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Destination Brésil pour Bastide Otio !

Publiée le : 25 octobre 2015

 

A 13h30 ce dimanche, l’Imoca 60’ Bastide Otio a pris le départ de la 12ème édition de la Transat Jacques Vabre au Havre. Sous le soleil et dans les petits airs, Kito de Pavant et Yann Régniau ont entamé un tête à tête d’une quinzaine de jours sur un parcours de 10 000 km vers Itajaí au Brésil. Sixième au passage de la bouée d’Etretat, trois heures après le départ, les deux marins ont montré d’entrée de jeu qu’ils étaient déterminés à donner le meilleur !


Une entame en douceur


Cet après-midi au Havre, seuls 3 petits nœuds de vent d’Est ont permis aux 42 équipages engagés sur la Transat Jacques Vabre de s’élancer sur la ligne de départ. Une météo idéale pour les dizaines de bateaux spectateurs venus saluer les marins avant leur traversée de l’Atlantique du Nord au Sud, mais éprouvante pour les compétiteurs. « Pas de vent, du clapot, du courant, c’est ce qu’il y a de pire pour nous ! Nous sommes contents, car nous nous en sommes bien sortis en partant à la côte pour avoir plus de vent et cela a payé », expliquait Yann Régniau joint à la VHF quelques minutes après le départ. Vers 17h00, Bastide Otio pointait à la 6ème place au passage de la bouée d’Etretat, dernière marque de parcours obligatoire avant la ligne d’arrivée à Itajaí.

« L'Atlantique n'est jamais facile à traverser »

Dès cette nuit, le vent va progressivement se renforcer. Et si les 220 milles jusqu'à la sortie de la Manche s'annoncent déjà toniques et rapides, à bord, la tension va aussi monter d’un cran dans la nuit de lundi à mardi. Au programme, le passage d’une dépression générant des vents de 35 à 40 noeuds et des vagues de 7 à 8 mètres. Avec plus de cinquante transatlantiques à son actif, Kito de Pavant aborde les choses avec prudence et philosophie. « On sait que la météo est parfois difficile à cette période de l’année. Evidemment, naviguer dans des vagues de sept mètres, ce n’est pas une partie de plaisir sur nos bateaux mais ils sont faits pour cela ! Ce n’est jamais facile de traverser l’Atlantique. La mer, il faut l’affronter, nous ne sommes pas là pour faire de la figuration dans le bassin Paul Vatine. Au passage de la dépression, nous serons au large, il y aura peu de trafic, nous aurons donc le choix de réduire la voilure et de faire le dos rond. Nous aurons deux jours compliqués au près mais après la bascule, cela ira mieux.»

Anticiper pour moins cogiter !


Au moment de quitter les pontons du bassin Paul Vatine au Havre, les skippers avaient beau retourner le problème dans tous les sens, ils ne savent pas à quelle sauce ils vont être mangés ! Alors depuis quelques jours, Yann Régniau, co-skipper de Kito de Pavant sur Bastide Otio s'est mis tous les schémas en tête pour anticiper au mieux ce premier coup de tabac. « Dans l’action, on n’aura pas le temps de réfléchir alors je me répète les manœuvres sans cesse. Si les conditions s'annoncent maniables dans la Manche, il faut néanmoins rester très vigilant avec le courant et le trafic. On ne va pas beaucoup dormir la première nuit et dès la seconde nous serons dans le dur ! Nous avons une check-list « performance » avec différents points de réglages pour ne rien oublier et surtout nous avons pris l’habitude avec Kito de faire une vérification complète du bateau deux fois par jour pour anticiper les problèmes et éviter la casse. »


La Transat Jacques Vabre, une formidable aventure humaine


Si Kito de Pavant a déjà pris des dizaines de départ de course, l’émotion est toujours palpable quand il s’agit de quitter pour de bon la famille, les amis et les partenaires. Accessibles, attachants, complices, le skipper de Bastide Otio et son acolyte Yann Régniau se sont donnés sans compter depuis leur arrivée au Havre pour partager leur aventure avec le public et les partenaires du projet. « Nous faisons un métier passion et c’est avant tout une belle aventure humaine. C'est déjà une victoire d’être présent sur la ligne de départ et c’est grâce à l’ensemble de nos partenaires », confie le skipper de Bastide Otio. Et pour terminer en beauté cette semaine de festivités au Havre, l’Imoca 60’ Bastide Otio a été baptisé samedi soir par Maud Bernos, jeune et talentueuse photographe originaire de Tarascon, qui vient de publier 39 portraits de marins dans son livre « Tous les marins ont les yeux bleus ».