt que participer aux transats d’avant-saison

« Les bateaux neufs ont besoin de naviguer beaucoup pour valider plein de choses. Nous, nous n’avons pas un bateau neuf ! Il a déjà fait ses preuves sur trois tours du monde. Et de mon côté j’ai un peu d’expérience sur un bateau assez équivalent car Groupe Bel est assez proche en termes de sensations de Bastide Otio. Le bateau et le bonhomme ont donc l’expérience. 

On savait qu’on aurait beaucoup de temps à passer sur l’optimisation de Bastide Otio. C’est important de prendre le temps de faire les choses correctement. Evidemment on aimerait bien avoir du temps pour tout, à la fois valider le bateau et aller se confronter aux autres mais on n’a pas ce temps-là. Le choix a été vite fait. Je crois que ce qui est important sur un Vendée Globe, c’est d’avoir un bateau qui est prêt, avec des équipements qui sont bien montés. C’est ce qu’on a fait cet hiver et je pense qu’on ne va pas le regretter ! 

 

P5250749Le Team Made in Midi au top !

« Je dois beaucoup à mon équipe. Ils ont beaucoup bossé et ont tous des cernes sous les yeux. Nous sommes tous contents de terminer le chantier même s’il reste du boulot. Ils ont beaucoup et super bien travaillé, toujours dans la bonne humeur, et ça je les reconnais bien, les gars sont top ! Certains vont s’arrêter un peu au mois de juin et les autres vont naviguer. On va profiter un peu de Bastide Otio, ça va faire du bien de prendre des embruns plutôt que de la poussière et de l’époxy ! »

 

 Cap sur la Giraglia Rolex Cup, premier rendez-vous sportif cette année pour Kito de Pavant avant le Vendée Globe

Vendredi 10 juin en fin de journée, Kito et son équipage quitteront Port Camargue à bord de Bastide Otio, direction Saint-Tropez pour participer à la Giraglia Rolex Cup du 11 au 18 juin. L’occasion de tirer les premiers bords en course de Bastide Otio après le chantier et de se confronter à des concurrents d’un autre genre…

« La Giraglia est une course un peu à part dans le calendrier d’un 60 pieds IMOCA puisqu’on va retrouver entre 200 et 250 bateaux de toutes tailles, dont le plus gros Esimit qui fait 30 mètres, et puis tous les Maxi, les Mini Maxi, les Maxi 72, ou les 90 pieds, voir 100 pieds. Ce sont de très jolis bateaux qui sont plutôt conçus pour naviguer autour de trois bouées, donc assez étroits, qui vont plus vite que nous quand il y a peu de vent, ce qui est souvent le cas à Saint-Tropez. Donc nous ne serons pas très avantagés. En revanche sur la grande course, si on a des conditions de vent un peu fort, notamment au reaching ou au portant, on arrive à rivaliser avec tous ces bateaux-là et on est souvent dans le groupe de tête au passage de la Giraglia. »