Les actus de Made in Midi

 

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Palerme-Montecarlo : « un joli caramel »

Publiée le : 24 août 2018

Plus que satisfait, Kito de Pavant, de cette Palermo-Montecarlo, classique de course au large en Méditerranée avec ses 500 milles entre la Sicile et Monaco. Le skipper du Class40 Made in Midi et son équipage réduit composé de Jonathan Chodkiewiez et Achille Nebout, ont terminé en septième position, derrière de grosses écuries, sur cinquante-trois bateaux, en 2j 21h 53’ 42’’.  Mais surtout bien devant les voiliers de leur catégorie, avec qui ils étaient à la bataille depuis le départ dans les petits airs et à qui ils ont « mis un caramel » sur la fin, pour un final en échappée, terminé par un sprint. Moral au beau fixe donc pour Kito de Pavant, dont les qualités du bateau se confirment au fil des navigations. Et retour dès dimanche à Port-Camargue, dans des conditions musclées d’ailleurs, pour poursuivre la préparation de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe dont il prendra le départ le 4 novembre prochain.

Pas du tout le genre à fanfaronner, Kito de Pavant. Mais bon, c’est quand même avec une pointe de jubilation que le skipper de Made in Midi commentait son sprint final, dans la Palermo-Montecarlo, démarrée mardi de Sicile et terminée ce vendredi, en septième position, en Principauté. « On se bagarrait depuis le départ avec les voiliers de notre taille dans la pétole et les petits airs du début de course. Eh puis, au large d’Ajaccio, au reaching, on a accéléré et on leur a mis un caramel sur la fin »…
Plus que satisfait, donc, Kito de Pavant, de sa participation à cette classique de la course au large en Méditerranée, avec ses milles « bornes » courus en majorité dans les petits airs…
« Enfin de l’air, quand il y en avait, sourit-il. On s’est fait prendre deux fois dans la pétole, complètement arrêtés. Une première fois collés pendant six heures dans le nord-est de la Sardaigne, puis une autre après avoir passé les Bouches de Bonifacio, au large de Propiano. Pas du tout évident avec un bateau dont la carène n’est pas du tout adaptée à ces conditions molles. Bon ça, on le sait. Comme on sait qu’au reaching (ndlr : au près bon plein), là, ça dépote !! ».

« Il n’est encore pas passé inaperçu, le petit bateau rouge »
Bilan positif, pour cette deuxième navigation en flotte, à bord de son Class40 rouge, après la Rolex Giraglia en juin. « On a bien navigué, on s’est bien débrouillé avec les conditions pas si évidentes que ça, poursuit-il. Il y a eu beaucoup de manœuvres, sur un rythme soutenu. Ils ont bien bossé, les jeunes. Je crois que nous sommes le bateau qui a fait le plus de route tellement on a cherché des trucs, des options. Celle qu’on a choisie, en passant au large de la Corse, a été payante au final. Ça nous a permis de toucher du vent et de finir plus vite que les autres. Le bateau va bien, on affine les réglages, même si on n’avait pas encore toutes les voiles neuves. C’est vraiment positif. On laisse quand même quarante-six bateaux derrière, et pas des moindres. Une fois encore, il n’est pas passé inaperçu, le petit bateau rouge ! ».

Pas passé inaperçu, en effet. Et les maxi-yachts en tête de la course, que ce soit l’Américain Rambler 88, impressionnant missile de vingt-sept mètres mené par dix-huit équipiers, ou l’autre Ricain, « Lucky », énorme luge de vingt-mètres, tenant du titre, skippé par un triple vainqueur de la Coupe de l’America, ont dû se demander qui était ce Frenchie et ses deux matelots, sur leur drôle de bateau coloré, qui ne leur a rendu qu’une quinzaine d’heures à l’arrivée…
Dans la foulée, après un repos bien mérité à Monaco, Kito, Jonathan et Achille devraient reprendre la mer, vers Port-Camargue. « Là, les conditions ne vont pas être les mêmes, grimace Kito, qui, à l’aller, avait rallié Palerme en solo. On va prendre une grosse cartouche de mistral. On passera quand les conditions seront plus maniables. Le but est qu’on soit dès lundi à Port-Camargue. Pour bosser. On a encore du boulot ». Ben oui, c’est bien bon, le caramel. Mais Kito, c’est le Rhum qu’il veut « croquer ».

Achille Nebout : « On ne peut pas rêver mieux comme expérience et comme préparation pour la suite de mon programme sur le circuit Figaro. En ce qui concerne la navigation, les options, les réglages, la gestion de la fatigue, du sommeil. A trois, c’est déjà intense, alors en solitaire… On s’est bien débrouillé pour gérer la pétole avec un bateau qui n’est pas fait pour ça. Mais qui est une bête de course au reaching. On s’est régalé. On termine devant des gros. J’ai appris plein de trucs. Eh puis, avec Kito, ça se passe toujours bien. C’est la première fois que je naviguais avec lui en régate. A refaire quand il veut ».

Jonathan Chodkiewiez : « A trois, même si ça fait un peu juste et plutôt intense sur les manœuvres, c’est vraiment sympa. On se connaît bien, j’ai déjà pas mal navigué avec Kito, notamment sur la grande course de la Giraglia. On ne s’est pas trop trompé sur les options, même dans ces conditions particulières. Le bateau est extra, et ça devient simple quand il y a de la confiance et de la cohésion. Cette septième place, devant pas mal d’autres concurrents, ça fait plaisir. Eh puis il navigue encore bien, le vieux ! Il tient encore la route, il n’est pas fini. On apprend toujours à ses côtés. Ça va bien me servir pour ma préparation sur la Mini Transat ».